Fête de l'indépendance de la Tunisie pour le premier anniversaire
27 mars 1957
45s
Réf. 00053
Notice
Résumé :
Défilés et manifestations à l'occasion du premier anniversaire de l'indépendance de la Tunisie, en présence de Richard Nixon, François Mitterrand et de Fayçal Ben Abdelaziz Al Saoud. Le commentaire mentionne le départ de la délégation française, lié à la présence du FLN à la tribune officielle.
Type de média :
Date de diffusion :
27 mars 1957
Source :
Actualités françaises
(Collection:
Les Actualités Françaises
)
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
En mars 1957, François Mitterrand représente la France pour les festivités du premier anniversaire de l'indépendance tunisienne. Le journal audiovisuel projeté au cinéma, les Actualités Françaises, le montre dans la tribune officielle aux côtés du Bey de Tunis et d'Habib Bourguiba, le premier ministre tunisien, de l'émir saoudien Fayçal et de Richard Nixon, le président américain.
La cérémonie tourne à l'incident diplomatique. En pleine guerre d'Algérie, la présence d'une délégation des insurgés algériens du Front de libération nationale (FLN) provoque le départ des représentants français. Si la France vient d'accorder l'indépendance au Viêt Nam en 1954, au Maroc et à la Tunisie en 1956, elle refuse de l'envisager pour l'Algérie.
François Mitterrand est alors le garde des Sceaux et ministre de la Justice du gouvernement du socialiste Guy Mollet, investi en janvier 1956. En 1956 et 1957, le conflit algérien atteint une intensité sans précédent. L'État y envoie près de 400 000 hommes du contingent. Les attentats du FLN, mais aussi des partisans de l'Algérie française, se multiplient. L'Assemblée nationale vote en mars 1956 les pouvoirs spéciaux au gouvernement. Ils permettent notamment aux tribunaux militaires de condamner à mort les rebelles pris les armes à la main, sans instruction préalable. Face aux pressions des Européens d'Algérie et de l'armée, le gouvernement décide de procéder à l'application des peines capitales prononcées contre les nationalistes algériens. Cette politique provoque la démission de Pierre Mendès France et d'Alain Savary. François Mitterrand reste et joue un rôle important dans la répression en refusant presque systématiquement la grâce des condamnés à mort. Quarante-cinq hommes sont guillotinés sous son ministère qui s'achève le 21 mai 1957 avec la mise en minorité du gouvernement Mollet.
Des années plus tard, en abordant la question de sa participation active à la répression entre 1956 et 1957, il confie à son proche collaborateur André Rousselet et à l'historien Jean Lacouture : « Si j'ai commis une faute, c'est celle là. » Après son départ du ministère de la Justice en 1957, François Mitterrand, onze fois ministre en dix ans, ne revient au pouvoir qu'avec son élection à la Présidence de la République en mai 1981. C'est sous son premier septennat que la peine de mort est abolie en France.
La cérémonie tourne à l'incident diplomatique. En pleine guerre d'Algérie, la présence d'une délégation des insurgés algériens du Front de libération nationale (FLN) provoque le départ des représentants français. Si la France vient d'accorder l'indépendance au Viêt Nam en 1954, au Maroc et à la Tunisie en 1956, elle refuse de l'envisager pour l'Algérie.
François Mitterrand est alors le garde des Sceaux et ministre de la Justice du gouvernement du socialiste Guy Mollet, investi en janvier 1956. En 1956 et 1957, le conflit algérien atteint une intensité sans précédent. L'État y envoie près de 400 000 hommes du contingent. Les attentats du FLN, mais aussi des partisans de l'Algérie française, se multiplient. L'Assemblée nationale vote en mars 1956 les pouvoirs spéciaux au gouvernement. Ils permettent notamment aux tribunaux militaires de condamner à mort les rebelles pris les armes à la main, sans instruction préalable. Face aux pressions des Européens d'Algérie et de l'armée, le gouvernement décide de procéder à l'application des peines capitales prononcées contre les nationalistes algériens. Cette politique provoque la démission de Pierre Mendès France et d'Alain Savary. François Mitterrand reste et joue un rôle important dans la répression en refusant presque systématiquement la grâce des condamnés à mort. Quarante-cinq hommes sont guillotinés sous son ministère qui s'achève le 21 mai 1957 avec la mise en minorité du gouvernement Mollet.
Des années plus tard, en abordant la question de sa participation active à la répression entre 1956 et 1957, il confie à son proche collaborateur André Rousselet et à l'historien Jean Lacouture : « Si j'ai commis une faute, c'est celle là. » Après son départ du ministère de la Justice en 1957, François Mitterrand, onze fois ministre en dix ans, ne revient au pouvoir qu'avec son élection à la Présidence de la République en mai 1981. C'est sous son premier septennat que la peine de mort est abolie en France.
Victor Delaporte
Transcription
(Musique)
Journaliste
Les manifestations qui ont salué à Tunis le premier anniversaire de l’indépendance réunissaient autour de son Altesse Le Bey, Monsieur Nixon, l’Emir Fayçal et Monsieur Mitterrand, venu y représenter la France.(Musique)
Journaliste
La jeunesse occupait, dans ce défilé qui dura trois heures, une large place. C’est d’ailleurs à cette jeunesse qu’était consacrée la grande manifestation qui devait se dérouler au stade envahi par une foule nombreuse. Un grave incident devait cependant assombrir cette journée, le délégation française, en effet, émue par la présence officielle d’une délégation du FLN, se voyait contrainte de quitter le stade et de rentrer à Paris.(Musique)