François Mitterrand et Château-Chinon
30 septembre 1976
02m 47s
Réf. 00180
Notice
Résumé :
François Mitterrand explique l'attachement affectif qui le relie à la ville de Château-Chinon. En se baladant dans un quartier pavillonnaire, il présente les habitants de chaque maison. Au volant de sa voiture, il introduit les futurs aménagements et les nouvelles infrastructures de la ville.
Type de média :
Date de diffusion :
30 septembre 1976
Source :
TF1
(Collection:
François Mitterrand : esquisse d'une ébauche
)
Personnalité(s) :
Lieux :
- Europe > France > Ile-de-France > Paris
Éclairage
Cet extrait d'un documentaire de 1976 présente François Mitterrand à Château-Chinon, dont il est alors le maire, reçu chez des amis puis montrant à la caméra des quartiers de la petite ville nivernaise.
C’est dans la Nièvre, qu’en 1946, François Mitterrand obtint, à 30 ans, son premier mandat politique en étant élu député. A partir de là sa carrière politique débutait : celui qui occupa plusieurs postes ministériels dans de nombreux gouvernements, fut aussi pendant trente-cinq années - jusqu’à son accession à la présidence de la République en 1981 – élu du département. Il y exerça des mandats à tous les niveaux, parlementaire sans interruption, conseiller général pendant 32 ans, président du conseil général pendant 17 et maire de Château-Chinon de 1959 à 1981.
Cette petite sous-préfecture, adossée aux monts du Morvan, dans l’est du département, reflète la relation particulière qu’il tint avec la Nièvre tout au long de sa carrière politique. Pendant plus de vingt ans, François Mitterrand administra cette petite bourgade d’à peine 3000 habitants et y laissa sa trace.
En sus de ses autres mandats et responsabilités nationales, il se rendait chaque fin de semaine à Château-Chinon, et logeait à l’hôtel du Vieux Morvan. Cet hôtel fut sa seule attache dans la Nièvre, lui qui n'y avait comme autre propriété qu’un petit étang à Planchez. Outre ses réunions en mairie – comme l'assemblée communale qu’il présidait le dimanche matin - nombre de ses rendez-vous se tenait au Vieux Morvan. Des militants, élus locaux, administrés et autres Morvandiaux venaient le rencontrer personnellement ou pour participer à des échanges concernant la vie politique locale. De son pied-à-terre, François Mitterrand orchestrait aussi le reste de sa vie, publique comme privée. Ainsi en mai 1970, il choisit Château-Chinon pour lancer la campagne des socialistes en faveur du « non » au référendum de De Gaulle, et c'est également là, qu’en 1975 et 1977, il maria ses deux fils.
Depuis son élection à la mairie de Château-Chinon, il vint toujours voter à chacune des élections locales comme nationales - notamment dès sa première candidature pour les élections présidentielles de 1965 - et passa toutes ses soirées électorales à l'hôtel du Vieux Morvan. C’est là que, le soir du 10 mai 1981, il apprit qu’il remportait les élections présidentielles contre Valéry Giscard d’Estaing ; que de sa chambre, il prépara sa déclaration de victoire - prononcée à la mairie -, et que depuis la terrasse de l’établissement, il salua une foule hétéroclite d’élus, d’amis, de gens de gauche, d’anonymes, qui l’attendait et l’acclamait sous le regard de la presse nationale et internationale (voir Déclaration de François Mitterrand après son élection à la présidence).
Le Président Mitterrand resta attaché à Château-Chinon pour laquelle il manifestait toujours un intérêt. Parvenu au sommet de l’État, il poursuivit son implication. Outre l’implantation de l’imprimerie de l’armée de terre ou la décentralisation de certains services du ministère des Anciens Combattants pour dynamiser la vie locale ; il fit - personnellement - agrémenter la ville, en 1988, d’une grande fontaine futuriste, œuvre commandée aux artistes de renom, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely (voir ce document). C’est aussi à Château-Chinon, qu’il installa, en 1986, le musée du Septennat, où sont exposés tous les cadeaux officiels et personnels qu’il reçut de chefs d'État étrangers dans le cadre de ses fonctions présidentielles entre 1981 et 1995, et dont il fit don au département de la Nièvre (partagés, à partir de 1995, avec un musée similaire, à Jarnac, sa ville natale, voir ce document). En quatorze ans de présidence, il y effectua aussi de régulières visites officielles et privées.
C’est dans la Nièvre, qu’en 1946, François Mitterrand obtint, à 30 ans, son premier mandat politique en étant élu député. A partir de là sa carrière politique débutait : celui qui occupa plusieurs postes ministériels dans de nombreux gouvernements, fut aussi pendant trente-cinq années - jusqu’à son accession à la présidence de la République en 1981 – élu du département. Il y exerça des mandats à tous les niveaux, parlementaire sans interruption, conseiller général pendant 32 ans, président du conseil général pendant 17 et maire de Château-Chinon de 1959 à 1981.
Cette petite sous-préfecture, adossée aux monts du Morvan, dans l’est du département, reflète la relation particulière qu’il tint avec la Nièvre tout au long de sa carrière politique. Pendant plus de vingt ans, François Mitterrand administra cette petite bourgade d’à peine 3000 habitants et y laissa sa trace.
En sus de ses autres mandats et responsabilités nationales, il se rendait chaque fin de semaine à Château-Chinon, et logeait à l’hôtel du Vieux Morvan. Cet hôtel fut sa seule attache dans la Nièvre, lui qui n'y avait comme autre propriété qu’un petit étang à Planchez. Outre ses réunions en mairie – comme l'assemblée communale qu’il présidait le dimanche matin - nombre de ses rendez-vous se tenait au Vieux Morvan. Des militants, élus locaux, administrés et autres Morvandiaux venaient le rencontrer personnellement ou pour participer à des échanges concernant la vie politique locale. De son pied-à-terre, François Mitterrand orchestrait aussi le reste de sa vie, publique comme privée. Ainsi en mai 1970, il choisit Château-Chinon pour lancer la campagne des socialistes en faveur du « non » au référendum de De Gaulle, et c'est également là, qu’en 1975 et 1977, il maria ses deux fils.
Depuis son élection à la mairie de Château-Chinon, il vint toujours voter à chacune des élections locales comme nationales - notamment dès sa première candidature pour les élections présidentielles de 1965 - et passa toutes ses soirées électorales à l'hôtel du Vieux Morvan. C’est là que, le soir du 10 mai 1981, il apprit qu’il remportait les élections présidentielles contre Valéry Giscard d’Estaing ; que de sa chambre, il prépara sa déclaration de victoire - prononcée à la mairie -, et que depuis la terrasse de l’établissement, il salua une foule hétéroclite d’élus, d’amis, de gens de gauche, d’anonymes, qui l’attendait et l’acclamait sous le regard de la presse nationale et internationale (voir Déclaration de François Mitterrand après son élection à la présidence).
Le Président Mitterrand resta attaché à Château-Chinon pour laquelle il manifestait toujours un intérêt. Parvenu au sommet de l’État, il poursuivit son implication. Outre l’implantation de l’imprimerie de l’armée de terre ou la décentralisation de certains services du ministère des Anciens Combattants pour dynamiser la vie locale ; il fit - personnellement - agrémenter la ville, en 1988, d’une grande fontaine futuriste, œuvre commandée aux artistes de renom, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely (voir ce document). C’est aussi à Château-Chinon, qu’il installa, en 1986, le musée du Septennat, où sont exposés tous les cadeaux officiels et personnels qu’il reçut de chefs d'État étrangers dans le cadre de ses fonctions présidentielles entre 1981 et 1995, et dont il fit don au département de la Nièvre (partagés, à partir de 1995, avec un musée similaire, à Jarnac, sa ville natale, voir ce document). En quatorze ans de présidence, il y effectua aussi de régulières visites officielles et privées.
Pierre Gaudibert
Transcription
François Mitterrand
À Paris, j’ai mon travail et j’ai mon rôle d’homme politique, de responsable du Parti socialiste, j’ai mes amis, j’ai mon cercle familier. C’est une sorte de coupe horizontale prise dans une immense ville, tout ce qui est au-dessus, et tout ce qui est au-dessous, je ne le connais pas. J’ai la vie de quelques parisiens, d’une façon atténuée, je vais aux spectacles, au théâtre, au cinéma, je n’ai pas de vie mondaine, du tout ! Et d’autre part, je me mêle assez peu des problèmes de la vie quotidienne de Paris. Alors, je ne suis pas de Paris, j’habite à Paris et mon approche des Français de Paris est une approche finalement un peu abstraite. Tandis que quand je suis dans le Morvan, et en particulier à Château-Chinon, je vois des hommes qui travaillent, je sais de quoi ils travaillent, je sais quand ils ont fini leur travail, ce qu’ils font, comment ils se distraient, ou bien, tout du moins comment, en groupes amicaux, ils se rencontrent pour discuter, faire du sport ou se promener. Alors, c’est celui-là, c’est un, donc un agent de la paix en retraite, là-bas ?Inconnu
Oui, c’est ça, oui, oui !François Mitterrand
D’accord. Alors ça, c’est le fontainier. Ça alors, ce sont des employés de chez BJ, qui est l’usine de textile d’ici. Ça c’est Santiago, qui est un employé municipal, il a sept ou huit enfants.Inconnu
Oui.François Mitterrand
Ça c’est Monsieur [Glas] qui est donc dans des services de télécommunications dépendant de l’aéroport de Roissy, hein ?Inconnu
De Poste, de Poste, Poste Télécom, oui, Poste.(Bruit)
François Mitterrand
Ça, c’est depuis très peu de temps en construction, ça va s’aménager.Journaliste
C’est presque terminé maintenant.François Mitterrand
Oui, oui, pratiquement. Ici, nous aurons une perception, un Hôtel des Finances et un centre commercial avec un grand rond-point qui vont donner une toute autre allure à ce quartier. Tout ça, c’était vraiment très abandonné, alors, on a réaménagé cette vieille porte de la ville, ici.(Silence)