Les aménagements touristiques du lac de Monteynard
Notice
Le lac artificiel de Monteynard, mis en eau en 1962, comporte de nombreux aménagements : digue de 150 mètres de long sur 3 mètres de haut, aménagement de la pinède (débroussaillage, installation de tables), bateau La Mira, qui offre 4 croisières par jour. De plus en plus de touristes étrangers y séjournent. Sur le barrage, la FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature), associée au Conseil Général propose des visites écologiques en bateau et a d'autres projets pour la protection de la faune et la flore.
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Éclairage
Diffusé au journal télévisé de France 3 Alpes en juillet 1990, ce reportage intervient au cœur de l'été, période où les informations régionales sont moins nourries mais importantes pour les activités économiques liées au tourisme. Ce jour-là sont présentés les récents aménagements réalisés autour du lac du Monteynard-Avignonet incluant les ingrédients propres au tourisme isérois : l'innovation, les préoccupations environnementales et le patrimoine culturel comme naturel. A quelques kilomètres au sud de Grenoble, ce lac artificiel a été créé par l'implantation d'un barrage hydro-électrique mis en service par EDF en 1962, un barrage-voûte barrant l'étroite et profonde gorge de Monteynard au carrefour des deux vallées du Trièves et de la Matheysine. Cette retenue artificielle appartient à l'ensemble des lacs du même type liés à l'équipement des rivières alpines réalisé entre les années 1930 et 1990. Le barrage de Monteynard-Avignonet est l'un des derniers équipements installés sur le Drac depuis 1935. Démarrant avec une musique nostalgique qui couvre la parole du témoin interrogé, le reportage rappelle l'histoire de l'engloutissement du village de Mayres, comme ce fut le cas pour nombre de ces barrages. Moment douloureux et amer, la mise en eau est évoquée avec émotion par le journaliste alors que le témoin est filmé devant une autre « bourgade », village de toile remplaçant les maisons de pierre. A partir des années 1960 quelques-uns de ces lacs deviennent des sites privilégiés. En raison de sa localisation, le vaste plan d'eau de Monteynard est exploité durant de nombreuses semaines pour les activités nautiques : planche à voile, exploitation d'un bateau-restaurant, et désormais kitesurf. Les bords du lac offrent également à un public familial des plages très accessibles pour une baignade surveillée. Aux activités nautiques, il faut ajouter la pêche que permet la richesse piscicole des fonds. Progressivement, d'autres sports en vogue dans la région (VTT, randonnée, escalade) complètent les animations proposées. Patrice Pellat-Finet, Président du syndicat intercommunal (Sivom regroupant 10 communes), en fait la promotion en insistant sur la diversité des activités ainsi que sur le soin apporté à la sécurité. Aux plages bordant le lac s'opposent les flancs abrupts des gorges dominées par le tracé du chemin de fer de La Mure, autre élément complétant l'offre touristique et plus récemment, deux ponts himalayens (ponts suspendus au-dessus du vide) permettent de traverser le lac. Dans ces années 1990, le site de Monteynard joue une nouvelle carte, celle de l'environnement en valorisant ses milieux naturels (roches, faunes et flores, écosystèmes) sans que l'on ne parle encore de tourisme durable. L'insistance est d'autant plus forte qu'a été mis en eau deux ans auparavant le barrage de Grand Maison dont la construction a suscité des oppositions très fortes chez les défenseurs de l'environnement notamment ceux de la FRAPNA (1). L'interview et les propos du directeur de la section iséroise, Jean-François Noblet, sont alors remarquables dans ce contexte. Sans le dire, il oppose l'écosystème de Monteynard à Grand maison, montrant qu'il n'est pas a priori contre les barrages lorsque la biodiversité est préservée voire encouragée. Il met en avant les qualités écologiques de cette structure colossale de béton qui abrite de nombreuses espèces animales. Si au départ l'ennoiement a détruit l'habitat de certains animaux comme la loutre et modifié les écosystèmes en place, la perturbation initiale a progressivement disparu pour laisser place à de nouveaux équilibres. Ainsi, de nouvelles espèces animales ou végétales se sont appropriées les lieux et s'y sont développées. Le reportage fait la promotion de ces visites guidées d'un autre genre, visites pédagogiques que rappellent les panneaux réalisés par la Frapna et filmés en appui au discours.
(1) Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature
Pour aller plus loin :
- http://www.lac-monteynard.com/
- http://pro.isere-tourisme.com/l-isere-en-chiffres/tourisme-culturel-164-1.html