Parcours thématique

Tourisme et gestion durable de la montagne

Nicolas Rocher, IA IPR d'histoire-géographie de l'Académie de Clermont-Ferrand

Conçu à l'origine comme une proposition pédagogique pour le cours de géographie de la classe de cinquième ou de première, ce parcours a été augmenté et élargi pour s'adresser à tout lecteur curieux.

Pour la version destinée à l'enseignant, on se reportera au parcours " Tourisme et gestion durable de la montagne - pistes pédagogiques pour des cours de Cinquième ".

Introduction : développement et tourisme durables

Le rapport Brundtland (rédigé en 1987 par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement de l'Organisation des Nations Unies) a défini la notion de « développement durable » comme le développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Le développement durable ainsi défini correspond à un développement économiquement viable (satisfaction des besoins d'une génération), socialement équitable (permettant une solidarité entre les sociétés) et également écologiquement reproductible.

Ce concept a pu soulever des réactions passionnées dans le monde scientifique. Il s'est toutefois largement imposé dans de nombreuses disciplines en particulier dans celles liées à l'étude des territoires et notamment en géographie.

Dans le même temps, les enjeux du développement durable ont investi, en un quart de siècle, l'ensemble des champs socio-économiques dans la plupart des pays. Ainsi, le concept de « tourisme durable » est-il apparu dans les années 1990. La Charte du tourisme durable, rédigée à l'occasion de la Conférence mondiale du tourisme durable en 1995, permet de le définir comme « activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales et contribue de manière positive et équitable au développement économique et à l'épanouissement des individus qui vivent, travaillent ou séjournent sur ces espaces ». L'adoption du Code mondial d'éthique du tourisme en 1999 lors de l'Assemblée générale de l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) puis la tenue du « Sommet de la Terre » de Johannesburg en 2002 ont contribué à asseoir cette préoccupation et à intégrer véritablement le tourisme au champ du développement durable.

Milieu fragile, participant au succès de la « première destination touristique au monde », la montagne française est directement concernée par les préoccupations liées à l'avènement du concept de « tourisme durable » comme l'atteste la multiplication de discours d'acteurs divers sur la scène médiatique.

Valoriser ou protéger la montagne ? Une préoccupation ancienne

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Etat français s'est donné comme objectif d'aménager la montagne et de coordonner cet aménagement afin de sauver les hautes vallées du dépérissement. Le tourisme est alors perçu comme une activité pouvant secourir ces espaces. La mise en place de la Commission interministérielle de la montagne, du SEATM (Service d'Etude et d'Aménagement Touristique de la Montagne) ainsi que du «Plan neige» (à partir de 1964) doit donc être perçue comme autant de leviers voués à contribuer à cet objectif.

 Le plan neige pour l'aménagement de la montagne

Le plan neige pour l'aménagement de la montagne

Reportage sur la mise en place du plan neige visant à construire des équipements et logements adaptés aux besoins des touristes. Le plan prévoyait la construction de 150 000 lits en montagne entre 1971 et 1975. 23 stations nouvelles et 20 stations anciennes en ont bénéficié. Les promoteurs immobiliers sont indispensables pour l'aménagement des stations nouvelles. Aucun ne reconnaît le problème architectural que posent les immeubles de montagne qui s'insèrent mal dans le paysage.

29 déc 1977
03m 32s

Parcs nationaux, parcs naturels régionaux

Toutefois, une tension est vite apparue entre objectif de valorisation et volonté de protection du milieu montagnard. En effet, concomitamment à la mise en place des aménagements volontaristes des espaces touristiques (en particulier des stations de deuxième ou troisième génération), de nombreuses voix se sont élevées afin de préserver certains espaces de l'artificialisation. C'est d'ailleurs une des raisons d'être de la création des parcs nationaux. Définis par la loi de 1960 complétée par la loi de 2006, les parcs nationaux participent à la valorisation touristique, culturelle et économique des ressources locales et incitent au respect de l'environnement et du patrimoine culturel. Comme le rappelle la notice du reportage de 1989, ils sont organisés en trois zones distinctes : une réserve intégrale pouvant s'apparenter à un sanctuaire d'où l'homme et ses activités sont exclus (le parc national des Écrins est le seul parc français à en être doté depuis 1995), une zone centrale, dans laquelle la protection du milieu est très réglementée et une zone périphérique où elle est moins rigoureuse. La réglementation de ces zones est fixée par une charte à laquelle les communes adhèrent. Dans la gestion de la zone périphérique, la place des collectivités locales est reconnue dans la gouvernance locale. L'épisode récent, en 2012, du refus des communes de parc de la Vanoise de signer la nouvelle charte pour les quinze années à venir, est symptomatique des tensions entre développement économique et enjeu environnemental.

 L'anniversaire du parc du massif des Écrins

L'anniversaire du parc du massif des Écrins

Le Parc National des Écrins fête son 15ème anniversaire. Il s'agit du plus grand espace protégé français. Une de ses missions, en plus de la protection du lieu, est la sauvegarde de l'emploi des locaux. Mais, du fait de l'exode rural, les agriculteurs sont de moins en moins nombreux et sont remplacés peu à peu par les touristes. Le massif des Écrins est très attractif car il offre de grands espaces protégés pour pratiquer la randonnée. Il est aussi le 2ème pôle d'alpinisme français.

10 aoû 1989
04m 22s

Les parcs naturels régionaux (PNR), quant à eux, ont pour ambition de « protéger et valoriser le patrimoine naturel, culturel et humain de leur territoire en mettant en œuvre une politique innovante d'aménagement et de développement économique, social et culturel, respectueux de l'environnement ». Ils se distinguent donc des parcs nationaux par le fait qu'ils n'érigent pas en leur sein d'espace sanctuaire de protection de la faune et de la flore. Ils peuvent ainsi se définir comme des espaces où l'on recherche un développement, certes respectueux des équilibres, mais au service des activités traditionnelles et des populations locales, ce qui, là aussi, peut entraîner certaines tensions.

Ces parcs ont été institués par décret en 1967. Le parc du Vercors, crée en 1970, et le parc naturel régional de la Chartreuse, créé en 1995, font aujourd'hui partie des 49 parcs naturels régionaux français.

 L'inauguration officielle du Parc naturel régional de la Chartreuse

L'inauguration officielle du Parc naturel régional de la Chartreuse

L'inauguration officielle du Parc régional de la Chartreuse a eu lieu en présence de Charles Millon, de Michel Barnier et d'autres élus locaux. La mention de parc naturel régional s'accompagne d'un label de qualité pour les produits du terroir. De nouveaux sentiers de randonnée seront balisés et proposés au public. La population locale espère que la création du parc dynamisera leur économie notamment par le tourisme.

20 juil 1996
02m 33s
 Difficile cohabitation entre touristes et agriculteurs dans le Parc du Vercors

Difficile cohabitation entre touristes et agriculteurs dans le Parc du Vercors

L'objectif de la création du Parc du Vercors en 1970 était la sauvegarde des emplois et le ralentissement de l'exode rural. Ce parc s'étend sur 50 communes, avec une population de 25 000 habitants et 1 millier d'exploitations agricoles. Les touristes profitent également de cet espace, mais tous ne le respectent pas toujours. Une association d'agriculteurs s'est créée pour lutter contre ces incivilités qui polluent les terres qu'ils exploitent.

16 juin 1978
03m 02s

Tourisme et gestion durable de la montagne

Nicolas Rocher, IA IPR d'histoire-géographie de l'Académie de Clermont-Ferrand

Mieux intégrer le tourisme aux activités traditionnelles ?

Dans les années 1970, les critiques environnementalistes face aux aménagements des décennies précédentes se sont faites plus fortes et ont poussé à réfléchir à des solutions en dehors de cadres circonscrits d'éventuels parcs. Selon Rémy Knafou et Sylvie Pickel [1], cette époque a été marquée par « le basculement des sensibilités et des représentations liées à l'aménagement touristique dans ses relations tant à l'environnement naturel qu'au patrimoine culturel ». Quelques événements ont pu baliser cette évolution. Ainsi, en 1971, l'épilogue de l'affaire de la Vanoise a vu la victoire des défenseurs de l'environnement face aux velléités d'empiétement du parc national par un aménagement touristique. En 1976, l'ouverture de la station de Valmorel a marqué l'apparition des stations intégrées de sports d'hiver de quatrième génération [2]. Établie au niveau de l'habitat permanent, elle se caractérisait par la volonté de proposer un tourisme de « quatre saisons » dans un cadre architectural inspiré par l'habitat local. L'année suivante, en 1977, le discours de Vallouise prononcé par le Président de la République Valéry Giscard d'Estaing, annonçait une "pause" dans l'urbanisation touristique de la montagne et proclamait dans le même temps que la montagne se devait d'être "vivante, active et protégée". Dans celui-ci, il appelait de ses vœux le développement d'un tourisme « bénéficiant au maximum à la population locale, un tourisme accessible au plus grand nombre, un tourisme respectueux des sites et des paysages ».

Discours du Président Valéry Giscard d'Estaing à Vallouise

1977-08-2400047

Le Président Valéry Giscard d'Estaing s'est rendu à Vallouise, au Parc des Écrins, pour prononcer un discours à propos des mesures mises en place concernant l'emploi, l'agriculture, le tourisme en montagne. qui donnera ensuite lieu à la loi Montagne. Certaines mesures seront expérimentées avant d'être mises en application définitivement.

C'est d'ailleurs cette volonté de concilier développement et protection de la montagne qui a poussé à l'adoption de la loi Montagne en 1985.

Présentation de la loi Montagne

1985-04-0500040

Présentation de la loi Montagne votée fin 1984. Ses objectifs sont entre autres la revalorisation de la montagne, le tourisme et le développement du ski nordique. Fort du constat que l'agriculture reste primordiale, que la montagne possède de nombreux atouts et que les montagnards sont les acteurs de son développement, Louis Besson, rapporteur de la loi, préconise l'auto-développement fondé sur des initiatives locales. Celle-ci va fournir des outils et moyens pour appuyer ces initiatives.

[1] In Rémy Knafou et Sylvie Pickel, « Tourisme et "développement durable" : de la lente émergence à une mise en œuvre problématique », Géoconfluences, 4/2/11 :

http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/typespace/tourisme/TourScient4.htm

[2] Voir la définition qui en est donnée dans la notice de la vidéo « Le plan neige pour l'aménagement de la montagne » : « des stations à l'image de Valmorel, situées à moindre haute altitude, de moins grande taille et visant à une meilleure intégration dans l'environnement naturel ».

Le XXIème siècle, le temps d'un développement durable de la montagne ?

Depuis le début des années 2000, le paradigme du développement durable est passé dans le langage courant [3]. Le succès et la diffusion internationale du concept depuis son apparition en 1987 (voir ci-dessus) a répercuté le message de certaines associations environnementalistes à de nombreux niveaux. En France, sous l'égide des actions liées au « Grenelle de l'Environnement », l'Etat a acté depuis 2007 le principe selon lequel son action propre et celle de chacune de ses administrations prise individuellement devait satisfaire aux principes de développement durable.

C'est aussi de cette époque que datent les études sur l'impact écologique des stations. Comme le rappelle la notice du reportage de 2007 « ces expertises sont menées sur deux grands axes : l'impact des émissions de CO2 liées au transport en station et l'impact de la production de neige de culture ».

[3] Pour un développement autour des éléments évoqués dans cette partie de l'article, on se référera à Christophe Gauchon « sports d'hiver et tourisme durable : mythes et réalités » in E.Marcelpoil, L. Bensahel-Perrin, H. François (dir) : « les stations de sport d'hiver face au développement durable. Etat des lieux et perspectives », Paris, L'Harmattan, 2010.

Un volet environnemental de plus en plus mis en avant dans les discours des aménageurs

De nos jours, dans les discours des acteurs de l'aménagement de la montagne et notamment des stations de ski, l'aspect écologique et les préoccupations relatives au développement durable sont devenus un argument de communication et de vente important. Comme le rappelle Christophe Gauchon [4], le discours le plus fréquemment relayé par ces acteurs sur le développement durable met surtout l'accent sur sa dimension environnementale. Certaines thématiques sont fréquemment avancées telles que l'embellissement paysager (autour du reboisement ou de l'entretien des pâturages par exemple), le recyclage des déchets, l'économie d'énergie ou les discours rassurant quant aux impacts de certains aménagements. Le cas des canons à neige est à ce propos assez symptomatique. Si leurs défenseurs arguent du fait que la neige produite (que l'on dénomme alors « neige de culture » et non plus « neige artificielle ») tend à devenir de plus en plus propre, on omet toutefois bien souvent les aménagements nécessaires à leur fonctionnement et qui peuvent avoir un impact irréversible sur le milieu et le paysage : consommation exponentielle de la ressource en eau, lacs de retenue, conduites forcées... Par ailleurs, ces discours sont le plus souvent circonscrits à l'échelle de la station et occultent les effets induits à d'autres échelles. Ainsi, la question de l'impact sur les modes de transport permettant de parvenir aux stations n'est pas soulevée. De même, certaines de ces grosses stations, en parallèle à la mise en place d'actions d'éco responsabilité très ponctuelles, participent à une course à l'augmentation de la superficie du domaine skiable qui ne peut s'envisager sans terrassements, modifications des pentes ou encore implantations voire renouvellement de remontées mécaniques.

 Les 3 vallées : des stations écolos ?

Les 3 vallées : des stations écolos ?

L'aspect écologique devient un argument de vente important pour les stations. C'est pourquoi Les 3 Vallées a investi dans la protection de l'environnement ou encore l'utilisation de ressources durables. La station des Ménuires a décidé d'agir pour la planète : l'eau pompée pour les canons à neige est analysée avant d'être utilisée pour produire de la neige "propre". Des poubelles sont installées sur les remontées mécaniques ; le forfait devient recyclable : ce sont les effets de la norme 14001.

03 nov 2007
02m 07s
 Canons à neige et manque d'eau : exemple à La Clusaz

Canons à neige et manque d'eau : exemple à La Clusaz

Reportage sur les stations de ski qui souffrent de la sécheresse en montagne et doivent produire de la neige artificielle. La matière première de cette neige de culture est l'eau. Exemple à La Clusaz, où la neige de culture est utilisée depuis 1992. Des retenues d'eau ont été conçues pour alimenter les canons. Bien qu'elle soit récupérée en suivant un protocole, l'eau pompée se raréfie également.

14 fév 2011
02m 01s

Consulter également le parcours : Le développement touristique des Trois Vallées

[4] ibid.

Quelles durabilités sociale et économique ?

Si les aspects environnementaux du développement durable semblent être de plus en plus pris en compte, du moins dans les discours, les aspects sociaux de ce mode de développement sont le plus souvent ignorés. Or, le développement du tourisme en montagne a posé dès le départ des questions dont certaines ont aujourd'hui une acuité renouvelée et qui posent la durabilité de ce tourisme.

Le développement de l'activité touristique de ces espaces a pu entraîner de multiples catégories de conflits d'usages. Ceux-ci sont évoqués dans plusieurs reportages. Ils peuvent opposer les touristes aux agriculteurs autour, par exemple, de la dégradation piétonnière des pâturages, ou diviser certaines catégories d'amateurs des agréments des sentiers de randonnée entre elles (comme le montre le reportage sur les randonneurs et les pratiquants de 4x4).

 Difficile cohabitation entre touristes et agriculteurs dans le Parc du Vercors

Difficile cohabitation entre touristes et agriculteurs dans le Parc du Vercors

L'objectif de la création du Parc du Vercors en 1970 était la sauvegarde des emplois et le ralentissement de l'exode rural. Ce parc s'étend sur 50 communes, avec une population de 25 000 habitants et 1 millier d'exploitations agricoles. Les touristes profitent également de cet espace, mais tous ne le respectent pas toujours. Une association d'agriculteurs s'est créée pour lutter contre ces incivilités qui polluent les terres qu'ils exploitent.

16 juin 1978
03m 02s
 Les problèmes de cohabitation entre randonneurs et pratiquants de 4x4

Les problèmes de cohabitation entre randonneurs et pratiquants de 4x4

Les randonneurs amoureux de la nature se plaignent de la présence des pratiquants de 4x4 dans les sentiers forestiers. Quant aux pratiquants du 4x4, ils reconnaissent qu'il faudrait réglementer les secteurs pour randonneurs d'une part, et pour 4x4 d'autre part afin d'éviter les problèmes de cohabitation.

27 déc 1988
02m 52s

D'autres types de conflits sont liés aux modalités de participation des populations locales à l'implantation d'une station ou aux conséquences immobilières de l'extension de ces espaces [6]. Ainsi, la mise en place des stations de deuxième et troisième génération [7] a en effet pu s'accompagner de l'expropriation de propriétaires antérieurs. Par ailleurs, certaines populations locales ont pu s'estimer spoliées dans la valeur ajoutée du foncier à la suite de la construction d'une station, notamment en invoquant la différence entre prix des terrains agricoles fixé par l'administration des domaines et celui de revente des appartements construits. Si le reportage de 2007 pose pour sa part la question de savoir si l'agriculture n'est pas à terme condamnée dans les grands secteurs touristiques de « nos » montagnes c'est en référence à la volonté de classement de terrains en Zone Agricole Protégée (ZAP) contraignante pour le développement agricole mais au profit du confort paysager recherché par les touristes fréquentant la station.

 La colère des paysans de Megève

La colère des paysans de Megève

A Megève, les agriculteurs semblent penser que l'agriculture est condamnée dans les grands secteurs touristiques de montagne. La station très chic compte pourtant 68 exploitations. Mais, le futur Plan Local d'Urbanisme condamne leur profession, remet en cause l'entretien des espaces et la beauté des paysages. Le développement durable a été avancé comme argument, non recevable pour les agriculteurs qui voient uniquement le tourisme se développer.

30 aoû 2007
02m 19s

La question de la durabilité de ce type de tourisme se pose également du point de vue de la place et du profil des populations salariées qui y participent. Ainsi, près des 4/5èmes des salariés des stations de ski sont des travailleurs saisonniers. Ceci pose la question de l'accueil et des conditions de vie de ces employés qui ne sont pas tous issus de la population locale et qui ne répondent donc pas tous au profil de l'agriculteur d'été qui devient moniteur l'hiver. Ces « travailleurs de l'ombre » voient ainsi leur place questionnée dans un univers où tout a été pensé et réalisé pour les skieurs. Victimes de la spéculation immobilière et du prix souvent prohibitif des loyers, ils sont bien souvent contraints de se loger dans la vallée, ce qui entraîne la pendularité de leurs déplacements. De plus, peu de services ont été pensés à leur égard, ce qui rend difficile la tenue d'une vie sociale ou familiale à côté des activités professionnelles.

 La place des saisonniers dans les stations

La place des saisonniers dans les stations

Reportage sur le manque de logements sociaux pour les saisonniers dans les stations de sports d'hiver. De nombreuses contraintes empêchent ces immeubles de s'implanter : la question de l'architecture, car les HLM doivent s'insérer dans un paysage de montagne, ou encore le problème de financement des constructions. La plupart des saisonniers vivent dans la vallée et travaillent en station durant la saison, notamment à cause du montant du loyer souvent trop élevé.

19 oct 1976
03m 59s

Enfin, l'évolution économique du secteur des sports d'hiver montre que les stations sont à la recherche de clientèles toujours plus solvables. Ceci s'explique par la volonté de rentabiliser une élévation continue des investissements elle-même présentée comme permettant un développement de l'activité dans un contexte concurrentiel, que ce soit entre stations ou entre sports d'hiver et activités autres. Cependant, l'augmentation du coût des prestations (forfaits, loyers...) pose la question d'une durabilité de la clientèle de ces sites. Alors que seuls 8% des Français environ partent aux sports d'hiver, certains se posent la question de l'accessibilité financière de ce type de loisirs pour les populations locales dans un contexte de mondialisation touristique pour les espaces les mieux connectés.

Voir sur la fresque interactive Lumières sur Rhônes-Alpes le document : La Russie s'invite à Courchevel .

[6] A ce propos, voir Hugues François, Emmanuelle Marcelpoil et Sylvain Billet :« l'implantation des stations de sport d'hiver : quel ancrage dans le développement durable ? » in E. Marcelpoil, L. Bensahel-Perrin, H. François (dir) : les stations de sport d'hiver face au développement durable. Etat des lieux et perspectives, Paris, L'Harmattan, 2010.

[7] Voir la définition qui en est donnée dans la notice de la vidéo « Le plan neige pour l'aménagement de la montagne » : « la deuxième génération, avec l'exemple emblématique de Courchevel en Savoie, met en relief les prémices de la station rationnelle et fonctionnelle ainsi que le rôle central de la collectivité et une réflexion en termes d'aménagement ; la troisième génération, celle des stations dites intégrées, avec les Arcs, la Plagne, vise à une station rationnelle et fonctionnelle pour les touristes, avec des immeubles localisés en bord de domaines skiables ».