Né à Treize-Septiers, commune limitrophe de La Bruffière, auréolé d’un titre tout neuf de ministre, Vincent Ansquer, reçoit ici cet accueil enthousiaste que l’on réserve à un enfant du pays dont la notoriété nationale honore jusqu’aux plus modestes habitants de son lieu d’origine.
Vincent Ansquer a été haut fonctionnaire dans les colonies africaines avant de devenir PDG des Etablissements Chaudière dont l’usine principale de chaussures se situe précisément à La Bruffière. A 40 ans, en 1965 il en devient maire et le restera pendant plus de treize ans. Mais la carrière politique de ce gaulliste devenu chiraquien a débuté en 1962 lorsqu’il est élu député de la Vendée à l’Assemblée nationale. Il représente sans discontinuer la IVe circonscription, celle des Herbiers, jusqu’à 1987, obtenant à chaque scrutin des scores à faire pâlir de jalousie tous ses collègues.
A l’époque où le cumul des mandats n’est pratiquement pas limité, il sera, simultanément ou successivement, maire, conseiller général du canton de Montaigu (situé dans sa circonscription législative), président du conseil régional des Pays de la Loire (mais pour une année seulement : 1974, avant de céder la place à Olivier Guichard grand baron du gaullisme), enfin député européen, élu en 1979 sur la liste conduite par Jacques Chirac (il démissionne de ce mandat dès 1982). Le couronnement de sa carrière politique s’est situé sous le septennat de Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il est nommé ministre du Commerce et de l’Artisanat dans le gouvernement Chirac (1974-1976), puis de la Qualité de la vie dans le gouvernement Raymond Barre (mais pour sept mois seulement). Son chiraquisme lui a suscité la méfiance du Président de la République.
Cependant, le seul véritable accroc dans une carrière à tous égards bien remplie se situe aux sénatoriales de 1986 lorsqu’il est battu, à la surprise générale, par un gaulliste dissident. Installé à Paris, il paie ainsi son éloignement relatif du terroir qui l’avait adoubé. Son décès prématuré, l’année suivante, ouvrira la voie à Philippe de Villiers qui était le 4e de sa liste (non élu) au scrutin de 1986 tenu à la proportionnelle. Ce dernier qui n’appartient pas à la même famille politique de la droite, lui succèdera comme conseiller général dans le canton de Montaigu et comme député de la même circonscription.