Création du Mouvement pour la France
20 novembre 1994
01m 36s
Réf. 00610
Notice
Résumé :
Fort de son succès aux élections européennes, Philippe de Villiers crée son propre parti, le MPF (Mouvement Pour la France), avec le soutien de Charles Pasqua. Selon les militants, les idées défendues par cette nouvelle formation politique, principalement la lutte contre l'Europe de Jacques Delors ou contre la corruption, sont partagées par la majorité RPR.
Type de média :
Date de diffusion :
20 novembre 1994
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Dans le sillage de son succès aux élections européennes de 1993, en partenariat avec Charles Pasqua (leur liste commune a créé la surprise en obtenant plus de 12% des suffrages), Philippe de Villiers décide de passer à la vitesse supérieure en créant son propre parti à l’échelle nationale. C’est donc à Paris qu’il tient les premières assises de son mouvement en présence de 1500 délégués. Il a pu s’associer le juge Thierry Jean-Pierre, célèbre alors pour ses enquêtes sur la corruption politique, et bénéficier de la bénédiction de Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Balladur. Ce parti constituera la rampe de lancement de sa candidature à deux élections présidentielles : celle de 1995, où il frôle, sans la franchir, la barre symbolique des 5% des suffrages, et celle de 2007 où son score se révélera encore plus décevant.
Le MPF, Mouvement pour la France, est avant tout un parti souverainiste, sourcilleux sur l’indépendance du pays. Il préconise une Europe des nations « qui respecte l’expression démocratique de chaque peuple ». Donc coopération et non pas intégration ! Dans cette perspective, la « bureaucratie européenne de Bruxelles » est la bête noire qu’il s’agit de museler.
En matière économique, le MPF défend un programme de protectionnisme européen, c’est-à-dire la mise en place de tarifs douaniers aux frontières extérieures de l’Union, ce qui va à l’encontre des souhaits d’une grande majorité des pays européens. Il se fait aussi le chantre d’une certaine ruralité non dénuée de préoccupations environnementales. En cela il est proche de la sensibilité Chasse, pêche, nature et tradition (CPNT). Proche aussi en matière de Défense et de Relations extérieures de la sensibilité gaulliste, notamment avec son refus de l’OTAN et sa rhétorique patriote.
Programme proche de celui du Front National ? Philippe de Villiers s’en est toujours défendu, en dépit de convergences assez claires sur des questions comme la place de l’Islam en France, l’hostilité à l’immigration, la défense des petits entrepreneurs. Le MPF nouera diverses alliances électorales à droite, notamment avec l’UMP (il se considère comme appartenant à la majorité présidentielle sous Nicolas Sarkozy), mais refusera toujours le moindre accord avec Jean-Marie Le Pen et les représentants vendéens de sa formation.
Le bilan électoral du parti de Philippe de Villiers reste maigre, hors de son enracinement vendéen. Il ne réussira jamais une véritable implantation nationale ni en voix ni en sièges. Privé de son fondateur et inspirateur, ce parti semble sans avenir.
Le MPF, Mouvement pour la France, est avant tout un parti souverainiste, sourcilleux sur l’indépendance du pays. Il préconise une Europe des nations « qui respecte l’expression démocratique de chaque peuple ». Donc coopération et non pas intégration ! Dans cette perspective, la « bureaucratie européenne de Bruxelles » est la bête noire qu’il s’agit de museler.
En matière économique, le MPF défend un programme de protectionnisme européen, c’est-à-dire la mise en place de tarifs douaniers aux frontières extérieures de l’Union, ce qui va à l’encontre des souhaits d’une grande majorité des pays européens. Il se fait aussi le chantre d’une certaine ruralité non dénuée de préoccupations environnementales. En cela il est proche de la sensibilité Chasse, pêche, nature et tradition (CPNT). Proche aussi en matière de Défense et de Relations extérieures de la sensibilité gaulliste, notamment avec son refus de l’OTAN et sa rhétorique patriote.
Programme proche de celui du Front National ? Philippe de Villiers s’en est toujours défendu, en dépit de convergences assez claires sur des questions comme la place de l’Islam en France, l’hostilité à l’immigration, la défense des petits entrepreneurs. Le MPF nouera diverses alliances électorales à droite, notamment avec l’UMP (il se considère comme appartenant à la majorité présidentielle sous Nicolas Sarkozy), mais refusera toujours le moindre accord avec Jean-Marie Le Pen et les représentants vendéens de sa formation.
Le bilan électoral du parti de Philippe de Villiers reste maigre, hors de son enracinement vendéen. Il ne réussira jamais une véritable implantation nationale ni en voix ni en sièges. Privé de son fondateur et inspirateur, ce parti semble sans avenir.