Une ardoisière à Saint Cadou
Notice
Alain et Dany Pouliquen sont artisans ardoisiers. Ces frères exploitent une ardoisière à Saint Cadou, dans le Finistère. Après des années difficiles, ils participent actuellement à la restauration du toit de la cathédrale de Quimper.
Éclairage
La diminution du besoin de main d'œuvre dans les fermes ne suffit pas à expliquer la chute démographique des zones rurales : les évolutions techniques du monde artisanal ont également joué un rôle important.
Dans le passé, l'exploitation des ardoisières de Bretagne (ardoises fines de Maël-Carhaix dans les côtes d'Armor, ardoises épaisses du Mont d'Arrée, mais aussi ardoises de Ploërmel et de Rochefort dans le Morbihan etc.) jouaient un rôle économique important. Les ardoises alimentaient le commerce maritime et étaient vendues en France et à l'étranger. Au XIXe siècle, l'activité était à son apogée car la prospérité agricole permettait la construction de nouveaux édifices.
Les difficultés sont apparues dès les années 1930, et face à la concurrence des ardoises angevines et espagnoles, le savoir-faire des ardoisiers a failli disparaître : c'est la réfection de la cathédrale de Quimper qui sauve le dernier artisan de Saint Cadou. Celle de la toiture du Parlement de Bretagne est revenue aux ardoisières de Maël-Carhaix. Le sauvetage des ardoisières, et par conséquent des métiers liés à ce matériau, dépendent donc des bâtiments historiques car peu de constructions récentes l'utilisent. En effet, si la qualité du schiste est excellente (l'ardoise ne blanchit pas), son exploitation en partie manuelle la rend onéreuse.
La technique de préparation de l'ardoise est délicate. Les blocs de schiste qui peuvent faire plusieurs tonnes sont découpés manuellement en bloc, puis ils sont ensuite "tiercés", c'est à dire cassés au marteau et au ciseau dans le sens de la longueur.
Bibliographie :
- Article "Ardoise" dans Alain Croix, Jean-Yves Veillard, Dictionnaire du patrimoine breton, Rennes, éditions Apogée, 2000.
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