Le port de Lorient

10 février 1974
03m 09s
Réf. 00293

Notice

Résumé :

Lorient a principalement orienté son activité économique sur son port, plus précisément sur son port de pêche fraîche. Toutes les techniques de pêches sont réunies à Lorient et sont en train d'être modernisées.

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Date de diffusion :
10 février 1974
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Éclairage

C'est en 1666 que Colbert décide de faire installer, en face du Port-Louis, le chantier de construction navale de la Compagnie des Indes. Le vaisseau Le Soleil de l'Orient y est construit cinq années plus tard et devient l'éponyme du lieu. "La cité attire tout d'abord une population pauvre en quête de travail, d'aventure et d'espoir". La fin du monopole de la Compagnie des Indes en 1769 ouvre une ère nouvelle pour la ville puisque l'État, désormais propriétaire du site, développe l'arsenal maritime et au milieu du XIXe siècle, Lorient est déjà une ville militaro-industrielle.

La diversification économique a lieu au début du XXe siècle, avec le développement du port de commerce et surtout la création en 1927 du port de pêche industrielle de Kéroman. Lorient devient alors le second port de pêche français derrière Boulogne ; le merlu - son poisson - devient un symbole. La Seconde Guerre mondiale remet pourtant en cause cette position prépondérante. Dès août 1940, les Allemands utilisent l'arsenal et en janvier 1941 ils commencent à construire une base de sous-marins. Bombardée par les Alliés et totalement détruite en 1943, la ville se reconstruit progressivement de 1945 au milieu des années 1960. Elle vit alors l'apogée de la présence militaire et les grandes heures du port de Kéroman, qui dispute à Boulogne la place de premier port de pêche français. Le trafic du port de commerce se développe, un nouveau tissu industriel se constitue et la population voit son nombre doubler. La flottille se modernise sans cesse et devient de plus en plus performante. Lorient compte 2410 marins embarqués sur 224 unités.

Les premières vagues de la crise économique des années 1970 se font peu sentir. En revanche, l'augmentation des prix du carburant et une baisse de la demande plongent le port dans la crise en 1975. Même si Kéroman surmonte ce handicap, les effectifs embarqués déclinent désormais de façon continue et en 1986, on ne compte plus que 1500 marins. La fin du siècle accumule les coups durs : la pêche s'effondre, la Marine nationale se désengage (la base sous-marine a été désaffectée en 1997), l'emploi industriel se raréfie. Face à ces difficultés Lorient s'est adaptée, devenant un port de transformation agroalimentaire beaucoup plus qu'un simple site de débarquement. Le poisson arrive aujourd'hui par la route, deux fois plus que par la mer, et il reçoit sur place une forte valeur ajoutée : filetage, surgelés, fumaisons, plats de collectivité, restauration rapide. Les emplois qui disparaissent, sur mer ou à quai, sont en grande partie compensés par la création de nouveaux emplois dans la filière Mer. La ville se construit aussi une identité nouvelle par le biais du festival interceltique, devenu en trente ans une manifestation culturelle majeure.

Bibliographie :

- Yann Lukas, Lorient, Histoire d'une ville, Plomelin, éditions Palantines, 1997.

- Didier Guivarc'h, Gérard Le Bouëdec, "Lorient" dans Alain Croix, Jean-Yves Veillard, Dictionnaire du patrimoine breton, Rennes, éditions Apogée, 2000.

Sklaerenn Scuiller

Transcription

(Musique)
Yves Retif
Orienté plein sud, le port breton de Lorient. Au rythme des marées, aux coups de sirène de l'arsenal, la ville travaille. De 20 heures le soir à 2 heures du matin, chaque nuit, des flottilles abordent aux quais. Vingt corps de métier s'activent sur un matériau riche : le poisson. Un tiers de la cité vit des activités de la pêche.
(Bruits)
Yves Retif
Le calier, le panneautier, le treuilliste, le déverseur, la trieuse, le docker, 500 personnes sont les manoeuvres de cette industrie, industrie parce que le folklore est mort. Le marin ridé, la chique sous la casquette a fait place aux techniciens en électronique, aux soudeurs, aux spécialistes. Lorient, cinquième port de pêche fraîche européen, c'est 80 000 tonnes de poisson en 1974. Mais demain, de quoi sera-t-il fait ?
(Bruits)
Yves Retif
Tous les modes de pêche sont rassemblés à Lorient : le petit bateau côtier avec 2 hommes à bord, la pinasse ou le bateau de 18 mètres avec 10 hommes, enfin le gros pêche arrière industriel. Quant au chalutier classique, il est désormais condamné. Monsieur Hervis, que deviennent les chalutiers classiques, ceux qui pêchaient sur le côté ?
Monsieur Hervis
Ah ! Ecoutez, il sont vendus, voyez-vous ? Par exemple, vous avez le [inaudible] qui est ici, qui est un ancien classique de Lorient et qui est en train d'être préparé pour aller en Amérique du sud ou en Afrique du sud, où vous pourriez me demander ce qu'ils vont faire. Eh bien, ils vont faire exactement le même métier que ce qu'ils faisaient ici, mais voilà, il n'auront pas, si vous voulez, les mêmes exigences d'équipage. Nous sommes lancés, maintenant, dans une amélioration des conditions de pêche. Quand les équipages ont goûté du pêche arrière où ils travaillent à l'abri, sous un pont couvert, où, en plus de ça, tous les agencements sont mécanisés et astucieusement... enfin, favorisent le travail, si vous voulez, eh bien, il n'est pas question de les faire revenir sur un chalutier classique.