La Maison de la Culture de Lorient

29 décembre 1967
01m 22s
Réf. 00346

Notice

Résumé :

Cinéclub, cinémathèque, conférences et activités de prestige sont proposés depuis sept ans par le Centre Culturel lorientais. La responsable du centre souhaite que la culture se développe à Lorient et que la ville se dote d'une Maison de la Culture.

Date de diffusion :
29 décembre 1967
Source :
Lieux :

Éclairage

Comme le souligne la responsable de l'association culturelle de Lorient dans ce reportage, cette ville, en 1967, souffre d'un manque d'équipement susceptible de mener des actions culturelles. Il faut dire que le théâtre de la ville, comme beaucoup d'autres bâtiments lorientais, a été détruit en 1943 par les nombreux bombardements alliés. Grâce à la maison de la culture de Rennes, cette association peut tout de même proposer des spectacles et des conférences aux Lorientais. Mais en 1967, la responsable de l'association espère la construction prochaine d'une structure dans le cadre du programme des maisons de la culture qu'a mis en place le ministère des affaires culturelles à partir de 1961.

Afin de faciliter l'accès des arts au plus grand nombre et de poursuivre le mouvement de décentralisation initiée pour le théâtre à la fin des 1940, André Malraux et son équipe imaginent des établissements culturels polyvalents et pluridisciplinaires. A l'intérieur, on doit pouvoir assister à des spectacles, aller au cinéma, écouter de la musique ou bien encore voir des expositions. Ces maisons de la culture sont pensées comme un réseau alimentant le territoire français, d'où rayonne la politique culturelle du ministère. André Malraux fait des maisons de la culture la pierre angulaire de son programme de démocratisation de la culture. C'est un lieu qui doit être en mesure d'offrir à tous les citoyens une rencontre avec l'art et les artistes. Pour Malraux, la maison de la culture est la "cathédrale du XXe siècle". Celles-ci sont cofinancées à part égale par la ville et par l'Etat. Pour légitimer et faciliter l'implantation de ces maisons, le ministère s'appuie sur les héritages de la décentralisation théâtrale. A Rennes, c'est en 1962 que le projet de construction est acté. La Comédie de l'Ouest et ces deux directeurs, Guy parigot et Georges Goubert, portent ce projet. Plusieurs équipements de ce type se construisent tout au long des années 1960, au Havre, à Bourges, à Grenoble... Mais le ministère est loin d'atteindre ces objectifs initiaux. 1968 est une année charnière qui remet en cause l'existence même la politique culturelle de l'Etat. Malgré le bon fonctionnement des maisons déjà en place, le constat est plutôt celui de l'échec. En 1971, à son arrivée au ministère, Jacques Duhamel se contente de terminer les projets en cours, mais ne relance pas de nouvelles constructions. Pour lui, "à côté des cathédrales, il faut des églises".

Lorient n'obtiendra donc pas sa maison de la culture. Pour autant, les activités culturelles continuent de se développer. En 1988, la ville restaure un ancien cinéma pour y installer un théâtre. Celui-ci obtient le titre de Centre Dramatique Régional. En 2002, il devient Centre Dramatique National. Enfin, en 2003 la nouvelle salle de spectacle de Lorient ouvre. Le Grand Théâtre de Lorient peut accueillir plus de 1000 personnes dans sa salle de spectacle. Il est aussi constitué d'un studio de création, d'un espace rencontre et d'un centre de documentation sur le spectacle vivant. Aujourd'hui, Lorient n'a plus rien à envier à Rennes d'un point de vue culturel.

Soline Levaux

Transcription

Journaliste
Madame Chopet, qu'est le Centre culturel lorientais, et comment se porte-t-il actuellement ?
Madame Chopet
C'est une association à but culturel qui a des activités très variées, qui en est à sa 7ème année d'existence. Et cette année, ma foi, il se porte un peu comme d'habitude.
Journaliste
Et comment organisez-vous vos spectacles ?
Madame Chopet
Nous avons deux sources. Parmi toutes ces activités, il y a d'abord le cinéclub et la cinémathèque, et à ce moment-là, notre approvisionenment est centralisé, c'est-à-dire que c'est Paris qui nous fournit le principal. En ce qui concerne les conférences, nous avons des conférenciers locaux, et pour les activités de prestige, nous sommes aidés par la Maison de la Culture de Rennes, qui décentralise les propositions, d'abord des troupes de spectacle ; c'est ainsi que nous avons reçu l'année dernière le Soldat Schweik, qui était d'abord passé à Rennes. Nous sommes une équipe bénévole qui s'occupe de la comptabilité, de secrétariat, etc. Et c'est surtout sur la plan des équipements que nous sommes très défavorisés. Bien sûr, quand nous voyons l'exemple de Rennes, nous souhaitons que pour Lorient, dans le VIème Plan, la Maison de la Culture puisse être inscrite.