Hor yez o kreskiñ : ar brezoneg er bak [Le breton au bac]
Notice
E trepas ul lise e Brest e komzer gant liseidi yaouank eus bro Leon, eus o implij eus ar brezhoneg bemdez hag eus ar c'hentelioù a heuliont el lise. [Dans le couloir d'un lycée brestois, de jeunes Léonards patientent avant leur épreuve orale de breton au baccalauréat, et expliquent leur rapport à la langue et les cours qu'ils suivent au lycée. ]
Éclairage
E fin ar bloavezhioù 1960 ne vez ket koulz lavaret, kelennet ar brezhoneg, nemet war intrudu kelennerien 'zo, a oar brezhoneg, hag a ginnig kentelioù ouzhpenn, er-maez eus an eurvezhioù skol, d'ar skolidi o deus c'hoant. Aotreet eo ivez ar skolarien da reiñ un tañva eus ar brezhoneg d'ar vugale, abaoe al lezenn Deixonne, votet e 1951. Met e gwirionez eo ral seurt kentelioù. Er bloavezh-skol 1970-1971, ne vez klevet brezhoneg nemet gant 0,6% eus skolidi Breizh ha ne vez, e fin ar bloaz, nemet un 800 bennak a liseidi o tremen an arnodenn er vachelouriezh. Met evel ma weler en diell eo kresket kalz an niver-se (peder gwech muioc'h etre 1969 ha 1971), rak e 1971 eo cheñchet ar reolennoù : ar poentoù gounezet en arnodenn "yezh rannvroel" a gonto evit disoc'h ar bak, ha n'eo ket nemet evit ar menegoù. El liseoù e santer ivez cheñchamantoù e spered an dud yaouank, hervez an enseller akademiezh. Tommoc'h ouzh o yezh eo kalz liseidi e Breizh-Izel.
Lod eus al liseidi-se eo a weler en diell, o tisplegañ da Fañch Broudic perak int deuet da dremen an arnodenn-se e Brest. Meur a hini a zispleg n'o deus ket amzer da vont d'ar c'hentelioù brezhoneg n'int ket niverus ("un eur bep sizhun", a lavar unan) ha yezh ar vuhez bemdez eo a gomzont c'hoazh evit an darn vrasañ anezho ("e-pad an eost, gant an amezeien").
Mathieu Herry - Kalanna
Version française
A la fin des années 1960, la langue bretonne n'est pratiquement pas enseignée, sauf par quelques enseignants motivés, militants, qui proposent des cours en dehors des heures de classe aux élèves intéressés. Depuis la loi Deixonne, votée en 1951, les enseignants du primaire sont aussi autorisés à initier leurs jeunes élèves au breton. Mais ce type de cours est dans les faits assez rare. Pendant l'année scolaire 1970-1971, seuls 0,6% des élèves bretons entendent du breton à l'école et, en fin d'année, seuls 800 lycéens passent l'épreuve facultative de breton au baccalauréat. Mais comme le montre ce document, ce nombre a beaucoup augmenté (quatre fois plus entre 1969 et 1971), car en 1971, les règles ont changé : les points au dessus de la moyenne obtenus dans cette épreuve de langue régionale compteront pour la note finale du candidat au bac, et plus seulement pour obtenir une mention à l'examen. Parallèlement, dans les lycées, l'attitude des jeunes vis-à-vis du breton change également, d'après l'inspecteur d'académie. De nombreux lycéens de Basse-Bretagne s'intéressent à leur langue.
Ce sont certains de ces lycéens qu'on rencontre dans cette archive. Ils expliquent à Fañch Broudic pourquoi ils sont venus passer cette épreuve à Brest. Plusieurs d'entre eux racontent qu'ils n'ont pas le temps d'assister aux cours de breton proposés dans leur établissement ("une heure par semaine", dit l'un d'eux) et la plupart d'entre eux parle le breton du quotidien, plutôt que celui des livres ("je parle pendant la moisson, avec les voisins").
Mathieu Herry - Kalanna