Inauguration d'un village de harkis à Saint-Avé [Muet]

Le 19 mars 1962, les accords d'Evian mettent un terme à la guerre d'Algérie. L'indépendance de l'Algérie pose la question de la sécurité des hommes engagés dans l'armée française de manière supplétive entre 1957 et 1962. Le gouvernement français est pris de cours pour organiser le rapatriement de ces familles menacées. C'est donc de manière clandestine que s'effectuent ces rapatriements et la grande majorité des harkis et de leurs familles se trouve forcée de rester en Algérie. La réalité des réfugiés harkis, entre 1962 et 1964, ce sont les camps de transit et de reclassement ouverts dans le sud-est et le sud-ouest du pays, dans les régions de débarquement. Temporaires, ces camps sont fermés officiellement en 1964. Les familles de harkis sont alors vouées à s'intégrer à la société civile.

On estime entre 15 000 et 20 000 le nombre de famille de Harkis établies en France au cours des années 1960, soit environ 90 000 personnes, réparties principalement dans les villes et villages du Midi. Parmi ces villages, Ongles en Provence fait partie des premiers villages accueillant des familles de anciens harkis dès 1962. En 1964, Saint-Avé, village rural du Morbihan, représente dans le grand Ouest une exception, en accueillant également des réfugiés, vraisemblablement quelques dizaines de personnes. Des mesures d'urgence sont prises par les pouvoirs publics afin de résoudre la question du logement de ces familles. Lors de l'inauguration officielle, on constate que ce sont des logements neufs qui leur sont attribués. Dès l'arrivée, la scolarisation des enfants est perçue comme un garant d'intégration pour ces familles réfugiées, comme l'évoque la visite de l'établissement scolaire.

Bibliographie :

Angela Etiemble, Delphine Folliet, Patrick Véglia, Anne Morillon, Histoire et mémoire de l'immigration en Bretagne, rapport de l'Acsé, 2007.