Le marché de gros de Lyon, le MIN
Notice
Le marché d'intérêt national de Lyon, le MIN, est l'un des plus anciens de France et le deuxième après Rungis. On y commercialise toutes sortes de produits venant de France et de l'étranger ; des légumes, en passant par les fromages et les fleurs.
- Rhône-Alpes > Rhône > Lyon
Éclairage
En 1957, le chantier du marché gare faisait l'objet d'un reportage de l'ORTF qui vantait sa modernité. Ce reportage de 1985 précise l'organisation du commerce de gros à Lyon et dans la région. Le marché gare, constitué des bâtiments fonctionnels aménagés par les grossistes eux mêmes, est un vaste centre commercial de gros. Le marché est particulièrement bien achalandé en fruits et légumes, en raison même de la situation de Lyon. Les produits de la mer arrivent de Boulogne et de Lorient et les poissons d'eau douce ne sont pas absents (les carpes viennent-elles vraiment des étangs de la Dombes ?). Tous les produits nécessaires à la cuisine, et même à la grande cuisine – il n'est pas rare de retrouver des chefs qui ont fait la réputation des grands restaurants de la région dans les allées – sont présents. Un pavillon entier est réservé aux plantes et aux fleurs. Sur les 16 hectares du marché d'intérêt national (MIN) se croisent grossistes, commissionnaires, producteurs, clients, chauffeurs routiers... faisant vivre ce que le commentaire appelle le « ventre de Lyon ».
Construit à l'emplacement de l'ancienne gare d'eau des frères Seguin – ils ont été à l'origine de la ligne Saint-Etienne Lyon qui arrivait au sud de la presqu'île – le marché gare a ouvert ses portes en mai 1961. Le site est alors considéré comme le site idéal puisqu'il est au centre de l'agglomération, bien desservi par la route (l'axe nord-sud où débouche l'autoroute A6 après l'ouverture du tunnel de Fourvière en 1971) et par la voie ferrée. Cette bonne desserte est un gage de fraîcheur des produits.
Depuis 1966, Le marché de gros est devenu un Marché d'intérêt national. La mise en place des MIN au début des années 1960 est la manifestation de l'interventionnisme de l'Etat afin de mettre en place un véritable service public, par la rationalisation et la modernisation des circuits, de la distribution alimentaire. Pour ce faire, il convenait d'améliorer les installations mises à disposition des différents acteurs de la filière et de favoriser la concurrence pour freiner l'inflation. Le reportage fait d'ailleurs allusion aux différences de prix entre commerce de gros et commerce de détail, souligne la qualité des produits et l'importance des contrôles sanitaires.
Le sous-directeur du Marché, insiste sur l'importance du chiffre d'affaires réalisé annuellement ; il souligne aussi l'ampleur des échanges opérés, en particulier dans le domaine des fruits et légumes. Le dernier plan du reportage est une vue aérienne qui peut être rapprochée de celle qui achevait le reportage de 1957 lorsque le marché gare était en construction.
Ce reportage s'achève sur une note nettement positive. Pourtant, en ce milieu des années 1980, l ‘idée d'un nécessaire transfert est déjà présente. Les installations se révèlent trop limitées et toute modification s'avère difficile car le site ne comporte aucune possibilité d'extension.
Le MIN fut déclassé en 2006 et le marché de gros transféré à Corbas au début de 2009. Le déménagement du marché gare comme celui des prisons, elle aussi transférées à Corbas en mai 2009, a libéré le sud de la presqu'île. Les fonctions de la confluence évoluent vers l'administration, la culture et les loisirs. D'ailleurs, en 2011, le site de l'ancien marché-gare, et le site virtuel qui porte ce nom, sont dévolus à l'organisation de concerts et à la résidence d'artistes.
Voir le site de la Bibliothèque municipale de Lyon pour un historique du marché gare et celui de l'inventaire général du patrimoine culturel.