Importante manifestation gaulliste à Lyon
Notice
Une manifestation gaulliste a été organisée à Lyon par le comité d'action civique. Des milliers de personnes ont défilé à travers Lyon en scandant des slogans comme "Les Français avec nous" et en chantant la Marseillaise.
- Rhône-Alpes > Rhône > Lyon
Éclairage
Malgré les événements du 24 mai à Lyon (la mort du commissaire Lacroix), les contestataires n'ont pas déserté la rue. Décalque modeste de l'imposante manifestation parisienne organisée par les seuls PCF et CGT, le 29 mai, une manifestation à l'appel des syndicats rassemble à Lyon 15 000 personnes, dont 3000 étudiants, arborant des drapeaux rouges et noirs et scandant des slogans tels que « de Gaulle démission », « Pompidou à la porte » et « gouvernement populaire ». Elle part de la place Bellecour et s'achève dans le calme place Jules Ferry après avoir emprunté le boulevard des Belges. Le lendemain, 30 mai, 1 800 étudiants sont seuls à manifester à l'appel de l'AGEL-UNEF de Lyon à Villeurbanne, où le défilé s'achève devant le Théâtre de la Cité par une prise de parole du secrétaire général adjoint de l'UNEF : « quel que soit le chef du Gouvernement, il faudra que les revendications aboutissent et s'il faut de nouveau employer la violence, nous l'emploierons ». Dans le Théâtre de Roger Planchon sont réunis les directeurs des troupes nationales de théâtre qui discutent à huit clos de l'avenir du théâtre et du public populaires ; le comédien Jean Bouise persuade les manifestants de ne pas investir le Théâtre de la Cité.
Au lendemain du discours résolu du général de Gaulle qui met fin le 30 mai à la crise politique en annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale et l'organisation de nouvelles élections, discours suivi le même jour par l'immense manifestation gaulliste sur les Champs-Élysées et après l'échec des négociations de Grenelle (contrairement à ce qui est souvent écrit - y compris dans les manuels scolaires - il n'y a pas eu d'accords de Grenelle le 27 mai), la manifestation du 31 mai à Lyon voit les soutiens au gouvernement se mobiliser massivement. Réunissant 35 000 personnes au départ et environ 70 000 personnes à la fin, le cortège, à la tête duquel marchent des personnalités gaullistes locales, parlementaires et membres du Comité d'action civique, démarre place Bellecour, remonte jusqu'à la place des Terreaux et se disperse à l'endroit où le commissaire Lacroix a trouvé la mort. On entend dans le reportage les slogans : « Mitterrand au rancard », « Mendès à Moscou », « Cohn Bendit à Berlin » « Les Français avec nous ». La Marseillaise reprise en chœur et les drapeaux tricolores témoignent de l'attachement à la patrie des manifestants et des spectateurs debout sur les trottoirs ou accoudés aux fenêtres des immeubles. Pour sa première apparition publique au balcon de l'Hôtel de Ville, le maire Louis Pradel, silencieux depuis le début des événements, est vigoureusement applaudi. La manifestation s'achève par une minute de silence sur le pont Lafayette.