Hommage aux résistants au plateau des Glières
Notice
Nicolas Sarkozy s'est rendu en Haute-Savoie pour rendre hommage aux résistants de la Seconde Guerre mondiale sur le plateau des Glières. Ce fut également l'occasion pour le chef de l'état d'un changement de cap dans sa communication.
Éclairage
Depuis la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy fait annuellement un pèlerinage sur le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. À l'image du président François Mitterrand qui accomplissait chaque année à la Pentecôte l'ascension de la roche de Solutré dans le Mâconnais (hommage aux premiers hommes ayant peuplé le territoire hexagonal), le président Sarkozy, dans le but de forger un unanimisme national, a choisi le plateau des Glières pour évoquer l'action de ceux qu'il désigne ici dans une formule surprenante qui évoque trois catégories bien distinctes entre elles « venant de tous côtés, les FTP, les résistants, les Espagnols ». Les visites du président de la République se situent en dehors des dates annuelles de commémoration officielle, le 26 mars (date de la victoire des 4000 soldats de l'armée allemande nazie d'occupation et des 2000 miliciens français sur les résistants des Glières commandés par Tom Morel) et le 18 juin (appel à la résistance en 1940 du général de Gaulle face à la capitulation et à l'armistice demandé par le maréchal Pétain).
Annoncé par la journaliste Audrey Pulvar, le reportage du journal télévisé du soir sur FR3 souligne la « mise en scène présidentielle ». Dans l'arrière–plan de l'image, on voit Nicolas Sarkozy en costume sombre émerger de la ligne des sapins dans la neige et le brouillard et venir s'incliner devant la tombe du chef des résistants, Tom Morel, qu'après un certain nombre d'autres (Jaurès, Guy Môquet), il a placé dans le panthéon de ses héros ayant forgé « l'identité de la France ». En tenue blanche, les chasseurs-alpins au garde-à-vous donnent de la solennité à la cérémonie. Le reportage de la visite du président de la République le 18 mars 2008 est cependant présenté ici dans une version abrégée. On peut le voir dans son intégralité sur le net ou dans le documentaire Walter, retour en résistance (novembre 2008), version qui a suscité de nombreux commentaires. À la solennité du bref moment de recueillement a succédé des propos de Nicolas Sarkozy qui ont choqué certains anciens résistants. Un des porte-drapeaux présent ce jour-là, Henri Bouvier, 88 ans, résistant et ancien déporté, s'est refusé dès lors à « servir de décor » pour les futures visites présidentielles.