La fin de la conférence d'Evian
Notice
Le 18 mars 1962, à Evian, les négociations entre les plénipotentiaires français et algériens du GPRA s'achèvent. Le soir, le général de Gaulle annonce la signature des accords mettant fin à la guerre d'Algérie.
Éclairage
Le 20 mai 1961, les négociations visant à rétablir la paix en Algérie s'ouvrent entre la France et les plénipotentiaires du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Les discussions sont longues, houleuses, par trois fois ajournées. Elles aboutissent à l'Hôtel du Parc d'Evian, le 18 mars 1962, après une accélération des pourparlers déterminée par l'aggravation du conflit et la vague du terrorisme OAS de janvier-février. En France, la tension aboutit en effet "à faire régner une atmosphère de guerre civile larvée [en France] dans laquelle le pouvoir risque (…) de perdre toute autorité et toute crédibilité".
Lorsque débute le troisième round des négociations, le 7 mars, la France accepte donc de faire des concessions - abandon du Sahara en particulier - pour obtenir la paix. Le 18 mars, Louis Joxe et Krim Belkacem, qui dirigent respectivement les deux délégations, signent les accords dits d'Evian. Après plus de huit ans de guerre, ceux-ci mettent fin aux opérations militaires, à partir du 19 mars à midi. Le 3 juillet, alors que les Français se sont prononcés par référendum le 8 avril à plus de 90% en faveur de l'indépendance algérienne, le général de Gaulle proclame officiellement la naissance de l'Algérie souveraine.[Serge Berstein, La France de l'expansion. La République gaullienne, Le Seuil, 1989]