Coquillages sur le bassin de Thau
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Résumé
Dans ce reportage consacré à l'élevage des moules et des huîtres dans le bassin de Thau, Louis Rouvière, président de la section régionale de la conchyliculture méditerranéenne, évoque le « mythe des mois sans R » pendant lesquels la consommation des coquillages serait déconseillée. Il souligne que ni les consommateurs, ni les touristes, venus très nombreux l’été dernier, n’en tiennent compte.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
23 déc. 1968
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Contexte historique
ParBiologiste Marin, Ostréiculteur
Ce reportage de 1968 s’ouvre sur la tradition de la consommation des coquillages les « mois sans R » qui remonte à l’époque où ils étaient transportés en chars à bœufs vers les grandes agglomérations : cet usage qui s’étend de septembre à avril prend alors tout son sens. En été, lorsqu’il faisait très chaud, les coquillages, en pleine période de reproduction, étaient transportés dans la paille pour les « garder au frais ». Cela représentait un risque sanitaire important lorsqu’ils arrivaient à destination.
Ce que le journaliste appelle le « mythe des mois sans R » fut remis en vigueur sous Napoléon III pour gérer la pêche des coquillages, comme le signale M. Rouvière président de la section régionale de la conchyliculture méditerranéenne. La forte demande de consommation avait entraîné une surpêche des gisements naturels qui menaçait la survie même de l’espèce native de nos côtes, l’huître plate Ostrea edulis. Pour permettre la reconstitution de ces gisements, et donc la pérennisation de l’activité des pêcheurs, il fut décidé d’interdire la pêche des coquillages pendant la période estivale de reproduction (« les mois sans R ».) C’est à ce moment-là que l’illustre initiateur de l’aquaculture, Victor Coste, fut mandaté pour développer la conchyliculture. Cette réglementation de la pêche basée sur les « mois sans R » est encore d’actualité pour la pêche des oursins.
De nos jours, grâce au transport frigorifique et à l’utilisation, depuis les années 2000, d’une souche stérile dite « huître des quatre saisons » qui permet de proposer des huîtres non laiteuses aux consommateurs pendant l’été, les « mois sans R » n’ont plus lieu d’être, même s’ils restent ancrés dans la tradition culinaire des huîtres. Les amateurs d’huîtres les consomment toute l’année, comme on le voit déjà dans ce reportage de 1968. Les touristes, friands des coquillages de la lagune, représentent actuellement un apport économique de plus de 30% du chiffre d’affaires annuel de la conchyliculture méditerranéenne, soit autant que la campagne hivernale autour des fêtes de fin d’année. Plus de 80% des huîtres produites sont commercialisées localement, le reste alimentant principalement les marchés des régions Rhône-Alpes et PACA dont proviennent la majorité des touristes. Pendant la période estivale des mois sans R, les dégustations sont de plus en plus nombreuses, autour de Thau, à proposer de découvrir l’huître et le métier de producteur. Cette activité est strictement encadrée par un arrêté préfectoral car elle s’exerce sur le lieu de production dans le périmètre de la loi littoral.
Depuis 1968, deux facteurs essentiels ont dégradé la qualité des eaux de l’étang : d’une part, l’installation de nouveaux habitants, d’autre part le développement du tourisme et de la plaisance qui ont fortement accru la population du bassin versant. Cette augmentation de population a entraîné un accroissement des taux d’azote et de phosphore dans l’eau de l’étang, deux éléments essentiels à la production des végétaux (phytoplancton, algues, herbiers). Ces sels nutritifs, apportés par le lessivage des sols par temps de pluie et par les rejets urbains, sont à l’origine des grandes malaïgues des années soixante-et-dix. Il a fallu une trentaine d’années et les financements de plusieurs contrats de l’Etang de Thau, gérés par le Syndicat Mixte du Bassin de Thau, pour assainir la lagune et retrouver la qualité des eaux d’avant les années soixante-et-dix, tout en conservant une forte attractivité touristique.
Bibliographie
- Véronique Le Bihan, Dominique Mille, Camille Grosjean, Jean-Louis Blin, Anthony Saunier. «ECO-2 Expertise et COnseil en Economie COnchylicole. Synthèse phase 1, Etude et qualification des parcours zootechniques des entreprises conchylicoles » dans Recueil des besoins et des attentes dans le cadre d’une approche technico-économique, 2021.
Transcription
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