Découverte d'une amphore par un amateur
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Résumé
Un plongeur du Club école de plongée l’Odyssée de Sète vient de repérer une amphore au fond de l’eau. Comme le prescrit le code du patrimoine, il l’a laissée en place et a signalé sa découverte à l’équipe du DRASSM qui prend le relai de l’association pour l’expertise, l’étude et la collecte du vestige archéologique.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
31 oct. 2009
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Contexte historique
ParIngénieure d’études au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (ministère chargé de la Culture), rattachée au CNRS, UMR 5140, Université Paul Valéry Montpellier 3
Chaque année, le DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) réalise une campagne d’expertise des déclarations de découverte fortuite de biens culturels maritimes signalées par des plongeurs ou des pêcheurs. En 2009, l’opération a été effectuée avec les moyens logistiques et humains de la Section de recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines de Frontignan (SRASSMF), sur le bateau Le Robuste. Un mois auparavant, devant la plage de la Corniche à Sète, des plongeurs du club sétois L’Odyssée ont aperçu une amphore apparemment entière, concrétionnée sur des rochers et accompagnée de plusieurs fragments brisés dont au moins deux cols d’amphores. Le Code du patrimoine stipule que toute découverte fortuite doit être déclarée dans un délai de 48 h à la Direction départementale de la mer et du littoral qui transmet l’information au DRASSM.
Les découvreurs ont joué le jeu et ont laissé les objets en place comme l’exige la législation. À notre arrivée, les deux cols avaient disparu, prélevés par des plongeurs indélicats. Seule l’amphore soudée au rocher par des concrétions calcaires était encore en place. Elle a été soigneusement extraite et son environnement immédiat a été exploré à l’aide d’un aspirateur à sédiment mis en œuvre grâce à une pompe à eau. Aucun autre vestige amphorique n’a été retrouvé. Puis, l’amphore considérée comme isolée a été remontée à la surface à l’aide d’un parachute. Le fond brisé et la perte de son bouchon au cours de sa chute n’ont pas permis de retrouver les traces de son contenu. Néanmoins sa forme caractéristique a permis de l’identifier comme une amphore originaire de la province romaine Bétique (qui correspond aujourd’hui à l’Andalousie) et destinée au transport et à la commercialisation du vin produit dans cette province de l’Empire romain au Ier siècle de notre ère.
Si la législation en vigueur interdit aux plongeurs de prélever des BCM [1], ce n’est pas seulement pour éviter la dispersion des collections, c’est surtout pour permettre aux archéologues d’accéder au contexte le plus complet possible dans lequel s’insère chaque découverte. Dans le cas présent, deux mois plus tard, des pêcheurs ont signalé la découverte d’une quinzaine de lingots de cuivre encore disposés en pile, à quelques dizaines de mètres de l’amphore. La présence sur les lingots d’inscriptions diverses relevant à la fois de la production du métal dans les mines de cuivre et de sa commercialisation ainsi que les analyses métallographiques ont révélé que ces lingots provenaient également de la Bétique. Aux abords des lingots, dont deux au moins avaient fait l’objet de tentatives de récupération infructueuses, des débris d’amphores à huile, fabriquées dans cette même région, ont été découverts par les archéologues ainsi qu’une ancre romaine et une pièce de pompe de cale assurément antique. Finalement, il est très vraisemblable que l’amphore presque entière que nous avons expertisée en 2009 soit l’unique survivante d’une cargaison de denrées (vin, huile au moins) associée aux lingots de cuivre, dans la cale d’un navire en provenance du sud de l’Espagne et à destination d’un port gaulois.
[1] Biens culturels maritimes.
Bibliographie
- Marie-Pierre Jézégou, Sabine Klein, Christian Rico, Claude Domergue, « Les lingots de cuivre de l’épave romaine Plage de la Corniche 6 à Sète et le commerce du cuivre hispanique en Méditerranée occidentale », Revue archéologique de Narbonnaise, n°44, 2011, p. 57-70.
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