Fouilles subaquatiques au site de La Motte
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Nouvelle plongée dans l’Hérault, pour l’association IBIS et l’équipe d’archéologues du CNRS. Le site archéologique de la Motte, découvert en 2002 dans le lit du fleuve, est un ancien village construit sur pilotis à la fin de l'Âge du Bronze, au bord d’une lagune.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
24 févr. 2015
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Contexte historique
ParIngénieure d’études au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (ministère chargé de la Culture), rattachée au CNRS, UMR 5140, Université Paul Valéry Montpellier 3
Le site archéologique La Motte 1 est situé dans le lit mineur de l’Hérault à 5 km de son embouchure actuelle, en amont et en aval de la jonction avec le Canal du Midi, à une profondeur comprise entre 4 et 7 m. Découvert en 2002 par Jean-Claude Tourette et l’association IBIS, il correspond à un habitat de la fin de l’Âge du Bronze (Xe – VIIIe siècle avant notre ère), aujourd’hui ennoyé.
Depuis 2011, le laboratoire du CNRS, Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, en collaboration avec l'association IBIS, réalise de nouvelles campagnes de fouilles sous la responsabilité de Jean Gascó puis de Thibaut Lachenal. L’équipe est composée à parts égales de plongeurs bénévoles mais chevronnés, entraînés à évoluer dans une eau qui reste turbide même au cœur de l’hiver, et d’archéologues plongeurs spécialistes de différentes disciplines. Ces recherches ont permis de mettre en évidence un village construit sur pilotis, dont la superficie totale est estimée à près d’un hectare. Installé à l’origine en bordure d’une ancienne lagune aujourd’hui colmatée, cet établissement se caractérise par plusieurs centaines de pieux, en chêne caducifolié pour les plus gros, mais aussi en orme et en saule, accompagnés par des éléments de clayonnage qui correspondent à des enchevêtrements de bois fins utilisés pour remblayer les sols inondés au bord du plan d’eau. Ces longs pieux plantés à intervalles réguliers sur les berges du fleuve et de son delta lagunaire permettent de se protéger des caprices de l’eau.
Les très nombreux éléments organiques particulièrement bien conservés dans les sédiments de ce milieu fluvial, fournissent des informations précises, rarement réunies en milieu terrestre, sur la vie quotidienne de cette population qui utilise ses détritus pour remblayer le milieu instable dans lequel elle évolue. Ils révèlent pourtant une installation pérenne et non pas saisonnière qui profite simultanément des ressources de la chasse (bois de cervidés) de l’agriculture (blé nu, orge vêtue, plantes oléagineuses), de l’élevage (porcs, moutons, bœufs et chèvres) et de la pêche (coquilles d’huîtres et de moules). Les nombreux restes de charançon du blé indiquent que celui-ci est stocké sur le site. La conservation d’épillets entiers d’amidonnier prouve que le décorticage est réalisé au quotidien. Plusieurs indices laissent également transparaître la stabulation du bétail sur le site, en particulier les traces de coléoptères caractéristiques des accumulations de fumier.
Le mobilier céramique, très abondant et bénéficiant également d’un excellent état de conservation, a permis de préciser la chronologie de l’occupation du site, par l’étude de ses motifs décoratifs. L’abattage des pieux a également été daté par la dendrochronologie. Cette discipline livre des datations de pièces de bois à l’année près en comptant et en analysant la morphologie des anneaux de croissance des arbres.
Enfin, la présence de plusieurs moules de fonderie en pierre révèle une activité métallurgique intense sur le site. En 2004, l’expertise du site conduite par Annie Dumont, ingénieure de recherches au département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, a permis la découverte d’une étonnante parure féminine en bronze actuellement conservée au Musée de l’Éphèbe et d’archéologie sous-marine de la ville d’Agde. L’ensemble, constitué d’environ 330 éléments, regroupe des colliers de cou composés d’ambre et de bronze, des colliers de bras, d’avant-bras et de jambe, une ceinture et un tablier articulé qui pouvait être porté autour des hanches : il représente le riche vêtement cérémoniel d'une femme du Languedoc, à la transition entre l’Âge du Bronze et l’Âge du Fer, au moment de l’abandon du village, à la fin du VIIIe siècle. Les formes et les décors indiquent des influences culturelles diverses, certaines indigènes, d’autres originaires de Ligurie (Italie du Nord), de Provence, de l’est de la France et même d’Europe centrale. À ce stade, nous ignorons encore les raisons de ce luxueux dépôt métallique, probablement votif et le rôle social de sa propriétaire.
Bibliographie
- Annie Dumont et al., « Un habitat et un dépôt d'objets métalliques protohistoriques découverts dans le lit de l'Hérault à Agde », Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Année 2005, 149-1, p. 371-394.
- Jean Gasco, Agde – La Motte [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations.
Transcription
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