Suivi écologique des Biohuts, nurseries artificielles dans les ports
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Résumé
Les Biohuts sont des habitats écologiques mis en place dans les ports pour protéger les larves des poissons côtiers des prédateurs. Ces véritables nurseries à poissons ont été installées pour la première fois dans le port de Marseillan Plage. Des scientifiques en assurent le suivi biologique.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
06 avr. 2018
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Contexte historique
Parchargé de mission ports et filières maritimes, Département de l’Hérault
L’urbanisation du littoral méditerranéen français, centrée autour des stations balnéaires et de leurs ports, est l’un des facteurs principaux de l’altération des petits fonds côtiers. Ces zones sont pourtant d’une très grande importance pour la biodiversité, en tant que lieu de reproduction et de nurseries pour les petits poissons qui y trouvent refuge et réserves alimentaires. La société française Ecocéan a été créée pour préserver les espèces piscicoles, grâce à des nurseries artificielles immergées. Le projet NAPPEX a vu le jour en 2011 pour développer une technique de restauration écologique marine, appelée « Biohut ». Son objectif initial était de fournir un service écosystémique en environnement portuaire, compatible avec les infrastructures existantes et les usages qu’on y trouve. Le Biohut est composé de caissons grillagés, dont certains sont remplis de coquilles d’huîtres vides. Ces micro-habitats sont autant de refuges dans lesquels peuvent se cacher les larves et les petits poissons pour se protéger de la prédation.
Ces équipements, participent donc à la restauration de l’écosystème côtier tout en utilisant les principes de l’économie circulaire, appliqués à la production conchylicole. Ils favorisent le développement d’une trentaine de variétés de poissons, qui regagnent les lagunes ou la mer une fois l’âge adulte atteint. Le procédé a d’abord été testé dans les eaux de six ports test en Méditerranée. Ces projets sont également accompagnés de suivis scientifiques qui mesurent le gain environnemental de ces nurseries. Depuis les premières expériences menées par NAPPEX, plusieurs types d’initiatives d’habitats modulables ont vu le jour pour s’adapter à des infrastructures variées : pontons, quais et autres types de rivages. Des panneaux de sensibilisation des usagers et des citoyens ont permis de communiquer sur l’importance de ces habitats pour la préservation de la biodiversité. Cette solution de gestion durable de la ressource marine en vue du repeuplement des petits fonds côtiers méditerranéens, s’intègre ainsi dans une mission plus large de sensibilisation et d’éducation à la préservation de la biodiversité.
La vidéo présente le suivi écologique des nurseries artificielles implantées dans le port de Marseillan-Plage, qui fût l’un des pionniers dans la préservation et la restauration de son écosystème marin portuaire, en installant 90 de ces modules. Au moment du reportage, la commune les renouvelle pour 4 ans. Interrogés par la journaliste, les scientifiques chargés du suivi biologique insistent sur l’importance que revêtent ces nurseries pour les populations de jeunes poissons, qui ne trouvent pas de refuges naturels dans les eaux portuaires, du fait de leur artificialisation. La qualité de la restauration écologique est démontrée par l’importance de la biodiversité recensée dans le port : 900 poissons pour 35 espèces de faune et flore. Le maître de port de Marseillan-Plage, en tant que premier témoin de cette expérience, précise que ces nurseries artificielles servent aussi de support de sensibilisation à la préservation de l’environnement marin pour tous les publics, et notamment les plaisanciers. Des animations pour les scolaires sont également organisées et contribuent à la portée pédagogique du dispositif. Le reportage relève le coût important de la mise en place de ce dispositif, qui est porté en partie par la commune, avec l’aide de l’Agence de l’eau et du Département de l’Hérault.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Camille Bosshardt
Allez, on part en mer du côté de Marseillan où il existe un patrimoine naturel protégé, classé Natura 2000.Refuge d’une flore et d’une faune exceptionnelles.Pour le protéger, la commune a investi il y a 4 ans dans l’installation de huttes, sorte de petites maisons pour protéger les poissons.Depuis quinze autres ports méditerranéens les ont suivis.Premier bilan avec Pascaline Arisa et François Jobard.
Pascaline Arisa
Dans le port de Marseillan-Plage, petit briefing entre Sabrina et Lucas en vue d’un suivi écologique des biohuts.Pour cela, armé de son appareil photo, Lucas, écologue a endossé sa tenue de plongeur.Entre mer et étang, 90 huttes à poissons ont été installées il y a 4 ans dans les deux ports de Marseillan.
Lucas Béranger
Ces habitats écologiques ils sont conçus premièrement pour abriter les larves de poissons, pour les aider à se protéger des prédateurs dans les ports où ils manquent d’habitats naturels.Donc prioritairement ils sont destinés aux poissons.Ce qu’on va observer en premier lieu c'est différentes espèces, des jeunes stades de vie, de la post-larve aux petits juvéniles.Donc ça va regrouper tous les poissons, la plupart des espèces côtières.
Pascaline Arisa
Ici, dans les eaux portuaires bétonnées, on assiste généralement à un taux de mortalité de plus de 90 % des petits spécimens, les coquilles d’huîtres vides intégrées au panier servent de substrat, des abris désormais pour les poissons côtiers.Un procédé de nurserie breveté par l’entreprise Écocéan.
Sabrina Palmieri
On a vraiment constaté un bilan très positif sur ces abris-là.Ça nous a permis de pouvoir les améliorer, etc, et de les présenter, et de les commercialiser auprès des ports qui sont ouverts à faire une réelle opération de restauration écologique dans leur port.
Pascaline Arisa
Plusieurs études dans l’année ont permis de recenser 900 poissons, 35 espèces de faune et flore fixées ici.
Lucas Béranger
Ça c’est une anémone, tu connais ?
Sabrina Palmieri
Ouais !Magnifique.Oh !tout ce qu’il y a sur le biohut là, en ce moment c’est la folie quoi.
Lucas Béranger
C’est coloré hein !
Sabrina Palmieri
Mais en peu de mois ça s'est colonisé.
Pascaline Arisa
La commune de Marseillan vient de renouveler pour 4 ans supplémentaires ce procédé NAPPEX.Pour Jean-Pierre, premier témoin en tant que capitaine des deux ports, cette restauration écologique sert de support pédagogique pour sensibiliser le jeune public, les touristes mais aussi les plaisanciers.
Jean-Pierre Pascual
Eux sont les premiers témoins parce que quand ils sont sur leur bateau, ils voient bien que les larves, que les post-larves se développent, chose qu’on ne voyait, on voyait mais en quantité beaucoup plus restreinte avant l’installation des bio huttes.
Pascaline Arisa
Mais ce concept a un coût pour la commune, 85 000 euros sur 4 ans.30 % sont financés par la ville, le reste par l’Agence de l’eau et le Département de l’Hérault.
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