Déplacement de la route du Lido à Sète
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La route de Sète à Marseillan, construite en bord de mer, s’est fortement dégradée sous l’action cumulée du stationnement des camping-cars et de l’érosion du littoral. Un vaste chantier est nécessaire pour la déplacer de 70 m, et permettre ainsi la reconstitution de la plage et des dunes.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
06 août 2009
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Contexte historique
ParDirectrice du Tourisme, du Maritime et de l’Eau, Département de l’Hérault
Comme de nombreuses routes littorales, celle reliant Sète à Marseillan avait été construite en bord de rivage, donnant ainsi un accès immédiat à la plage et une vue imprenable sur la mer. Très prisée par les camping-cars en période estivale, cette infrastructure subissait néanmoins les coups de boutoir répétés des tempêtes. À tel point, que dès les années 1980, l’État entame une démarche d’acquisition de terrains en vue du déplacement de la route.
Les coûts de réparation récurrents liés à l’érosion du littoral, mais aussi la dégradation continue de la dune par le stationnement des véhicules et son impact paysager ont motivé le lancement d’un vaste programme d’aménagement de ce secteur. Une étude générale sur l’ensemble du lido de Sète à Marseillan est lancée par la communauté de communes du bassin de Thau en 2001. Elle aboutira à un projet très ambitieux qui sera validé en 2003 par les partenaires financiers (Europe, État, Région et Département).
Les grands principes de ces travaux s’inscrivent dans la philosophie de la Mission interministérielle d’aménagement du littoral des années 2000. Il s’agit d’une part de déplacer les éléments menacés par le recul du trait de côte, en l’occurrence la voie de circulation. Elle sera détruite puis reconstruite près de la ligne ferroviaire, à plusieurs dizaines de mètres de la mer. Le dispositif inclut des pistes cyclables, un ensemble de giratoires pour moduler la vitesse et des poches de stationnement limitant le nombre d’accès à la plage.
En deuxième lieu, la dune a été reconstituée, protégée par des pieux en bois appelés ganivelles, et végétalisée en vue de restaurer le fonctionnement naturel du système dune-plage. Les transferts de sable entre les deux entités sont à nouveau possibles et limitent le pouvoir érosif des vagues. Les espaces naturels de proximité du rivage sont maintenant préservés de la fréquentation massive et continue du bord de mer, et contribuent à fixer le haut de plage grâce au système racinaire des végétaux. Ces travaux ont été complétés par un dispositif innovant immergé en mer à 300 mètres du rivage. Sur une longueur de 2 km, deux lignes de boudins en géotextile, lestés de sable et posés sur le fond marin, atténuent la houle. Au total, 55 millions d’euros ont été investis dans cet aménagement, réalisé en plusieurs phases entre 2009 et 2020.
Ces nouvelles modalités d’accès à la plage auront bousculé le rapport des visiteurs à la mer. Interrogés dans le reportage, les vacanciers semblent circonspects face aux changements à venir, alors que Pierre Bouldoire, président de la communauté de communes du bassin de Thau à l’époque, défend au contraire un accès retrouvé pour tous. Sur la commune de Mauguio-Carnon, les mêmes principes ont présidé à l’aménagement du lido du Petit Travers, contemporain de celui de Sète à Marseillan. La route départementale longeant la plage a été supprimée, les stationnements ont été reculés, la dune et la plage reconstituées.
Ces deux projets, dont le bénéfice paysager et environnemental est avéré, sont aujourd’hui plébiscités et montrés en exemple comme solutions fondées sur la nature face à l’érosion du trait de côte, même s’ils ne constituent pas un remède définitif à la hausse du niveau marin et aux risques côtiers. Pourtant, le projet de réaménagement du lido du Petit Travers a rencontré de vives oppositions à ses débuts. Le récit de site qu’a réalisé récemment le Conservatoire du littoral dans le cadre du projet européen adapto, illustre la cristallisation des débats et la nécessité d’un long processus de concertation et de médiation pour aboutir à un consensus.
Ces expériences font écho aux nombreuses interrogations et inquiétudes soulevées aujourd’hui par les perspectives d’un recul à plus grande échelle, qui concernerait non seulement des infrastructures mais aussi des habitations et des structures socio-économiques. La tentation du statu quo et de la lutte à tout prix contre les éléments naturels est grande face aux difficultés à engager une recomposition spatiale du territoire, selon la terminologie actuellement en vigueur. Comme ce fut le cas sur le lido de Sète à Marseillan, la répétition attendue d’événements climatiques et son lot de dommages, pourraient accélérer un mouvement de repli qui semble pourtant inéluctable.
Transcription
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