Les récifs artificiels au Cap d'Agde
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Résumé
La protection de la biodiversité marine, au large des stations balnéaires, est renforcée par l’installation de récifs artificiels en béton, posés au fond de l’eau et spécialement étudiés pour accueillir diverses espèces de poissons. Ces structures innovantes sont réalisées par impression 3D.
Date de publication du document :
21 déc. 2022
Date de diffusion :
29 mai 2019
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Contexte historique
Parchargé de mission ports et filières maritimes, Département de l’Hérault
L’immersion de structures artificielles favorisant la présence de la faune et de la flore marines n’est pas récente. Si cette technique s’est développée dans de nombreux pays, c’est au Japon qu’elle semble avoir été pratiquée pour la première fois dès le Moyen Âge, pour augmenter les ressources halieutiques (qui relèvent de la pêche) et favoriser le travail de la pêche. En Europe, la première expérience d’immersion de récifs artificiels a eu lieu en Languedoc-Roussillon en 1968, au large de Palavas-les-Flots. Cette initiative répondait au besoin d’augmenter les populations piscicoles, au bénéfice de l’économie régionale et en particulier de la pêche. Ces aménagements présentaient d’autres avantages : attrait pour la plongée sous-marine, intérêt scientifique et opportunité de recycler véhicules et pneus usagés en structures immergées.
De nombreuses opérations d’immersion de récifs artificiels ont été menées dans les années 1980 dans cinq zones du golfe du Lion. La spécificité et la richesse environnementale de son plateau continental le rendent particulièrement propice à ce type d’aménagement. Ces opérations répondaient au double objectif de protection des fonds marins et de reproduction des espèces, en vue de préserver la pêche artisanale, secteur économique et social important dans le département de l’Hérault, mais à l’équilibre fragile. Les conséquences écologiques, potentiellement négatives, de l’immersion de plus de 400 m3 de véhicules et de pneus en Méditerranée française, ajoutées aux interrogations scientifiques quant à l’intérêt biologique réél des opérations, ont freiné la mise en place de nouveaux récifs artificiels jusque dans les années 2000.
La montée en puissance des préoccupations environnementales, associée au constat d’un milieu marin très dégradé en raison de la forte artificialisation des rivages, a favorisé un regain d’intérêt pour ce type de structure. La préservation et la restauration des fonds marins côtiers sont l’un des grands objectifs des stratégies d’intervention de l’État et des collectivités locales sur le littoral. Les récifs artificiels font ainsi partie des politiques de gestion intégrée des zones côtières pour préserver la biodiversité marine. Les avancées scientifiques et technologiques dans ce domaine ont permis un perfectionnement des supports, pour répondre à la fois aux besoins des espèces présentes localement et à la nécessité de disposer de structures sans impact pour l’environnement.
La vidéo présente les objectifs et les conditions d’immersion de 32 récifs artificiels innovants, au large de la ville d’Agde en 2019, conçus par la société Seaboost. Cette génération de structures bénéficie d’une ingénierie dédiée pour répondre aux besoins de la faune halieutique en termes d’habitats, de nurserie et de fraie (saison de reproduction) de la faune sous-marine. Conçues sur mesure et créées par des imprimantes 3D, ces structures aux dimensions variées et complexes, attirent également de nouvelles espèces. Le reportage insiste sur la dimension multi-usages de ces récifs, pouvant servir également de lest aux bouées de signalisation qui délimitent des zones pour différents usages de la mer, comme la baignade. Ces récifs viennent ainsi remplacer d’anciens systèmes d’ancrage néfastes pour les habitats marins, tels les herbiers de Posidonie.
Ce projet, porté par des fonds publics, implique une diversité d’acteurs scientifiques et des concepteurs privés pour aboutir à une opération d’implantation d’envergure. Il témoigne de l’appropriation des problématiques de préservation de la biodiversité par les acteurs locaux. Ces récifs artificiels ne sont plus seulement un outil de la préservation de la biodiversité, ils deviennent l’une des composantes de l’aménagement du littoral.
Cette action s’inscrit par ailleurs dans les réalisations de la commune d’Agde en termes de préservation du milieu marin. Environ 6000 hectares de la côte agathoise ont été classés en « Aire marine protégée » et reconnus comme site Natura 2000. Constitué de fonds rocheux, alors que l’essentiel de la côte héraultaise est sableuse, ce site naturel abrite des espèces aquatiques rares et fragiles comme les Posidonies et le coralligène. Au sein de l’aire marine, 310 hectares ont été constitués en réserve en 2020. Toute activité y est maintenant interdite.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Jean-Baptiste Marteau
Comment protéger la biodiversité au large des stations balnéaires, le Cap d’Agde dans l’Hérault a peut-être trouvé une solution.Une trentaine de récifs, des récifs artificiels ont été installés le long du littoral, des prototypes réalisés grâce à une imprimante 3D.Laëtitia Legendre, avec nos consœurs de France 3 à Montpellier.
Laetitia Legendre
Ce n’est pas la dernière création sous-marine d’un sculpteur farfelu installé au fond de la Méditerranée, mais bien une nurserie, un abri spécialement étudié pour permettre aux différentes espèces de proliférer.32 récifs artificiels de près de 1,5 tonne chacun viennent d’être immergés au large du littoral de la ville d’Agde avec une priorité, préserver la biodiversité.
Martin Perrot
On a créé donc différentes cavités de différentes formes, différentes dimensions, communicantes, pas communicantes, pour répondre en fait aux besoins de chaque espèce qu’on veut voir sur les récifs et ça, ben on ne peut que le faire avec ce degré de précision de finesse et puis d’esthétique aussi avec l’impression 3D.
Laetitia Legendre
Spécialement créés pour l’occasion, ces récifs en béton conçus par imprimante 3D auront aussi pour fonction de lester les bouées en surface qui balisent le littoral et délimitent la zone de baignade à 300 mètres du rivage.Ils vont permettre de remplacer les systèmes actuels qui nécessitent de nombreux entretiens et peuvent altérer les fonds.
Édouard Chéré
Le problème c’est lorsqu’il y avait un coup de mer, lorsqu’il y avait du vent, lorsqu’il y avait un peu de vagues ;ils venaient à glisser sur les fonds marins et ils venaient soit frotter, altérer, dégrader les habitats comme les herbiers de Posidonies.Donc la Posidonie c’est une espèce qui est protégée en France, et qu’il est primordial de conserver, ou venaient ni plus ni moins se fracasser contre les rochers et allaient dégrader différentes espèces qu’on pouvait y trouver, différents habitats qu’on pouvait y trouver.
Laetitia Legendre
Ce projet financé pour plus de la moitié par le ministère de la Transition écologique a coûté plus de 250 000 Euros.Avec ces nouveaux habitats, les scientifiques comptent attirer des espèces comme les seiches ou les congres.La mer Méditerranée particulièrement exposée reste un réservoir précieux de la biodiversité marine.
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