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9 févr.
1997

Le FN remporte les élections municipales de Vitrolles

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Résumé

À l'issue d'élections municipales partielles, la liste du Front National conduite par les époux Mégret l'a emporté sur le maire sortant, le socialiste Jean-Jacques Anglade. Vitrolles est donc la quatrième ville de la région à passer sous le contrôle du FN. Les vainqueurs célèbrent leur victoire en compagnie de Daniel Simonpieri et Jacques Bompard, maires FN de Marignane et Orange. Catherine Mégret, qui sera maire en titre, dédie la victoire à son mari. À La Marseillaise des vainqueurs répond Le Chant des Partisans des vaincus. Certains laissent éclater leur colère. Des incidents - bagarre dans un bureau de vote, jets de pierres contre la permanence du FN - ont eu lieu tandis que le FN fête sa victoire.

Date de diffusion :

09 févr. 1997

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00109

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Contexte historique

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Vitrolles est la quatrième ville de la région à être gagnée aux élections par une majorité Front national. Bruno Mégret, délégué général du FN dont il aspire à être le numéro 2, avait raté de peu la victoire aux municipales de juin 1995 et c'est Jean-Jacques Anglade, le maire PS sortant, élu depuis 1983 (et réélu dès le 1er tour en 1989) qui l'avait emporté avec 353 voix d'avance (voir Élections municipales de 1995 : victoire du FN à Orange, Marignane et Toulon ). Or son élection avait été annulée par le tribunal administratif de Marseille pour quatre irrégularités (dont deux dues aux informations diffusées par France info, TF1 et France 2) et lui-même avait été mis en examen pour faux, usages de faux et recel.

En dépit des souhaits de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône et de la contestation qu'il suscitait au sein de sa section, il s'est représenté à la tête d'une liste d'union de la gauche aux nouvelles élections municipales de février 1997. Officiellement, son adversaire n'est plus Bruno Mégret comme en 1995, mais son épouse, Catherine, qui joue d'autant plus volontiers le rôle de doublure qu'elle est totalement inexpérimentée. Bruno Mégret avait été déclaré inéligible pour un an par le Conseil d'État pour dépassement des comptes de campagne. Mais personne n'est dupe lorsque sa femme le présente comme son "porte-parole" et il est significatif que, dans le reportage, elle lui dédie cette victoire. Tandis que la liste d'union de la gauche dénonce la menace "fasciste" et l'enjeu que représente Vitrolles, le FN fait campagne sur la baisse des impôts, la lutte contre le chômage et l'immigration, le rétablissement de la sécurité. En juin 1995, la liste Mégret avait obtenu 43 % des suffrages au premier tour. Il obtient cette fois-ci 46,70 % des voix. Pour le 2e tour, les principaux leaders de gauche (de Lionel Jospin à Robert Hue) sont venus soutenir Jean-Jacques Anglade qui, devant le retrait sans consigne de la liste RPR-UDF (16 % des voix au 1er tour), a appelé cette fois-ci encore au "front républicain". Mais cela n'a pas suffi, une partie importante de la droite se reportant sur le FN. Sur fond de forte participation (81 %), la liste Mégret vient de l'emporter sur la liste Anglade avec 52,48 % des voix.

Compte tenu de la personnalité et des ambitions du leader réel de la liste, cette victoire suscite espérance chez les uns et crainte chez beaucoup d'autres. Dans l'ouvrage que Catherine Mégret a signé pour raconter "sa" victoire, on peut lire que "la bataille de Vitrolles n'a pas été une bataille électorale comme les autres. Elle est la préfiguration de l'affrontement titanesque qui ne manquera pas d'opposer un jour les Français rassemblés à l'établissement politique dans son ensemble". Pour Bruno Mégret, il s'agit d'un tremplin pour asseoir son pouvoir au sein du FN. Il s'agit de faire de Vitrolles la "capitale de l'extrême droite en Provence" (Le Monde, 10 février 1998). On comprend donc la joie des uns qui s'exprime dans la fête organisée, en présence des élus FN de la région, à l'Hôtel Louisiana sur la route de l'aéroport, et le désarroi des autres. Celui-ci est particulièrement vif à la cité des Pins, un ensemble de 3 600 logements, souvent HLM, construits en 1965 (ce qui a triplé la population de la commune, passée de 3 366 habitants en 1962 à 40 000 à l'époque). Ce quartier à la forte population immigrée se sent stigmatisé, et encore davantage après les propos tenus par Catherine Mégret au Berliner Zeitung, en février 1997 sur les immigrés, qui " font des gamins pour toucher des allocations ", qui "ont l'esprit colonialiste", etc (ce qui la fera condamner par le tribunal d'Aix-en-Provence pour propos racistes).

La ville a tout pour servir de "laboratoire". Contrastant fortement avec le vieux village perché sur son rocher et groupé autour de son buste de Marianne, la ville nouvelle est étalée sur 6 km entre un ensemble de voies rapides, de zones industrielles et commerciales, et une falaise. Elle unit mal des quartiers désarticulés et vieillissants, à l'exemple du triste centre qui entoure l'Hôtel de ville, une population jeune et hétérogène, connaissant un taux de chômage de 22 %, et des lotissements de maisons individuelles, où les propriétaires aux revenus médians se sentent "cernés" par les ensembles d'immeubles. "Conglomérat d'aigreurs individuelles, de détresse et de silence, dira une assistante sociale, elle n'a rien en tout cas de la "ville idéale" rêvée par les aménageurs des années soixante et destinée à abriter 100 000 habitants"...

C'est pourquoi les mesures prises par la nouvelle équipe (dirigée de fait par Hubert Fayard, 1er adjoint et conseiller régional d'Auvergne) sont regardées de près et comparées à la "Charte des 300 mesures pour la renaissance de la France" que Bruno Mégret a mise en avant. Après un démarrage en trombe marqué par un nombre important de licenciements ou de suppressions de contractuels, la fermeture mouvementée du "Sous-Marin", la salle de musique, l'épuration des noms de rues (avec l'élimination de François Mitterrand, Salvador Allende, Nelson Mandela, Olof Palme, etc. et leur remplacement par Jean-Pierre Stirbois, Marguerite de Provence ou ... Mère Teresa), l'adoption d'une prime de naissance aux parents dont l'un au moins est ressortissant de l'Union européenne, la privatisation de la collecte des ordures, la municipalité prit une position plus gestionnaire, surtout après la rupture de Bruno Mégret avec le FN et l'échec de sa tentative pour prendre le pouvoir à l'extrême droite. C'est ce qui contribue à expliquer sa réélection surprise en mars 2001 avec 201 voix d'avance (voir Résultat des élections municipales dans les grandes villes de la région).

Bibliographie :

Jean-Jacques Anglade et Jean-Marie Le Camus, Regards sur Vitrolles, Vitrolles, Maury imprimeur, 1988.

Catherine Mégret, V comme Vitrolles. Histoire d'une victoire, Saint-Cloud, Éditions nationales, 1997.

Transcription

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