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1 avr.
1983

La réélection de Gaston Defferre à la mairie de Marseille

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Notice

Résumé

Compte-rendu de la première réunion du conseil municipal sorti des élections des 6 et 13 mars et de l'élection du maire, sous la présidence d'Irma Rapuzzi, doyenne de l'assemblée. L'opposition dirigée par Jean-Claude Gaudin, après avoir créé l'incident en voulant obtenir une explication de vote, quitte la séance. Gaston Defferre est élu maire. Il appliquera le programme de sa liste d'union de la gauche, mais affirme qu'il sera le maire de tous. Ses nouvelles priorités seront la défense de l'emploi et de l'activité économique, la sécurité, le contrôle de l'immigration et la voierie.

Type de média :

-

Date de diffusion :

01 avr. 1983

Source :

Référence :

00267

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Personnalités

Éclairage

Contexte historique

La réélection de Gaston Defferre aux fonctions de maire de Marseille, pour la sixième fois, en 1983, trente ans après sa première élection, n'est pas une surprise, à partir du moment où la majorité des six secteurs de la ville lui a été acquise au deuxième tour des élections municipales des 6 et 13 mars. Mais c'est cette majorité inattendue qui constitue la véritable surprise. Dans le contexte très tendu de 1983, deux ans après l'arrivée de la gauche au pouvoir, l'opposition de droite (UDF-RPR) a le vent en poupe, même à Marseille. Elle est en fait majoritaire en voix. Au 1er tour, elle a remporté très largement deux secteurs, les 4e (Jean-Claude Gaudin) et 5e (Guy Tessier), alors que la gauche n'en gagnait qu'un, celui de Guy Hermier (le 6e). Les chefs de file socialistes étaient en ballotage dans les 3 autres secteurs, à commencer par Gaston Defferre dans le 2e et le résultat du 2e tour s'annonçait difficile, alors qu'en 1971 et 1977 les listes Defferre avaient remporté 7 des 8 secteurs de l'époque. La droite dépassait, tous secteurs confondus, la gauche de près de 10 000 suffrages.

L'enjeu marseillais était, à gauche comme à droite, essentiel, d'autant que sur l'ensemble de la région la droite était largement victorieuse. Renforcée dans les villes qu'elle détenait (Nice et les localités du littoral azuréen, Toulon, Aix, Digne, etc.), elle gagnait ou était sur le point de gagner Arles, Avignon, Orange, Grasse, Tarascon, Hyères, etc. Le quotidien de droite Le Méridional titrait le 7 mars "La rose est dans les choux" avec, au-dessous de ce titre, une photographie de la liste "Changeons Marseille" de Jean-Claude Gaudin accompagnée du commentaire "Marseille haut lieu de la reconquête".

Le 2e tour renverse donc la situation en faisant basculer, de justesse, les 3 secteurs en ballotage en faveur de la gauche, lui donnant donc la majorité au conseil municipal (bien que restant minoritaire en voix sur l'ensemble de la ville). D'où le dépit de Jean-Claude Gaudin, et la décision de créer l'incident au moment de l'élection du maire afin d'avoir un prétexte pour quitter la salle et ne pas y participer.

La victoire de la liste conduite par Gaston Defferre résulte de la mobilisation réussie entre les deux tours et de diverses manoeuvres. Elle a été permise par la loi PLM (loi sur l'organisation administrative de Paris, Lyon, Marseille) que Defferre, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, a fait voter peu avant, le 31 décembre 1982 et par le découpage de la ville qui en a résulté. Cette loi divise les trois grandes villes en secteurs qui élisent leur propre conseil et leur maire. Le conseil municipal de la ville est l'émanation de ces conseils. D'où le résultat paradoxal des élections de 1983 : la droite majoritaire en voix est minoritaire en nombre de conseillers puisqu'elle ne contrôle que deux secteurs sur six.

Les élections municipales de 1983 se sont déroulées dans un climat d'extrême tension politique, sur le plan national et local, marqué par des surenchères verbales qui, dans leurs excès, faisant feu de tout bois, renvoient aux campagnes xénophobes des années trente. La sécurité et l'immigration sont devenues des thèmes de propagande centraux de la vie politique dès la fin des années 1970, utilisés à droite contre une gauche accusée de laxisme, et repris à gauche pour démontrer qu'il n'en était rien. Cette thématique obsédante, populiste, qui frappe au plus bas, a empoisonné la campagne des municipales. Presque tous les moyens paraissent bons et Marseille n'y échappe pas, d'autant que Gaston Defferre a été affaibli par les "affaires" qui ont éclaté en 1982 - l'affaire Lucet (le suicide du "patron" de la Sécurité sociale à Marseille et la découverte de méthodes de gestion peu orthodoxes) et l'affaire dites "des fausses factures", mettant directement en cause le contrôle de Defferre sur la gestion de la ville. Sa victoire a donc été acquise in extremis et au prix de manipulations, notamment autour d'une liste de droite extrême, appelée " Marseille sécurité ", conduite par Me Manovelli et dont des éléments ont été récupérés. Entre les deux tours, la mort de deux truands, dans la nuit du 8 mars, dans l'explosion de leur voiture, rue du Dragon, non loin de la synagogue, sert de prétexte à la mise en cause de la droite (dont ils étaient aussi parmi les hommes de main).

Plus fondamentalement, la position de Defferre a été fragilisée par le retournement d'alliances que l'évolution de la conjoncture nationale l'a obligé à faire et qui a dérouté une partie de son électorat (par ailleurs hostile au gouvernement). Depuis 1953, date de son accession à la mairie, il apparaissait comme le meilleur rempart contre un PCF qui était le premier parti de Marseille (et qui l'est resté jusqu'aux élections présidentielles de 1981 incluses). Son pouvoir reposait sur une alliance avec la droite modérée, libérale et démocrate chrétienne, et une partie des élites économiques de la ville. Avec la refondation du PS et la signature du programme commun de gouvernement avec le PCF en 1971, Defferre et les socialistes marseillais ont dû évoluer progressivement. Aux dernières élections en 1977, l'alliance traditionnelle a été rompue, mais les socialistes n'étaient pas allé jusqu'à s'unir avec leurs rivaux historiques communistes. Mais en 1983, alors que les communistes participent au gouvernement Mauroy, dont Defferre est l'une des principales figures, il n'est plus possible de ne pas s'aligner sur la position commune. Defferre conduit donc pour la première (et la dernière) fois une liste d'union de la gauche PS-PC-radicaux de gauche, auxquels s'ajoute une composante réformiste et rénovatrice, à base socio-professionnelle, qui est apparue dans les années 1960 et dont Defferre a fait son principal partenaire en 1977, le GAM-GAES (Groupe d'action municipale-Groupe d'action économique et sociale). Cette alliance inédite de la gauche marseillaise à des élections municipales est illustrée dans le reportage par la prise de position de Guy Hermier, leader du PCF et député des quartiers Nord, et par les propos de Gaston Defferre qui se dit prêt à appliquer le programme de la coalition, programme dont on remarque qu'il n'omet ni la sécurité, ni l'immigration, même si c'est après les priorités que sont la défense de l'emploi et celle de l'activité économique. La modération des propos, le ton patelin et les regrets de Gaston Defferre quant à l'attitude de son opposition cachent mal la profonde satisfaction qu'il ressent devant cette nouvelle victoire, par-delà les moyens employés et les concessions consenties.

Bibliographie :

Claude Bertrand, Illusions et réalités de la vie politique à Marseille, Paris, Documents Payot, 1998.

Roger Colombani et Charles-Émile Loo, C'était "Marseille d'abord" Les années Defferre, Paris, Robert Laffont, 1992.

Philippe Sanmarco et Bernard Morel, Marseille l'endroit du décor, Aix-en-Provence, Édisud, 1985.

Transcription

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