Inauguration du siège d’ITER au Centre d’études de Cadarache
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La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso inaugure le bâtiment administratif qui abrite le siège de l’organisation ITER à Cadarache. C’est l’occasion pour le nouveau gouvernement issu de l’élection présidentielle de 2012 de rappeler son attachement à ce projet.
Date de diffusion :
17 janv. 2013
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Implanté au Centre d’études de Cadarache (voir Le projet ITER), le projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) résulte d’une collaboration internationale visant à construire un dispositif expérimental destiné à démontrer la validité de la fusion nucléaire comme nouvelle source d’énergie (au lieu de la fission comme dans les centrales nucléaires existantes).
Les travaux ont commencé en 2007 et auraient dû s’achever en 2016 avec le démarrage du réacteur expérimental. Mais, comme le montre le reportage, des retards sont intervenus - situation assez courante dans ce type de chantiers hors normes à plusieurs égards - qui renvoient l’échéance à 2020. L’intérêt du reportage est moins technique que politique, même si des images virtuelles rappellent le dessin de la machine, « le tokamak », où devrait se produire sous de très hautes températures la fusion des noyaux de deutérium et de tritium, productrice d’une (petite) quantité d’énergie, et non d’électricité, pendant quelques minutes.
En effet, l’inauguration du bâtiment administratif siège du projet ITER, livré en octobre 2012, se fait en présence de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, six mois après l’élection de François Hollande à la présidence de la République. C’est donc l’occasion pour la ministre d’afficher la continuité d’un engagement gouvernemental débuté sous la mandature précédente de Nicolas Sarkozy. L’alliance au sein du nouveau gouvernement entre le Parti socialiste et le Parti Europe-Ecologie-Les Verts aurait pu faire craindre une remise en cause - au demeurant peu réaliste - de ce projet auquel les écologistes (mais ils ne sont pas les seuls) sont opposés pour des raisons financières et scientifiques. La ministre rappelle donc les multiples raisons de soutenir ITER : sur le plan scientifique, car il s’agit d’une collaboration internationale de chercheurs à un projet qu’un pays seul ne peut mener à bien ; sur le plan industriel, l’expérimentation vise à produire une énergie du futur propre et sans risque, même si l’échéance est lointaine - 2050 -, comme cela est rappelé par le directeur général d’ITER, le japonais Osamu Motojima ; sur le plan économique et social enfin, le chantier et la construction des équipements fournissent de l’activité et du travail à de multiples entreprises, ce qui avait déterminé l’engagement de la Région.
Le reportage centre sa représentation du site sur deux éléments : le bâtiment administratif et la fosse qui sert de fondation au réacteur. Le bâtiment administratif est l’œuvre de deux architectes régionaux, Laurent Bonhomme et Rudy Ricciotti, lequel apparaît fugitivement au début du reportage aux côtés de Geneviève Fioraso. Il est dommage que la prise de vue ne montre pas une autre façade du bâtiment, spectaculaire par ses brise-soleil ondulants qui brisent la linéarité - 180 mètres - du bâtiment. Quant aux fondations, le reportage montre de façon éclairante les plots antisismiques sur lesquels reposera la masse du réacteur. Il faut en effet rappeler que le site de Cadarache est situé dans une zone soumise à des risques sismiques : le système de failles de la Moyenne Durance, bien connue des géologues, est un accident tectonique majeur hérité de l’ère primaire, sur 80 km approximativement, entre Château-Arnoux et Meyrargues. Le dernier épisode date du 14 mai 1913 avec Volx comme épicentre.
Ajoutons quelques éléments d’actualisation qui concernent les personnages qui apparaissent dans le reportage : Geneviève Fioraso a démissionné pour raisons de santé de son poste de ministre en mars 2015 ; à la fin de son mandat, Osamu Motojima a été remplacé en 2015 à la tête d’ITER par Bernard Bigot, précédemment administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) que l’on aperçoit à sa droite dans le reportage.
En ce qui concerne le chantier, sur les 39 bâtiments prévus, 16 sont lancés et 2 achevés (source ITER). Le coût du chantier a été multiplié par 3 depuis son lancement, atteignant plus de 15 milliards d’euros, d’où la critique de « gouffre financier ». Enfin il faut rappeler que le « mirage technologique » cité par le commentateur est dénoncé au-delà des milieux écologistes par des scientifiques de renom qui considèrent que la technologie des tokamaks est insuffisamment maîtrisée à cette échelle.
Transcription
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