Pagnol en ses studios
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Le document est un reportage « à chaud » sur l'incendie qui, le 1er février 1962, a détruit les Studios de Marseille, anciennement Studios Marcel Pagnol, rue Jean Mermoz. Sur les images des bâtiments dévorés par les flammes, le commentateur évoque le passé glorieux de ces locaux ainsi que les grands comédiens qui y travaillèrent. A noter, pour la petite histoire, que contrairement à ce qui est affirmé ici, la Trilogie n'y a pas été tournée.
Date de diffusion :
01 févr. 1962
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Contexte historique
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Au printemps 1930, Marcel Pagnol, alors auréolé du succès de Marius au Théâtre de Paris, assiste à une séance de cinéma parlant à Londres. Il perçoit immédiatement le potentiel de cette nouvelle technique et, l'imagination enflammée, va voir Bob Kane, le directeur des studios que la Paramount vient de créer à Paris. « Je veux commencer par le commencement, lui dit-il. Je veux apprendre dans un laboratoire les secrets du développement et du tirage ; je veux étudier les appareils de prise de vues, les procédés d'enregistrements du son. Je tenterai ensuite d'aborder la mise en scène. Enfin j'écrirai directement de petits films parlants et je les réaliserai moi-même depuis a jusqu'à z ». Ainsi sera fait. Passionné de technique, il observe jour après jour le fonctionnement des studios Paramount, avant que ne commencent les tractations à propos de l'adaptation de Marius.
Bob Kane impose un metteur en scène qui a la confiance d'Hollywood, Alexander Korda. Mais Pagnol obtient que la distribution soit confiée aux acteurs qui ont assuré le triomphe de la pièce, les Raimu, Fresnay et autres Charpin. Le tournage - extérieurs à Marseille, intérieurs aux studios de Joinville - est idyllique, mais l'harmonie est de courte durée ! Après le formidable succès du film, Paramount décide d'adapter une autre pièce de Pagnol, Topaze. Mais cette fois, le film échappe au contrôle de l'auteur, qui enrage. La rupture est définitive lorsque les Américains refusent de produire Fanny, arguant qu'aucune « suite » ne s'est révélée rentable.
Pagnol décide alors de mettre en place ses propres structures de production ! Il crée d'abord Les Films Marcel Pagnol pour produire Fanny. Et si la réalisation est encore confiée à un cinéaste chevronné, Marc Allégret, lui-même commence dans le même temps à écrire des scénarios et, avec Jofroi, à mettre en scène.
Dès 1933, le voilà donc auteur, scénariste, dialoguiste, réalisateur, mais aussi producteur, distributeur et propriétaire de ses propres laboratoires ! Il constitue parallèlement une écurie d'acteurs et de techniciens qui lui resteront fidèles de film en film.
Manque néanmoins un élément capital : les studios ! (Les intérieurs de Fanny ont été tournés dans les studios de Boulogne-Billancourt). Pagnol va les créer en deux temps. En 1935, il commence par ajouter un plateau aux laboratoires qu'il a installés impasse des Peupliers à Marseille. Il y tournera les intérieurs de César et une grande partie du Schpountz. Puis, en 1937, il achète d'immenses hangars désaffectés au 3, chemin de l'Eperon - aujourd'hui avenue Jean Mermoz - et y installe deux plateaux de tournage parfaitement insonorisés et éclairés, une salle de visionnement pour les rushes, un atelier de construction de décors, trois loges, une salle de maquillage, un magasin d'accessoires, un local pour les figurants, une cantine, des locaux administratifs et différentes dépendances. Le tout complété par un équipement technique conséquent : caméras, projecteurs, groupes électriques, réflecteurs, travelling, système sonore, camions-son, etc... Lorsque Pagnol n'y tourne pas ses propres films, les studios sont loués à d'autres productions, personnel inclus. Ils fonctionnent ainsi en permanence.
La guerre casse cette dynamique. « Les Allemands voulaient que je fasse des films pour eux. Et moi j'ai refusé. » raconte Pagnol. La pression est telle qu'en 1942, il décide d'interrompre le tournage de La prière aux étoiles (qu'il n'achèvera jamais) et de revendre ses studios sous prétexte de maladie.
Tandis que lui-même rêvera, mais en vain, de construire une « Cité du cinéma » dans le Château de la Buzine, les studios de la rue Jean Mermoz continueront à fonctionner sous des noms divers : Gaumont, puis Saint-Maurice de Marseille, Franstudios et enfin Studios de Marseille. Un nombre important de films y seront tournés tout au long des années 50. Citons La table aux crevés (1951), Razzia sur la Schnouf (1955), Trois de la Canebière (1956) ou encore Le naïf aux quarante enfants (1957). Mais, peu à peu, on abandonne le tournage en studio. Les plateaux sont très peu utilisés quand, en février 1962, ils sont détruits par un incendie. Seuls quelques équipements subsisteront encore quelques années.
A Marseille, l'idée de voir renaître des studios restera cependant vivace et elle finira par se concrétiser en 2004 avec le Pôle Média de la Belle-de-Mai qui offre aujourd'hui 6 000 m2 de plateaux bien équipés, mais - signe des temps - surtout utilisés par la télévision.
Bibliographie
Marcel Pagnol, Confidences, Julliard, 1981
C. Beylie, J.Douchet, P. Giannoli, JC. Tacchella, Les années Pagnol, Hatier, 1989
Revue Marseille n° 173-174, "100 ans de cinéma à Marseille", 1995
Transcription
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