Isola, circuit des chapelles
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Les parcours culturels font désormais partie des circuits touristiques. Dans la haute vallée de la Tinée, le village d'Isola, outre ses atouts hivernaux de station de ski, propose le tourisme cultuel, c’est-à-dire la découverte de l'architecture religieuse à travers son église paroissiale datant du XVIIe et ses chapelles (Saint-Roch, XVIe s., Sainte-Anne, XIVe s., et Notre-Dame de Vie, construite par les soldats italiens durant la Seconde Guerre mondiale).
Date de diffusion :
29 nov. 2005
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Contexte historique
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Le patrimoine religieux est très important dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans l’arrière pays-niçois, on retient particulièrement les fresques et tableaux datant de la fin XVe–début XVIe siècle : peintures murales des chapelles de la vallée de la Tinée, dues à des artistes itinérants venus d’Italie, fresques de Jean Baleison et de Jean Canavesio sur les murs de la chapelle Notre-Dame-des-Fontaines près de La Brigue (voir La Chapelle de Notre Dame des Fontaines à La Brigue), tableaux des Bréa dans de nombreuses églises de l’ancien comté de Nice.
Que ce soit du côté provençal ou du côté niçois, depuis le Moyen Âge, et plus encore depuis la Contre-Réforme, la présence du sacré est très marquée dans l’espace : oratoires, chapelles de terroir, églises. Tous les villages, même les plus petits, possèdent plusieurs lieux de culte : il y a bien sûr l’église paroissiale, à l’intérieur de laquelle, outre l’autel principal qui se situe dans le chœur, on rencontre souvent deux, quatre, six, voire huit autels latéraux, disposés des deux côtés de la nef, et aux extrémités du transept ; mais il y aussi de petites chapelles à l’intérieur du village, à la limite de celui-ci, ou plus loin dans le terroir, qui n’étaient fréquentées qu’épisodiquement.
Cette diversification des lieux de culte, qui correspond à des strates chronologiques différentes, s’explique par la dévotion à des saints protecteurs, et par le nombre de confréries qui font édifier et entretiennent ces chapelles et ces autels latéraux. Si l’église paroissiale est le lieu de rassemblement de toute la communauté pour le culte dominical, la fréquentation des chapelles est soit ponctuelle - on s’y rend en procession pour la fête du saint -, soit le fait d’un groupe de fidèles identifiés au sein d’une confrérie, comme celle des pénitents.
Dans le cas du village de montagne d’Isola, présenté dans le reportage, l’église paroissiale a été reconstruite dans les années 1680. L’édifice porte les traces de l’architecture et de la décoration baroque : autel principal avec un retable comprenant plusieurs colonnes dorées, surmontées d’angelots ; six autels latéraux, avec colonnes sombres, droites ou torsadées, surmontées de décoration en feuille d’acanthe, encadrant un tableau ou une statue. Le premier des autels latéraux montré dans le panoramique intérieur de l’église est situé en bas à droite de la nef. Il est dédié aux âmes du purgatoire, une dévotion très implantée dans la région au XVIIe siècle : on venait y prier pour le salut des âmes des défunts. Souvent cette dévotion s’appuie sur une confrérie. Le tableau situé au-dessus de cet autel est construit en trois registres : en haut, l’espace céleste, avec la Vierge ; en bas, le purgatoire où règnent les flammes ; entre les deux, des anges ailés et secourables se penchent vers les âmes des défunts pour les extirper de ce lieu de souffrance, puisque le purgatoire est un lieu de châtiment, mais d’où l’on peut sortir, pour accéder au Ciel.
En plus de l’église paroissiale, le reportage nous présente trois chapelles. La plus ancienne, à l’intérieur du village, est celle de la confrérie des pénitents blancs. Les pénitents sont présents dans presque tous les villages de Provence et du comté de Nice. La fondation de la confrérie peut remonter au XIVe siècle, comme à Isola, ou être plus tardive. Les pénitents sont de pieux laïcs qui se rassemblent dans un but de dévotion et d’entraide (assistance entre confrères, aide aux pauvres, accompagnement des défunts pour leur sépulture…). Lorsqu’il y a plusieurs confréries dans la même paroisse, elles se distinguent par la couleur de l’habit que les confrères portent lors des processions: blanc, gris, noir, rouge.
À l’entrée du village, dans un site sensé le protéger, se trouve la chapelle Saint-Roch, datant du XVIe siècle : saint Roch et saint Sébastien étaient les deux saints le plus souvent invoqués pour protéger les populations de la peste.
La troisième chapelle se situe très loin du village, sur les hauteurs, aujourd’hui parmi les pistes de ski de la station Isola 2000. Dédiée à la Vierge, protectrice universelle, c’est un tout petit édifice datant de la première moitié du XXe siècle, construit par les soldats italiens, car si Isola était en France depuis le rattachement de 1860, la frontière passait près du village avant la rectification consécutive au second conflit mondial.
Transcription
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