Voyage à Douai
Notice
En voyage à Douai, le général de Gaulle souligne les progrès accomplis depuis une quinzaine d'années pour le redressement du pays, et remercie les citoyens de la ville pour leur accueil chaleureux. Il clôt son intervention en chantant "La Marseillaise" reprise en choeur par la foule, et rend un hommage particulier aux mineurs, nombreux à être venus l'écouter.
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Éclairage
De février 1959 à juin 1965, le général de Gaulle réalise un gigantesque tour de France qui le conduit d'un bout à l'autre de la métropole, dans toutes les provinces, dans toutes les régions. C'est pour lui l'occasion de créer un contact direct avec les Français, de "récolter des moissons d'impressions et de précisions pratiques" sur les grandes questions de l'heure. Le cinquième voyage officiel - du 24 au 27 septembre 1959 - se déroule dans les départements miniers du Nord et du Pas-de-Calais, d'où est originaire le Général.
Très acclamé lorsqu'il sort de l'Hôtel de Ville de Douai - encadré pour l'occasion par les effigies de deux géants locaux - de Gaulle monte à la tribune, accompagné du député-Maire UNR Georges Sarazin. Devant lui, massés aux premiers rangs, se tiennent des mineurs casqués. Le Général entame son discours en remerciant les Douaisiens pour leur "accueil profondément émouvant". Il évoque ensuite le magnifique cadre de la ville ("heureusement conservé") et cite le beffroi de Douai, "maintenant unique au monde". Puis il se tourne vers l'avenir en approuvant les projets d'expansion de Douai et en rappelant la mission essentielle de la France ("fonder la paix sur la terre"). Mais avant tout, il faut écarter les menaces qui pèsent sur le pays. Quelques jours à peine après l'annonce de l'autodétermination, il s'agit en effet de rassurer les Français sur le sort de l'Algérie et de les exhorter à adhérer sans condition à la politique conduite. Il vante ensuite, une fois de plus, les vertus de l'unité française et encourage à nourrir une confiance sereine en l'avenir. Après avoir chanté La Marseillaise, il achève son discours d'une manière assez peu conventionnelle, en adressant un salut particulier aux mineurs dont "la présence donne le caractère à la cérémonie".
Ce document, diffusé à la une du journal télévisé du 26 septembre 1959, donne à voir et à ressentir la communion et l'unité entre les Français et leur président : "Au total, il se produit autour de moi, d'un bout à l'autre du territoire, une éclatante démonstration du sentiment national qui [. . .] apparaît ensuite partout grâce à la télévision." (Mémoires d'Espoir - Le Renouveau).