Allocution du 2 octobre 1961
Notice
Le 8 septembre 1961, un attentat a eu lieu contre le général de Gaulle, à Pont-sur-Seine, sur la route de sa résidence de Colombey-les-deux-Eglises. Durant le second semestre 1961, l'OAS multiplie les attentats en métropole et en Algérie. Le 1er octobre, de Gaulle met fin à l'application de l'article 16 de la Constitution. Il s'adresse le lendemain aux Français, le jour de l'ouverture de la session parlementaire d'automne, et aborde les thèmes de l'Algérie, de la Guerre froide, de l'Europe. Il lance un avertissement à ceux qui voudraient disloquer l'unité nationale, et fait référence aux pouvoirs exceptionnels du président, qui, quand les circonstances l'exigent, permettent de maintenir fermement l'Etat. Il termine son allocution en appelant à la cohésion nationale.
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Éclairage
Depuis son retour au pouvoir en mai 1958, le général de Gaulle s'est consacré à la solution de l'interminable guerre d'Algérie qui a permis son retour au pouvoir devant l'impuissance de la IVème République à la résoudre. Après avoir proposé aux combattants du FLN " la paix des braves ", c'est-à-dire leur reddition, assortie d'un plan de large développement économique de l'Algérie, il s'est, pas à pas, avancé dans la voie des concessions, promettant aux Algériens en septembre 1959 de choisir leur destin par l'autodétermination en préconisant une Algérie associée à la France, puis a évoqué en novembre 1960 une " République algérienne " qui impliquait l'octroi de l'indépendance. Soumis à la pression des partisans de l'Algérie française qui tentent en avril 1961 un putsch militaire qui s'effondrera au bout de quelques jours devant la fermeté du Général et l'appui que rencontre celle-ci dans l'opinion et chez les militaires du contingent, il est désormais résolu à en finir avec un conflit qui paralyse le pays et fait peser une lourde hypothèque sur sa marge d'action.
Au cours des mois de mai, juin et juillet 1961, des conversations entre le GPRA et des envoyés du gouvernement français se sont déroulées au bord du lac Léman. Elles se poursuivent depuis cette date, portant sur les conditions de l'arrêt des combats en Algérie Les oppositions à cette issue se durcissent tant sur le plan politique au Parlement que sur le terrain, en métropole et en Algérie, avec la multiplication des attentats de l'OAS. Le 8 septembre 1961, de Gaulle a échappé à une tentative d'assassinat à Pont-sur-Seine sur la route de Colombey. Le général qui a mis fin le 1er octobre à l'application de l'article 16 s'adresse à l'opinion le jour de l'ouverture de la session d'automne du Parlement pour rappeler le chemin parcouru depuis 1958 sur la voie de la rénovation du pays et de son adaptation à l'époque. Insistant sur le fait que la grande affaire du moment est la solution de l'affaire d'Algérie, il rappelle ses positions sur la question. Mais son allocution est surtout une mise en garde à l'opinion comme aux parlementaires contre le risque de voir les divisions politiques compromettre à la fois la rénovation du pays et les chances de paix en Algérie et un vibrant appel au rassemblement des Français.