Allocution du général de Gaulle
Notice
Le 9 février 1967, le général de Gaulle prononce une allocution en vue des élections législatives à venir, les 5 et 12 mars 1967. Il expose aux Français la portée de leur vote. Dans son discours, il commence par louer la stabilité des institutions françaises, qui permet au gouvernement de gouverner, et brandit la menace d'un retour au pouvoir du régime des partis.
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Éclairage
Les élections législatives qui doivent pourvoir au remplacement de l'Assemblée élue en 1962 et dont le mandat s'achève doivent être organisées les 5 et 12 mars 1967. Or, depuis l'élection présidentielle de 1965 au cours de laquelle le Général a été mis en ballottage, l'opposition stimulée par son relatif succès s'est organisée. François Mitterrand a rassemblé autour de lui au sein de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste le parti socialiste, le parti radical et les clubs de la Convention des institutions républicaines, cependant que le centre-droit des MRP et des Indépendants a constitué derrière Jean Lecanuet un Centre démocrate. Or ces forces d'opposition entendent faire des législatives un "troisième tour" de l'élection présidentielle en privant le président élu de majorité à l'Assemblée nationale. Or cet espoir ne semble pas tout à fait vain, les sondages prévoyant un recul de la majorité, qui, de son côté s'est rassemblée autour du Premier ministre Georges Pompidou dans un Comité d'action pour la Vème République réunissant les gaullistes de l'UNR (Union pour la nouvelle République), les gaullistes de gauche et les giscardiens qui ont formé la Fédération nationale des Républicains Indépendants.
Aussi de Gaulle juge-t-il nécessaire, avant que s'ouvre la campagne électorale officielle, d'en définir les enjeux. Il présente sous le jour le plus favorable le bilan de la Vème République depuis 1958, obtenu grâce à l'appui d'une majorité soutenant le Chef de l'Etat et le gouvernement, bilan qu'il oppose à la confusion et au déclin de la IVème République. Et il affirme que l'opposition, séparée en trois tronçons, le parti communiste, la Fédération de la gauche et le Centre démocrate n'a d'autre objectif que négatif, la destruction du régime efficace de la Vème République, mais est incapable de s'unir pour former un gouvernement décidé à agir positivement, sa victoire ramenant le pays à la confusion et au désordre et lui faisant perdre son indépendance au profit d'un alignement sur l'URSS ou sur l'hégémonie américaine.