Voyage à Quimper
Notice
Lors d'un voyage présidentiel en Bretagne, le général de Gaulle prononce un discours sur la place de Quimper, devant une foule nombreuse. Il affirme d'abord l'unité de la nation française, et l'appartenance pleine et entière de la Bretagne à la nation. Il rappelle la contribution des Bretons illustres à l'Histoire de France. Il parle ensuite de la place de la Bretagne dans la France d'aujourd'hui.
Éclairage
En février 1969, le général de Gaulle, encore affaibli par les événements de Mai 68, accomplit un voyage en Bretagne : l'accueil y est favorable malgré quelques hostilités rencontrées à Rennes et à Brest. Le 2 février, il est à Quimper, et à la surprise de tous, il y annonce un prochain référendum et explique les raisons de son choix.
Le document présente l'intégralité du discours prononcé à Quimper, l'un de ses derniers. Le général de Gaulle rend tout d'abord hommage au glorieux passé de la Bretagne : il cite la période romaine (où la " flotte des Vénètes " tenta de résister à César au large de la presqu'île de Rhuys) jusqu'à la Seconde Guerre mondiale (où des " Bretons résolus " - sous la direction du commandant Chenailler - combattirent l'ennemi allemand en juin 1944 à Saint-Marcel, dans le Morbihan). Il répète ensuite, en breton et à la grande joie de la foule rassemblée, les vers de son oncle, l'auteur de l' " Appel aux représentants actuels de la race celtique " : " Mon corps est retenu, mais mon esprit vole vers vous comme l'oiseau à tire-d'aile vole vers ses frères qui sont au loin ".
Après avoir fait le bilan des actions engagées par ses gouvernements, le général de Gaulle annonce les grandes " décisions " appelées à marquer l'avenir de la Bretagne (le plan autoroutier de grande ampleur a marqué les mémoires). Enfin, estimant que la France souffre d'un État trop centralisé, et surtout, voulant mesurer le soutien que le peuple lui accorde à l'aune d'une élection, il annonce la tenue d'un référendum au printemps suivant. Il propose de créer des régions, " cadre nouveau de l'initiative, du conseil et de l'action pour ce qui touche localement à la vie pratique du pays ", autrement dit le transfert de certains pouvoirs à ces nouvelles entités, ce qui impose également la rénovation du Sénat. Néanmoins, en avril 1969, les Français n'accorderont pas leur approbation et le président quittera définitivement ses fonctions.