Ouverture du Théâtre National de la Colline dirigé par Jorge Lavelli

04 janvier 1988
02m 20s
Réf. 00164

Notice

Résumé :

Le nouvel établissement qui accueille le Théâtre National de la Colline vient d'ouvrir. Il est dirigé par Jorge Lavelli qui présente Le Public de Federico Garcìa Lorca pour l'inauguration. Jorge Lavelli, interviewé, parle du TEP et de l'avenir du Théâtre National de la Colline, notamment au niveau financier.

Date de diffusion :
04 janvier 1988
Fiche CNT :

Éclairage

Le Théâtre National de la Colline ouvre ses portes en 1988, après cinq ans de travaux, dans un bâtiment neuf, qui a été construit spécialement pour abriter le théâtre dans le XXe arrondissement. Ce sont les architectes Valentin Fabre et Jean Perrottet, également à l'origine du Théâtre de la Ville, du Théâtre de la Commune à Aubervilliers et de la restructuration du Théâtre National de Chaillot, qui ont conçu le bâtiment de la rue Malte-Brun. C'est Jack Lang, alors Ministre de la Culture, qui commande la construction d'un nouveau bâtiment pour le Théâtre National en 1983. François Léotard, cinq ans plus tard, l'inaugure.

Le Théâtre National de la Colline est directement issu du Théâtre de l'Est Parisien (TEP) créé en 1963 par Guy Rétoré et sa compagnie La Guilde dans un ancien cinéma, le Zénith. Jacques Duhamel, Ministre des Affaires Culturelles, requalifie le TEP en Théâtre National en 1972, en reconnaissance de son travail de décentralisation dans Paris, dans un quartier populaire. Le décret du 10 novembre 1987 qui vise à créer le nouvel établissement, lui attribue le nom de Théâtre National de la Colline. Cela permet à Guy Rétoré de conserver le nom de TEP et de s'installer dans l'ancienne salle de répétition, rénovée en salle de spectacle, avenue Gambetta. Il y reste jusqu'en 2002 comme compagnie subventionnée.

Jorge Lavelli (1932-), metteur en scène d'origine argentine, naturalisé en 1977, devient le premier directeur du Théâtre National de la Colline. Il propose au Ministère de la Culture d'orienter le cahier des charges du théâtre uniquement vers la création de pièces contemporaines jamais produites, particulièrement d'auteurs vivants français et étrangers. La première année, il propose entre autres Le Public de Federico Garcìa Lorca, Une visite inopportune de Copi, Réveille-toi, Philadelphie ! de François Billetdoux ou encore La Veillée de Lars Norén. Cette spécificité est conservée par le directeur suivant, Alain Françon, qui arrive en 1996 et qui reste jusqu'à 2010. C'est aujourd'hui Stéphane Braunschweig qui dirige le Théâtre National de la Colline. Il poursuit la mission de création d'œuvres contemporaines, tout en souhaitant l'élargir aux écritures de plateau.

Sidonie Han

Transcription

Présentatrice
Première saison pour un nouveau théâtre parisien, le théâtre de la Colline, un évènement en soi puisqu'il n'y avait... on n’avait pas vu cela depuis plusieurs dizaines d’années dans la capitale. Et pour sa première programmation, Jorge Lavelli, le directeur n’a pas choisi la facilité. A l’affiche, Public une œuvre du poète espagnol Federico Garcia Lorca.
Comédien 1
Monsieur !
Comédien 2
Oui !
Comédien 1
Le public !
Comédien 2
Qu’il entre.
Journaliste
Coïncidence heureuse et choix délibéré, c’est par une oeuvre inédite de Lorca mis en scène par le nouveau maître des lieux et qui met face à face théâtre et public, que s’ouvre la première saison du théâtre de la Colline. Création contemporaine, thème essentiel du lieu.
Jorge Lavelli
Ce théâtre est la concrétisation de l’inspiration de tout un public qui était le public du TEP, le public qui a travaillé à côté des directeurs, c’est le public qui a demandé vraiment, qui s’est battu pour la construction de ce théâtre et qui est évidemment... sera notre... disons nos interlocuteurs immédiats.
Journaliste
Rare cependant l’implantation d’un édifice de cette importance sur une rue d’à peine huit mètres d’ouverture dans un quartier dit populaire. Une équation résolue par ceux-là même qui ont construit le Théâtre de la Ville.
Vincent Fabre
C’est effectivement à la fois deux thèmes que nous rencontrons dans le théâtre. Le thème de l’actuel du public, un espace public, un lieu public avec toute sa symbolique, et aussi également un lieu de production, un lieu de création.
Journaliste
Pour cette saison qui affichera jusqu’en juin, 234 représentations, le programme de Lavelli est ambitieux, même si les 23 millions 5 de subventions pour 19 accordés au précédent TEP apparaissent comme un chiffre relativement modeste pour le fonctionnement artistique, mais également pratique de l’entreprise.
Vincent Fabre
On peut faire comme on fait avec un minimum de moyens. Mais... et c'est vrai que l’argent est important pour la production d’un bon produit artistique.
(Bruit)