Don Quichotte de Noureev à l'Opéra

05 mars 1981
02m 26s
Réf. 00943

Notice

Résumé :

Don Quichotte constitue le premier grand ballet que Rudolf Noureev a chorégraphié d'après Marius Petipa pour le Ballet de l'Opéra de Paris, en mars 1981. Ce reportage montre l'introduction du célèbre Pas de deux final, filmée à la répétition générale. Noureev en costume de Basile, mais pas coiffé, danse avec Noëlla Pontois dans le décor... de l'acte précédent !

Date de diffusion :
05 mars 1981
Source :
TF1 (Collection: IT1 20H )
Thèmes :

Éclairage

Don Quichotte est le seul ballet que Marius Petipa conçoit pour le Théâtre Bolchoï de Moscou en 1869. Il le remonte deux ans plus tard dans son fief du Théâtre Mariinski à Saint-Pétersbourg, en lui ajoutant un cinquième acte. Maintes fois remanié notamment par Gorsky en 1900 à Moscou, le ballet, extrêmement populaire en Russie, est révélé aux Français en 1972 seulement, par la troupe du Bolchoï à l'Opéra de Paris avec l'incomparable couple vedette formé par Ekaterina Maximova et Vladimir Vassiliev.

C'est dans « Don Quichotte » que Janine Ringuet, déléguée par l'ALAP [1] à Léningrad en 1961 (pour mettre au point la première tournée en France du Ballet du Kirov), découvre un soir un jeune danseur éblouissant : Rudolf Noureev. Et c'est grâce à l'obstination de Janine Ringuet que ce danseur inconnu et interdit de tournée par les autorités soviétiques pour indiscipline, peut venir à l'Opéra de Paris avec la troupe du Kirov en mai 1961...

Peu après être resté en Europe de l'Ouest, Rudolf Noureev commence à remonter des ballets de Petipa jusqu'alors inconnus en occident, de Raymonda à La Bayadère. Il règle son premier Don Quichotte pour l'Opéra de Vienne en 1966, puis pour l'Australian Ballet en 1970, et à cette occasion en réalise lui-même un film légendaire. Enfin il met en scène une nouvelle version pour le Ballet de l'Opéra de Paris en 1981 ajoutant quelques scènes de sa propre invention, dans de magnifiques décors et costumes de Nicolas Georgiadis, plus ou moins inspirés des gravures du Voyage en Espagne de Gustave Doré.

Rudolf Noureev manifeste sa passion pour la chorégraphie dès ses débuts à Londres en 1962. Il rajoute d'abord une, puis deux variations pour le Prince Siegfried dans Le Lac des Cygnes, traditionnel du Royal Ballet, ce qui ne manque pas de choquer les puristes (Voir Le lac des Cygnes dansé par Noureev). Puis il remonte en 1963 à Covent Garden l'acte des Ombres - qui fit son succès lors de ses débuts à l'Opéra de Paris en 1961 avec le Kirov - extrait de La Bayadère et enfin son premier grand ballet en trois actes d'après Petipa, Raymonda, pour Margot Fonteyn et le Royal Ballet, qu'il crée au Festival de Spolète en 1964.

Noureev doit une partie de ses dons de chorégraphe à une mémoire phénoménale, car comme il le confie à l'époque dans le remarquable film Noureev à Spolète de Philippe Collin et Pierre André Boutang, il n'a dansé que quatre fois Raymonda au Kirov, et encore, un simple petit rôle au troisième acte ! Mais curieux de tout, il a regardé le ballet en entier (également quatre fois seulement!) au Kirov et s'en souvient jusque dans le moindre détail.

Formé au plus pur style classique du Kirov et de son école (par le remarquable pédagogue Pouchkine) , Noureev sait inventer de nouvelles pages aux ballets qu'il remonte, toujours dans l'esprit de l'œuvre, principalement pour développer les rôles masculins, négligés par Petipa. Il dépoussière les scènes de pantomime (et fait même d'Adberam - rôle mimé à l'origine dans Raymonda - un personnage de premier plan aux solos pleins de caractère) , rajeunit et pimente les scènes comiques et ajoute un duo amoureux au deuxième acte de son Don Quichotte parisien.

Depuis son entrée au répertoire de l'Opéra, le ballet de Noureev connait un immense succès. En avril 2002, Don Quichotte fait son entrée à l'Opéra Bastille dans une nouvelle production (filmée et éditée en DVD) avec des décors et costumes d'un romantisme assez kitch , signés Elena Rivkina et Alexandre Beliaev. Mais c'est avant tout les étoiles de l'Opéra et la chorégraphie de Noureev qui attirent les foules et réjouissent tous les spectateurs.

[1] ALAP : Agence Littéraire et Artistique Parisienne, responsable des échanges culturels entre la France et l'URSS.

Fimographie

- Noureev à Spolète, Philippe Collin et Pierre-André Boutang, France, 1964.

- Don Quichotte, Ballet par Rudolf Noureev, DVD Opéra national de Paris, 2002.

René Sirvin

Transcription

Présentateur
Nouvelle création du Ballet de l’Opéra, Don Quichotte . C’est Rudolf Noureev qui signe lui-même la chorégraphie, et danse avec les étoiles du Palais Garnier, c’est une première qui démarrera le 11 mars. L’argument tiré de Cervantès raconte les amours de Kitri, Kitri, c’est la fille d’un aubergiste, et du barbier Basilio. Regardez en exclusivité. Noëlla Pontois, étoile de l’Opéra, c’est Kitri, et Noureev, c’est Basilio, dans un pas de deux éblouissant. Le décor, une place animée de Barcelone.
(Musique)