Patrick Dupond et Sylvie Guillem super vedettes

08 octobre 1984
05m 18s
Réf. 00957

Notice

Résumé :

Dans une salle romane grandiose et dépouillée, Patrick Dupond et Sylvie Guillem répètent pour un gala ou un festival. Lui en pantalon noir et débardeur blanc interprète un brillant solo sur une musique jazz. Le vocabulaire mélange virtuosité classique et décontraction moderne. Sylvie Guillem en tutu blanc se montre éblouissante dans une variation du Grand Pas de Paquita de Petipa sur la musique de Minkus, puis les deux jeunes étoiles de l'Opéra sont réunies dans un duo contemporain, No Man's land, lui en simple slip blanc, elle en maillot une pièce, rouge orangé. Avec l'aimable autorisation de King Productions.

Date de diffusion :
08 octobre 1984
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Éclairage

Ce reportage a été diffusé en octobre 1984, année charnière pour les deux jeunes étoiles. Sylvie Guillem, ex gymnaste entrée à 16 ans dans le corps de ballet de l'Opéra en 1981, connaît une première consécration en remportant en 1983, le Prix d'Excellence et la Médaille d'Or au concours de Varna. Mais c'est France/Dance, le premier ballet de Forsythe commandé par Noureev - nouveau directeur de la danse à l'Opéra - qui révèle cette exceptionnelle danseuse au public parisien, le 16 décembre à l'Opéra-Comique.

En 1984, après des débuts remarqués en Reine des Dryade du Don Quichotte de Noureev, Sylvie est nommée première danseuse le 24 décembre à l'issu du concours de fin d'année, et cinq jours plus tard - fait unique dans les annales de l'Opéra - est promue Etoile par Rudolf Noureev à l'issue de son premier Lac des Cygnes. Prélude à une carrière internationale fulgurante.

Aussi remarquable dans les rôles légers, virtuoses ou dramatique, elle brille dans tout le répertoire classique et contemporain, triomphe lors de la première à l'Opéra de In the Middle, somewhat elevated de Forsythe en 1987, comme dans Bolero de Béjart qui crée plusieurs chorégraphies pour elle. Sylvie s'impose ensuite à Londres dans le répertoire britannique (Manon de MacMillan, Marguerite et Armand d'Ashton conçu pour Margot Fonteyn, etc...) avant de se tourner vers une danse contemporaine de son temps : onirique avec Mats Ek, musclée avec Russel Maliphant, kathak avec Akram Khan, imprévisible avec William Forsythe.

Patrick Dupond fait lui aussi sensation en reportant la Médaille d'Or du Concours de Varna à 17 ans, en juillet 1976. Et à vingt ans il est nommé étoile après sa création de Walslaw, conçu pour lui par John Neumeier.

En 1984 il est au sommet de sa popularité, enfant gâté et adoré du grand public, accueilli comme une rock-star au Japon. Petit lutin malicieux et virtuose, il s'illustre dans le Bouffon du Lac des Cygnes de Bourmeister, en Basile du Don Quichotte de Noureev, Alain dans La Fille mal gardée ou Puck dans Le Songe d'une nuit d'été de John Neumeier en 1982.

Il tourne dans le monde entier, se fait acclamer dans les pas de deux du Corsaire et de Don Quichotte, danse La Bayadère de Makarova à l'A.B.T. et est invité par Alvin Ailey. Celui-ci vient créer pour lui en 1983 à l'Opéra de Paris Au bord du précipice, ballet rock sur la vie du chanteur Jim Morrison, fondateur du groupe The Doors, mort à Paris à l'âge de 27 ans.

En 1984 le danseur étoile interprète de nombreux rôles dont trois en alternance avec Noureev : Marco Spada de Pierre Lacotte, Le Bourgeois gentilhomme de Balanchine et Arlequin magicien par amour d'Ivo Cramer. Et le 19 octobre (onze jours après la diffusion de cet excellent document) il crée le somptueux Roméo et Juliette de Noureev, avec Monique Loudières en Juliette.

Vers 1984/85 Sylvie se produit souvent avec le petit groupe « Patrick Dupond et ses Stars de l'Opéra de Paris » où Patrick fait un tabac dans un solo jazz de Rick Odums Song for you. Fin 1987, Sylvie quitte Paris pour Londres, mais en novembre 1988 les deux étoiles se retrouvent dans une mémorable production du Martyre de Saint Sébastien de d'Annunzio et Debussy, mis en scène par Robert Wilson pour le Ballet de l'Opéra, à la MC93 de Bobigny. Et en décembre 1990, Patrick et Sylvie danseront pour la première fois ensemble un grand ballet classique : Don Quichotte de Noureev au Palais Garnier.

René Sirvin

Transcription

(Musique)
Patrick Dupond
Les gens ne savent pas qui on est, on ne jure que par l’école russe ou par l’école américaine, mais il y a une école française qui est divine. On est une compagnie avec des jeunes éléments et des éléments plus anciens qui sont fabuleux, et les gens vont découvrir des talents qu’ils ne connaissent pas.
Journaliste
Et quel répertoire est indiscutable pour l’Opéra, qu’est qu’ils doivent danser quand ils vont à New York ?
Patrick Dupond
Je pense que ce qu’on devrait danser, c’est tous les ballets, les grands ballets de caractère qu’on a toujours dansé en France tels que : Études ou Le palais de cristal que Balanchine a fait pour nous, ou Le lac des cygnes ou Roméo et Juliette de Rudolf, ou bon ! Certaines créations qu’on a faites, je pense qu’on devrait les emporter. Aussi des ballets de Rolland Petit et de Maurice Béjart qu’on a beaucoup dansé et qu’on danse très, très bien. Ce qu’il faut, c’est des ballets où les danseurs français qui sont avant tout des comédiens et des grands techniciens de la danse, puissent donner la pleine mesure de leur qualité.
(Musique)
Patrick Dupond
Sylvie Guillem, ben, elle est géniale. Elle est extraordinaire Sylvie Guillem, elle est fabuleuse, elle a un talent fou.
(Musique)