Hashirigaki de Heiner Goebbels au Théâtre des amandiers

11 mars 2001
01m 40s
Réf. 01074

Notice

Résumé :

Images mouvantes d'un opéra qui n'en est pas un, dans ce reportage sur Hashirigaki de Heiner Goebbels, qui s'explique sur le caractère de son œuvre, collage de textes de Gertrude Stein, de musique des Beach Boys et de sonorités traditionnelles japonaises.

Date de diffusion :
11 mars 2001
Source :

Éclairage

Créé au Théâtre Vidy-Lausanne en 2000, représenté en tournée un peu partout dans le monde, Hashirigaki, du compositeur allemand Heiner Goebbels, est présenté en mars 2001 aux Amandiers de Nanterre. C'est l'une des plus éblouissantes et fascinantes propositions que le Théâtre musical ait offerte jusqu'alors. La pièce, dont le titre signifie en japonais tout à la fois « se dépêcher, courir, et esquisser », est un collage de textes extraits de The making of Americans et de Geography and Plays de Gertrude Stein, de musique classique japonaise, et d'extraits de l'album Pet sounds des Beach Boys. Mais elle apparaît d'une profonde unité visuelle et stylistique. Heiner Goebbels qui déclare « lorsque je mets en scène, cela ressemble davantage à de la composition, et lorsque je compose, cela s'apparente à de la mise en scène » a en effet réussi un spectacle - dont il gère tous les aspects - d'une beauté envoûtante, porté par trois interprètes (Marie Goyette, Yumiko Tanaka et Charlotte Engelkes) aussi habiles à en rendre la musicalité instrumentale et vocale que l'aspect chorégraphique et théâtral.

Heiner Goebbels, né en 1952, est l'un des représentants les plus actifs du Théâtre musical de la fin du XXe siècle, tout en composant aussi pour le concert, la danse, le théâtre et la radio. Ses premières pièces de théâtre musical sont cosignées avec Michael Simon, mais il produit ensuite à partir de 1993 ses propres spectacles, comme Ou bien le débarquement désastreux, La reprise, Max Black, Eraritjaritjaka, Stifters Dinge, I went to the house but did not enter.

Il travaille régulièrement avec le théâtre Vidy, l'Ensemble Modern (Schwartz auf Weiss, Eislermaterial, Landschaft mit entfernten Verwandten) et les Percussions de Strasbourg (Même soir).

Il est directeur de la Ruhr Triennale pour la période 2012 à 2014.

Pierre Flinois

Transcription

(Musique)
(Bruit)
Journaliste
Cette semaine, oubliez la déprime.
(Musique)
Journaliste
Nous vous emmenons dans les coulisses d’ Hashirigaki , le dernier spectacle aux Amandiers de Nanterre qui fait courir tous les branchés. Alors, parlez-vous Hashirigaki ? En japonais : faire des esquisses. Heiner Goebbels à l’aide des chansons des Beach Boys, tisse sa toile d’images pour simplement vous inviter à rêver. Spectaculaire trio high-tech de comédiens, musiciens, chanteuses vous susurre à l’oreille les textes de Gertrude Stein. Accumulation de mots pour vous bercer, vous aider à vous perdre dans un livre d’icônes cyber.
Comédienne
Yes indeed we did. Yes indeed we did.
Heiner Goebbels
C’est un opéra queer, ce n’est pas tout à fait un opéra, il y a trop de mots pour ça. C’est une sorte d’opérette délirante, très gaie. La prose de Gertrude Stein dans Making America , ses mots ont une vraie musicalité, une rythmique qui n’avait jamais été utilisée pour la scène.
(Musique)
(Bruit)
Journaliste
Au diable la réflexion, pourvu que le rythme soit là. Super production cybertechno, Hashirigaki esquisse sur tout et rien, voire presque n’importe quoi, délire salvateur.