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3 avr.
1981

Opérations de déminage en Lorraine

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Résumé

On trouve encore en Lorraine nombre d'explosifs des trois guerres avec l'Allemagne. Il ne s'agit en aucun cas d'objets de collection inoffensifs mais bien d'engins mortels qui tuent encore chaque année. Six démineurs interviennent de manière régulière dans la région. Explications avec Michel Krebs, chef du service de déminage et les contrôleurs Henry Belot et Henri Beaurain.

Date de publication du document :

Février 2022

Date de diffusion :

03 avr. 1981

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Contexte historique

ParDoctorant en Histoire contemporaine, Crulh, Université de Lorraine

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, si les journaux de marche de différents bataillons permettent, dans chaque pays, d’avoir une idée sur le nombre de soldats tombés sur divers champs de bataille, il n’en est pas de même du nombre de bombes et d’obus enterrés un peu partout en France, particulièrement en Lorraine. Dès 1944, les engins explosifs présents sur le territoire français mais non explosés et restant ensevelis commencent à préoccuper le gouvernement provisoire de la République française. La menace est d’autant plus importante qu’on estime à 5 000 km² la surface du territoire national couverte par des millions de bombes et mines non explosées, soit 1/100 du territoire national considéré comme dangereux, parmi lequel de nombreuses terres arables. Bien que préoccupante, la nécessité de déminer ces espaces par les troupes françaises du Génie est jugée secondaire eu égard à l’urgence du nettoyage des points stratégiques permettant l’avancée des troupes alliées en cette année 1944 marquée par les préparatifs du débarquement et d’un assaut final contre l’Allemagne nazie.

Vers la fin d’année 1944, François Tanguy-Prigent alors ministre de l’Agriculture dans le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) s’affaire dans la foulée et pour des besoins spécifiquement agricoles, à nettoyer les terres arables, utilisant à cette fin, le service du Génie Rural. Mais très rapidement, il est confronté à la fois à un manque de main d’œuvre mais également de savoir-faire. La mise sur pied d’un ministère de la Reconstruction accélère le processus de déminage engagé par le ministère de l’Agriculture en élargissant le périmètre à déminer qui passe des terres arables à l’ensemble des surfaces investies par des engins explosifs. L’accélération du processus de déminage est actée par la création au sein même du ministère de la Reconstruction, d’un « Service du Déminage » le 21 février 1945. En se structurant, ce service se dote d’un effectif constitué de 33 200 personnes parmi lesquelles 30 000 prisonniers de guerre allemands et 3 200 volontaires français. Le 11 avril 1947, un décret du gouvernement définit clairement les objectifs du service du déminage à savoir : la recherche, la mise hors d’état de nuire et la destruction en tous territoires civils des projectiles tirés, lancés ou largués et qui n’auraient pas fonctionné (Ministère de L'Intérieur et de L'aménagement du territoire, 2005). Les résultats obtenus sont tels que dès 1948, les missions du déminage à proprement parler sont atteintes, raison pour laquelle les effectifs sont réduits, passant de milliers de personnes à une centaine.

La mission confiée au service fut périlleuse car de 1945 à 1947, 500 personnes engagées dans le déminage furent tuées, 800 furent victimes de graves blessures,  1/5 des 3 200 volontaires français fut légèrement blessé tandis que 1/30 des prisonniers de guerre allemands y laissèrent la vie. Bien qu’ayant réduit son effectif, le service continuera à fonctionner et connaîtra une nouvelle réorganisation puisqu’il passera du ministère de la Reconstruction au Ministère de l’Intérieur où il deviendra à partir du 13 mars 1964 « Service du Déminage, du Désobusage et du Débombage » rattaché à la direction de la sécurité civile de la Place Beauvau. Cette nouvelle réorganisation s’accompagnera d’une professionnalisation du personnel dédié. Toutefois, La densité de l’activité de ce nouveau personnel variera d’une région à l’autre, recoupant ainsi les rapports de chaque territoire à la guerre. C’est d’ailleurs ce que montre ce reportage réalisé en Moselle, département frontalier où les engins explosifs sont encore particulièrement actifs. Comme l’explique clairement dans la vidéo Michel Krebs (chef du service de déminage de la Sécurité Civile dont les actions couvrent les départements de la Meuse, Meurthe-et-Moselle et la Moselle), le sillon lorrain et la Moselle en particulier regorgent encore dans ses sous-sols, de nombreux engins explosifs lancés aussi bien pendant la guerre de 1870-1871 que celles de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale. Le reportage montre bien que les démineurs sont particulièrement sollicités en Moselle car, comme l’expliquent les contrôleurs Henry Belot et Henri Beaurain, entre janvier et mars 1981,  ces derniers ont été appelés 110 à 112 fois et réalisé environ 1 020 interventions de déminage dans les trois départements au courant de l’année 1980. La grande originalité de ce reportage est de souligner que le déminage est loin d’être l’apanage de tout le monde (Belot et Belot, 2000). Car il faut, pour être démineur, une formation pointue, permettant, de reconnaître les obus, les bombes et tout autre engin explosif d’origine allemande, française, américaine, russe voire italienne dont certains ont été posées entre 1870 et 1914. Par ailleurs, le reportage montre également que les obus, mines et bombes sont retrouvés aussi bien en forêt que dans des zones fréquentées par des enfants, ce qui n’est pas sans provoquer des drames. L’échantillon très varié des engins retrouvés en Moselle tels qu’exposé par les quatre personnes dans la vidéo permet de constater que leur taille va de petits obus aux explosifs de taille considérable, se présentant tantôt sous forme verticale tantôt sous forme de balle (Moriceau, 2021)... Si le reportage expose plusieurs variétés d’explosifs retrouvés en Lorraine, c’est aussi parce que jusqu’en 1967, sur les 186 056 obus retrouvés sur l’ensemble du territoire français, 78 273 provenaient de la Lorraine. Empreintes mortelles et vivantes, ces engins d’origine diverse rappellent de manière tragique les tourments d’un passé tout aussi dramatique que partagé de part et d’autre de la frontière. 

Bibliographie

  • Ministère de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire, « Le service français du déminage. Histoire-missions-organisation-activités », août 2005, 44 p., [en ligne], https://www.meuse.gouv.fr/content/download/6448/38828/file/demin2.pdf, page consultée le 5 juillet 2021.
  • Henry Belot et Michaël Belot, « En attendant les démineurs…Quelques conseils de sécurité face aux risques que présentent les engins de guerre », Déminest, n°18, Metz, juillet 2000, 44p. 
  • Claude Moriceau, « Henri Beaurain : Bilan de sa carrière militaire et civile », 2021, [en ligne],  http://www.amicaledespyrotechniciens.fr/pages/actu/beaurain_h.pdf , page consultée le 5 juillet 2021.   

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