Henning Mankell à propos de l'Europe
Notice
Entretien avec l'écrivain suédois Henning Mankell, célèbre pour la série policière des enquêtes de Kurt Wallander. Il explique qu'il vit en Afrique afin de prendre du recul par rapport à l'Europe et mieux comprendre ce que signifie être européen.
Éclairage
Les romans policiers de la série de Kurt Wallander, qui ont fait sa renommée, ne sont qu'une facette du travail littéraire du Suédois Henning Mankell (1948). Attiré par le théâtre, ce gendre d'Ingmar Bergman a été tour à tour acteur, metteur en scène et directeur d'une scène de Scanie avant de rédiger ses premières pièces dans les années 1970.
Ancien maoïste, ses premiers romans, à la même époque, reflètent ses engagements politiques en traitant des mouvements ouvriers suédois ou de l'impérialisme en Afrique, un continent qui ne cesse de l'attirer : après des voyages en Zambie et en Guinée, il fonde à Maputo, en 1995, la troupe Teatro Avenida, la seule troupe professionnelle du Mozambique.
Vivant depuis 1985 entre ce pays et la Suède, il publie en 1991 Meurtriers sans visage, le premier des neuf romans mettant en scène les enquêtes du commissaire Kurt Wallander dans la ville d'Ystad. La critique du modèle social suédois, centrée dans ce premier opus autour de la question du racisme, s'atténuera par la suite, mais Mankell, devenu l'un des romanciers les plus lus au monde, ne cessera par ailleurs de se faire l'avocat et le porte-parole de l'Afrique, envers laquelle il rappelle infatigablement les devoir de l'Europe. En 2002, dans Avant le gel, Kurt Wallander a cédé la place à sa fille, Linda, mettant un point final à la célèbre série.