1965 : 18ème aniversaire du festival de Cannes

19 mai 1965
03m 02s
Réf. 00096

Transcription

Journaliste
Les augures sont formels. Le dix-huitième festival de Cannes est bien commencé. Le jury que préside avec le sourire Olivia de Havilland et qui compte Rex Harrison et l'académicien André Maurois, n'a pas manqué son entrée. Et face aux vingt cinq longs métrages présentés, a déjà paru soucieux devant les futurs affrontements. Le bataillon des vedettes était au rendez-vous. Jean Claude Brialy et pour la première fois, Sheila. Le petit scandale propitiatoire n'a même pas manqué. Il est arrivé sous la forme d'un charmant mannequin drapé dans un filet. Quand, dix-neuf ans plus tôt, en 1946, s'ouvrit le premier festival de Cannes, la recette semblait déjà au point. Michèle Morgan ne dédaiganit pas la baignade à usage de photographes. Le programme était substantiel. Eric Von Stroheim, le regretté, commandait un solide groupe de vedettes. Et pour donner des ailes au festival, on avait frêté un hydravion qui débarquait, déjà, de jeunes beautés. Sur de telles bases, le festival devait durer. Les photographes, d'année en année, mirent en évidence de jeunes visages peu connus : une certaine Sophia, une certaine Brigitte, une certaine Marina. Installé enfin dans son propre palais, le festival attira les regards sur une timide Martine, une non moins timide Simone. Et les années passant virent des Gina déjà affirmées, des Liz en pleine gloire. Et les timides starlettes d'hier prenaient, d'une année sur l'autre, l'assurance des stars. Les photographes prenaient aussi de l'importance. Il fallait les obliger à voir, à remarquer un style personnel. La réussite anatomique de Jayne Mansfield n'avait-elle pas de quoi faire tourner les têtes ? Tout objectif devenait bon, désormais. Et quelle merveilleuse aventure quand c'est la meute à laquelle, bien sûr, on ne peut rien refuser. Etre remarquée, tout est là. Mais après tout, ces numéros n'ont pas nuit, finalement, à de grandes carrières. Au contraire. Peut être témoin Jeanne Moreau. Témoin aussi, Brigitte Bardot. Kim Novak elle-même ne dédaignait pas de faire un numéro pour les objectifs. Il reste qu'en dix-neuf ans, le festival de Cannes a confimé des talents nombreux. Il a contribué à donner au cinéma ses lettres de noblesse en couronnant des oeuvres comme "Miracle à Milan", "Othello", "Les 400 coups", "La Porte de l'enfer", "Le Monde du silence", "Quand passent les cigognes", "Orfeu Negro", "Viridiana", et tant d'autres. Et c'est assez pour lui souhaiter encore une longue carrière.