Melun : entretiens avec les délégués FLN [muet]

27 juin 1960
01m 56s
Réf. 00011

Notice

Résumé :

Cortège des voitures officielles à Melun pour entamer des négociations entre les membres du GPRA et le gouvernement. Ces négociations n'aboutiront pas.

Date de diffusion :
27 juin 1960
Source :
ORTF (Collection: JT NUIT )

Éclairage

Le 24 juin, deux représentants du GPRA (Gouvernement provisoire de l'Algérie républicaine) : Ahmed Boumendjel, conseiller politique au ministère de l'Information du gouvernement provisoire, et Mohamed Benyahia, secrétaire général de la Présidence, se rendent à la préfecture de Melun en Seine-et-Marne. Ils doivent y préparer la rencontre entre le général de Gaulle et Ferhat Abbas, président du Gouvernement provisoire. Ils sont reçus par Roger Moris, secrétaire général pour les Affaires algériennes, par le général de Gastines et le colonel Mathon. Mais, le 29 juin, ils quittent Melun car aucun accord n'a pu être trouvé. En effet, le général de Gaulle reste campé sur une position qu'écarte la délégation : obtenir un cessez-le-feu avant que ne commencent des négociations.

Cette détermination s'explique par les échanges que le général avait eus quelques jours plus tôt (le 10 juin) avec le commandant FLN de la wilaya IV – un territoire correspondant aux régions de l'Algérois – Ben Rabeh Mohamed Zamoum ou Si Salah. Ce dernier fut destitué en juillet 1960 par le GPRA ; mais avant cela, il avait tenté de négocier un cessez-le feu, lassé qu'il était du désarroi de ses hommes. Avec cette conséquence pour les pourparlers futurs : désormais, le général de Gaulle ne put envisager d'aller au-delà de ce dont il avait discuté avec son premier interlocuteur.

Des photographes ou caméramans armés d'appareils photos, de micros, de caméras, suivent depuis les grilles de la préfecture de Melun le défilé des voitures qui arrivent sur les lieux. L'événement semble d'importance tant les hommes sont sur le qui-vive. D'ailleurs, si peu d'images concernent les hommes politiques venus négocier, en revanche, beaucoup s'attachent aux professionnels de l'information venus sur place.

Ainsi ces images ont-elles pour particularité de rendre visibles trois caractères forts du dispositif propre au journal télévisé : la temporalité (les heures sont plusieurs fois indiquées via les cadrans des bâtiments officiels complaisamment filmés), la technique (celle-ci est omniprésente via les appareils qui apparaissent en gros plans) et les professionnels (qui discutent, se précipitent sur les voitures ou tentent de saisir quelques plans).

En fait, ces marqueurs symbolisent un secteur en émergence – le journal télévisé existe depuis 1949 et ne cesse depuis de se perfectionner – dont les lettres de noblesse sont déjà celles de la vitesse et de la réactivité. Enfin, en période de contrôle, elles montrent aussi l'importance de l'information et de ceux qui la relaient.

Béatrice Fleury