Le FLN à la veille des négociations de Melun [muet]
Notice
A la veille de la participation des représentants du FLN aux accords de Melun en juin 1960, ce document muet montre l'entrevue entre les représentants du GPRA à la permanence du parti à Alger.
Éclairage
Ce document muet, jamais diffusé, montre la préparation et la mobilisation des dirigeants du FLN à la veille de l'ouverture des pourparlers de Melun.
Dans la continuité de son discours sur l'autodétermination et de la tournée des popotes de mars 1960, le général De Gaulle appelle le 14 juin 1960 le gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) à discuter de « l'arrêt des combats, de la destination des armes, du sort des combattants ». Trois délégués algériens, emmenés par Ahmed Boumendjel, en poste au ministère de l'Information, sont alors envoyés à Melun où, du 25 au 29 juin 1960, ils rencontrent trois émissaires français conduits par Roger Morris, secrétaire général des Affaires algériennes. Mais les discussions tournent court en raison de l'ampleur des désaccords. Aux Français qui restreignent la discussion aux conditions techniques d'un cessez-le-feu, les délégués algériens répliquent qu'ils ne sont pas venus négocier une reddition. Pour le GPRA, la discussion doit être globale et le cessez-le-feu doit être précédé d'un accord sur l'organisation de l'autodétermination. Le Sahara représente un enjeu fondamental : il s'agit d'inclure les départements sahariens dans la consultation, alors que le général De Gaulle les tient volontairement à l'écart sachant que les essais nucléaires et l'exploitation des hydrocarbures sont en jeu.
La question de la souveraineté du Sahara sera aussi la cause de la rupture des discussions des deux rencontres suivantes : à Evian, du 20 mai au 13 juin 1961 puis à Lugrin, du 20 au 28 juillet 1961. Le statut des Français d'Algérie et la question des bases militaires sont également des points d'achoppement.
Malgré l'échec des pourparlers de Melun, ils représentent la première rencontre directe et officielle entre représentants français et algériens.