Signature des accords Sainteny-Ho Chi Minh
Notice
Ho Chi Minh, chef du gouvernement de la République démocratique du Vietnam, se rend sur le croiseur Emile Bertin pour signer avec Thierry d'Argenlieu, Haut commissaire en Indochine, la convention de l'indépendance indochinoise.
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Éclairage
Alors qu'en Europe la Seconde Guerre mondiale a pris fin, Ho Chi Minh proclame, le 2 septembre 1945, l'indépendance du Vietnam et la fondation de la République Démocratique du Vietnam (RDV). Le général de Gaulle s'oppose à cette indépendance et envisage la participation du Vietnam à l'Union française, nouveau nom de l'empire colonial français. Il délègue en Indochine deux de ses proches : l'amiral Thierry d'Argenlieu comme haut commissaire, et le général Philippe Leclerc comme commandant du Corps expéditionnaire français d'Extrême Orient (CEFEO). Pendant l'hiver 1945 - 1946, tandis que la France envoie des troupes sur le terrain, le Vietminh mobilise et organise une armée.
Les négociations destinées à éviter un conflit sont menées par Jean Sainteny, commissaire de la République au Tonkin, et débouchent sur un accord signé le 6 mars 1946 avec Ho Chi Minh : la RDV, limitée au Tonkin, est reconnue comme un Etat libre au sein de l'Union française (Union française qui n'est encore qu'un projet que le référendum constitutionnel prévu en mai 1946 doit ratifier) avec un gouvernement, un parlement, une armée et des finances propres ; la France s'engage à limiter sa présence militaire au Tonkin. Ce point mécontente l'amiral d'Argenlieu, qui, comme le gouvernement français, ne veut pas abandonner tout le Vietnam à Ho Chi Minh. Tout en signant l'accord du 6 mars sur le navire amiral Emile Bertin, les représentants français se préparent à sauvegarder politiquement et militairement la Cochinchine.
Le reportage s'ouvre par un plan large sur la baie d'Along, puis se resserre sur la flotte française et le croiseur Emile Bertin et montre ensuite des images de Ho Chi Minh et de la délégation française menée par Thierry d'Argenlieu et Jean Sainteny. Jamais Ho Chi Minh n'est montré en gros plan, il est toujours encadré par la délégation française.
Le montage souligne la puissance de la flotte de guerre française, si bien que le spectateur ne peut comprendre qu'une chose : la situation est totalement contrôlée par la France, et c'est à son initiative que la situation coloniale évolue. Le commentaire met en avant le projet d'Union française, nouvelle forme de l'Empire français que les électeurs français doivent entériner lors du référendum constitutionnel prévu en mai 1946.
Bibliographie :
Cesari Laurent, L'Indochine en guerre, 1945 – 1993, Belin, Paris, 1995, 320 p.
Dalloz Jacques, La Guerre d'Indochine, 1945 – 1954, Point Seuil, Paris, 2001, 320 p.