Après les massacres de Melouza
Notice
Sujet consacré aux villages de Mechta – Kasbah, Beni Ilmane, Melouza après les massacres perpétrés par le FLN.
Éclairage
Depuis la scission de l'été 1954 et le déclenchement de l'insurrection par le FLN lors de la Toussaint Rouge, la lutte d'influence doublée de l'affrontement armé entre les deux grands partis nationalistes rivaux : le FLN et le MNA (Mouvement national algérien) regroupant les messalistes est terrible. L'année 1956 a consacré la prééminence du FLN. Sur le terrain, quelques douars restent fidèles à Messali Hadj.
Le 28 mai 1957, sans doute sur ordre du colonel Saïd Mohammedi, une unité de l'ALN, commandée par le capitaine Arab, déclenche un massacre collectif dans le douar de Melouza, situé aux confins méridionaux de la Kabylie, à la limite du Constantinois. Réputée partisane du MNA, et sommée sans succès de se rallier, toute la population masculine des villages de Mechta-Kasbah et Béni Ilmane, soit au moins 300 hommes, est massacrée.
L'horreur du crime est fortement relayée médiatiquement, y compris sur la scène internationale, comme le prouve ce reportage destiné également aux médias étrangers. La France organise un grand voyage de presse et l'événement nourrit une propagande visant à diaboliser le FLN et explique le massacre par les sentiments pro-français des villageois. Ceux-ci seront d'ailleurs pendant longtemps désignés comme harkis. Il s'agit en fait d'un des épisodes les plus dramatiques du conflit fratricide opposant le FLN et MNA. Le président René Coty en appelle à la conscience universelle : « je m'adresse à tous les peuples civilisés et je leur demande s'ils n'estiment pas le moment venu de signifier qu'ils refuseront toute audience aux fauteurs et aux agents de ce hideux terrorisme qui foule au pied toutes les lois au mépris de la conscience universelle ».
La propagande du FLN tente via des tracts et des émissions radiophoniques d'attribuer l'entière responsabilité du massacre à des parachutistes de l'armée française.