La proclamation d'indépendance de la Fédération du Mali [muet]
Notice
[Document muet] A Dakar, le drapeau français est descendu du mât du palais de l'ancien haut commissariat. La Fédération du Mali, réunion du Sénégal et du Soudan, est née.
Éclairage
Ce film muet de quelques minutes rend compte de la proclamation de l'indépendance de la Fédération du Mali, à Dakar, le 20 juin 1960. Cette fédération, qui regroupe le Soudan et le Sénégal depuis avril 1959, avait adhéré à la Communauté française, puis négocié avec Paris le 4 avril 1960 le transfert de l'ensemble des compétences : la voie est donc désormais libre pour une indépendance commune.
Après un déjeuner offert par la délégation française formé de Louis Jacquinot, Jean Foyer et Jacques Foccart, la cérémonie officielle débute. Jacquinot, alors ministre d'État du gouvernement Debré, signe les accords conjointement avec Modibo Keita, en première ligne puisqu'il a été investi depuis 1959 de la fonction de président de la Fédération. On aperçoit aussi, plus fugitivement, la figure de Mamadou Dia, vice-président du Mali.
Les accords ont en réalité déjà été négociés à Paris au début du mois d'avril 1960, mais il est important sur le plan politique que la passation des pouvoirs se fasse à Dakar. Dans l'ancien palais du gouvernement-général est organisée une cérémonie éminemment symbolique, durant laquelle le drapeau de la Communauté – qui n'est autre que le drapeau tricolore français – est descendu du mât ; on y hisse le nouveau drapeau de la Fédération du Mali aux couleurs vert, jaune et rouge, frappé d'une silhouette stylisée. Le palais est dans le même temps transféré à la Fédération. Le soir même, l'assemblée fédérale du Mali proclame officiellement l'indépendance.
C'est donc le 20 juin 1960 qu'eut lieu la seule et unique fête fédérale du Mali : cérémonie officielle, remise des lettres de créance aux nouveaux ambassadeurs, salve de 101 coups de canon, hymne, lecture d'un message solennel du général de Gaulle, cérémonies religieuses, réception et feu d'artifice. Quelques réjouissances populaires sont également programmées : matchs, courses cyclistes, danses, élection de « Miss Indépendance », banquets populaires. (cf. Susan Baller, « Fêtes célébrées, fêtes supprimées [...] », in Odile Goerg, J.-Luc Martineau et Didier Nativel (dir.), Les indépendances en Afrique. L'événement et ses mémoires, Rennes, PUR, 2013, p. 293-316).
Mais la liesse fut de courte durée : un mois plus tard, la Fédération volait en éclats.