L'inauguration de la nouvelle ambassade du Congo à Paris [muet]
Notice
Inauguration de la nouvelle ambassade du Congo à Paris.
Éclairage
Cette petite séquence d'actualité (42 secondes) donne à voir l'inauguration de la représentation diplomatique de la république du Congo (« Congo-Brazzaville ») en France, en 1963. Construire un réseau d'ambassades fut en effet l'une des premières tâches des nouveaux États indépendants, étape indispensable pour asseoir une position internationale, et notamment vis-à-vis de l'ex-métropole.
Le président de la république congolaise en personne a fait le voyage à Paris : on reconnaît en effet dans l'assistance l'abbé Fulbert Youlou, président de la République du Congo depuis 1959. On distingue aussi la figure de Jacques Foccart, conseiller du général de Gaulle à la « cellule Afrique » de l'Élysée et homme de l'ombre de la Ve République, qui a continûment tissé les réseaux franco-africains après 1960 et consolidé les liens politiques au sein du « pré-carré » de la France en Afrique subsaharienne (voir par exemple : Jean-Pierre Bat, Le Syndrome Foccart. La politique française en Afrique de 1959 à nos jours, Gallimard, coll. « Folio », 2012).
C'est dire si les deux pays prennent au sérieux l'inauguration de la nouvelle ambassade – un événement somme toute un peu secondaire mais qui, ici, se charge d'une importance évidente. Les liens entre l'ex-métropole et la jeune république congolaise sont non seulement affirmés à maintes occasions lors de voyages officiels, mais aussi fortifiés par le jeu diplomatique qui prend alors son essor, au début des années 1960, sur fond de crise en Afrique centrale. La république du Congo est en effet la voisine directe de l'ex-Congo belge, alors traversé de très fortes tensions (voir Un cheminement toujours pacifique vers les indépendances ?) et constitue, dans la région, un partenaire stable et solide pour la France.