Dépôt de bilan pour l'entreprise Capdevielle
Notice
L'entreprise Capdevielle d'Hagetmau, spécialisée dans la fabrication de meubles, vient d'entamer une procédure de dépôt de bilan. 700 emplois sont menacés. Après la liquidation de Sony à Pontonx-sur-l'Adour, la fermeture de Capdevielle serait un nouveau coup dur pour l'économie locale.
Éclairage
Fondée en 1929, l'entreprise Capdevielle formait, avec Lonné et Le Meuble Chalossais, l'ossature de l'industrie landaise du meuble. Leur présence à Hagetmau faisait de la ville l'un des berceaux de la filière en France. La fabrication de meubles fournissait un débouché primordial à la production locale de bois.
Dans les années 1980, la filière connaissait cependant une crise ; l'arrivée de produits à faible coût, la faiblesse de la demande et la hausse de la matière première, avaient fait chuter les prix. La profession (où dominait l'industrie artisanale) peinait à s'organiser et exportait peu.
Restructurée au tournant des années 1980, elle connut une période d'extension dont Capdevielle fut le champion. Premier employeur de sa commune dans les années 2000, elle comptait près de 1000 personnes spécialisées dans la fabrication de sièges, fauteuils et canapés. Une quatrième unité de production avait été ouverte en 1999 à Chaumont : plus proche de ses clients nationaux (Camif, Conforama, But, Cuir Center, Home salon, Monsieur Meuble etc.) et européens, l'entreprise réduisait ses coûts de transport et développait sa part d'export. Mais, six ans plus tard, elle devait fermer le site dont la production était délocalisée à Kanapol en Pologne. En 2006, le fort développement de Kanapol entraina un premier plan de licenciement à Hagetmau.
L'arrivée en 2008 du fonds d'investissement luxembourgeois GMS permit un cours moment d'apporter une bouffée d'oxygène à la Société. En 2009, une série d'événements - la faillite de la Camif, un de ses principaux clients, la baisse de couverture des assureurs-crédits, l'approvisionnement de But et de Conforama en Chine et la fermeture temporaire de l'usine (une dizaine de jours) à cause de la tempête Martin - mirent l'entreprise en cessation de paiement. Un très large mouvement social, regroupant ouvriers, élus et habitants précéda la mise en liquidation judiciaire en juin 2010 dont les conséquences furent très lourdes pour l'économie locale.
Bibliographie :
- ARTIGUE-CAZCARRA, Elisa, "Capdevielle : retour sur un naufrage", Sud-Ouest, 21 avril 2010