Les thermes de Saubusse et de Dax

22 juillet 1966
03m 18s
Réf. 00255

Notice

Résumé :

Présentation, en images et sans commentaire, des stations thermales de Saubusse et de Dax.

Date de diffusion :
22 juillet 1966

Éclairage

Si Saubusse tire son nom du sureau (saubuc en gascon), ce petit bourg situé sur les bords de l'Adour, à 5 km seulement de la nationale 10, doit aujourd'hui sa réputation à l'eau thermale, comme sa grande voisine Dax. L'occupation du sol y est ancienne puisque on y a découvert un tumulus de l'âge du Fer, un castrum, du mobilier de l'époque romaine et enfin une colonne de marbre, interprétée comme une borne milliaire, au lieu-dit Peyrelongue [1].

Mais avant de se tourner vers le thermalisme, Saubusse est surtout, durant toute son histoire, un port fluvial peuplé essentiellement de mariniers. Charles IX et Catherine de Médicis y embarquent, en 1565, à destination de Bayonne. C'est le point de départ des produits résineux du Marensin que l'on achemine sur l'Adour et de nombreux fours à chaux y fonctionnent jusqu'au premier conflit mondial, assurant une relative prospérité à une population locale tournée vers le fleuve.

Modeste mais sise dans un environnement agréable, cette station satellite de Dax, à l'instar de Saint-Paul, Préchacq, Gamarde ou Tercis, ne tire donc profit, que depuis la fin du XIXe siècle des vertus thérapeutiques de ses eaux et des boues prélevées dans les barthes. Les eaux chlorurées sodiques fournies ici par les sources de la Rouillère, du Hourat et Raja sont contenues, comme toutes les eaux thermo-minérales du Bas-Adour, dans les couches sédimentaires profondes des structures plissées, faillées et entrecoupées de diapirs salifères de l'avant-pays pyrénéen [2].

À la fin des années 1960, alors que la région s'éveille au tourisme sous l'égide de la MIACA, le thermalisme, mis à la mode sous le Second Empire, est à nouveau considéré comme une ressource économique non négligeable. Autour de Dax, la nébuleuse des petites stations font alors des efforts remarquables pour attirer une clientèle souhaitant bénéficier de soins tout en profitant des lieux de villégiature tout proches, la sous-préfecture et les plages du pays de Maremne notamment.

Aujourd'hui, Saubusse, comme bon nombre de villes d'eaux, diversifie son offre, misant plus sur la détente et le bien-être que sur des soins de moins en moins remboursés par une "sécurité sociale" bien plus généreuse durant les Trente Glorieuses... Dynamiques et novateurs, les responsables de l'activité thermale font preuve de beaucoup d'imagination pour se démarquer et attirer une population jeune ; en témoigne le "massage landais" proposé tout récemment au cœur d'un établissement ultra-moderne : dans une démarche écologique en parfaite adéquation avec les préoccupations des débuts du troisième millénaire, des kinésithérapeutes opèrent en utilisant des onguents et crèmes fabriqués en Chalosse, à base de rafle de maïs.

On est loin des austères structures de style néo-basque et des traitements à base de thérébenthine des années 1960 où des retraités pouvaient enfin s'offrir un peu de bien-être, après plus de quarante années de travail, et se divertir dans une partie de pétanque...

[1] Peyrelongue s'explique par le gascon pèira longa, "pierre longue".

[2] "Aspects de l'hydrothermalisme landais"dans European Journal of Water Quality, vol. 22, n° 1, 1991, p. 9-16 (mis en ligne le 27 octobre 2010).

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

(Silence)