Rafale au banc d'essai
Notice
Au Centre d'Expériences Aériennes Militaires de Mont-de-Marsan, les qualités des avions de chasse de type Rafale et le paquetage des pilotes sont testés avant d'intégrer les différentes bases aériennes de l'armée française. Le centre assure par ailleurs la formation des futurs pilotes ainsi que l'entraînement des pilotes confirmés sur des simulateurs de combat.
Éclairage
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, c'est au Centre d'Expériences Aériennes Militaires de Mont-de-Marsan (CEAM), base 118, que sont développés et testés les nouveaux avions à réaction de l'armée française. Le Mirage 2000 et le Rafale constituent deux célèbres exemples de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Tous deux proviennent de l'entreprise Dassault.
Marcel Bloch (Dassault à partir de 1949) naît en 1892 à Paris, il entre à l'école d'électricité Breguet puis à l'école supérieure d'aéronautique et de construction mécanique (ancêtre de Supaéro) dont il sort diplômé en 1913. Trois ans plus tard, il s'associe avec Henry Potez pour produire l' "hélice éclair" qu'il a dessinée, celle-ci est sélectionnée par l'armée comme l'une des plus performantes. Marcel Bloch construit son premier avion en 1917 puis crée la société des avions Marcel Bloch en 1928, nationalisée en 1937. Il fonde aussitôt une nouvelle entreprise. Juif et refusant de collaborer, Marcel Bloch est arrêté puis déporté avec sa famille à Buchenwald. Sauvé par l'organisation clandestine du camp, il revient en France et change son patronyme en Bloch-Dassault (1946) puis Dassault (1949).
La nouvelle société des avions Marcel Dassault conçoit et produit les premiers chasseurs à réaction français : l'Ouragan en 1949, le Mystère II qui franchit le mur du son en 1952 et la série des Mirage. Le Mirage 2000 qui vole pour la première fois en 1978 constitue l'une des plus belles réussites de l'entreprise. Ce chasseur monoréacteur est commandé à plus de 300 exemplaires par l'Armée de l'air française tandis qu'un nombre presque équivalent est exporté vers huit pays. Cette politique permet à la France de conserver la maîtrise de la production de ses avions militaires tout en réduisant le coût de leur développement grâce aux exportations. Les premiers Mirage 2000 entrent en service en 1984.
Au milieu des années 1980, un nouveau programme est lancé afin de réaliser un appareil omnirôle, le Rafale, capable de remplacer tous les avions de l'Armée de l'air française et de la Marine nationale. Le premier vol du Rafale a lieu en 1986, mais son entrée en service n'intervient qu'en 2001. Ce biréacteur peut atteindre rapidement 2 200 km/h (Mach 1,8). Le coût global de son développement approche les 40 milliards d'euros en 2006, ce qui rend vitale son exportation. Toutefois, si le gouvernement français a commandé 286 exemplaires du Rafale aucun autre pays ne l'a choisi à cette date. Il entre en concurrence avec l'Eurofighter Typhoon développé par un consortium réunissant l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne. Le coût unitaire d'un Rafale, environ 150 millions d'euros, demeure cependant inférieur à celui d'un Eurofighter.
Les performances de ce type d'appareil et l'évolution constante de son électronique embarquée impliquent une sélection drastique des pilotes. De plus, les systèmes d'aide au tir progressent régulièrement, en particulier avec l'adoption du capteur optronique, indétectable car il n'émet pas d'ondes et peut identifier des cibles à 100 km grâce aux rayonnements lumineux qu'elles émettent (visibles ou infrarouges). Enfin, le Rafale peut embarquer 9 500 kilos de missiles et de bombes dont l'amélioration s'avère également permanente. Pour toutes ces raisons, le Rafale demeure un avion de combat opérationnel en 2006 malgré sa date de conception qui peut paraître ancienne, mais il doit repasser régulièrement au banc d'essai de la base 118 de Mont-de-Marsan afin de valider ses évolutions successives.
Bibliographie :
- BRÉAND, André, Rafale : la suprématie aérienne, Boulogne-Billancourt : ETAI, 2005, 191 p.