Monseigneur Armand Maillard, nouvel évêque de Laval

Quand la religion s’inspire des méthodes de la politique. Si la promulgation de la loi concernant la séparation de l’Eglise et de l’Etat remonte au 9 décembre 1905, avec une entrée en vigueur le 1er janvier suivant, rien n’interdit d’observer les bonnes méthodes appliquées d’un côté ou de l’autre. C’est visiblement le choix, plutôt astucieux, que fait le 14ème évêque du diocèse de Laval, Monseigneur Arnaud Maillard, suite à son ordination du samedi 5 octobre 1996 à la salle polyvalente de Laval.

Cinq jours plus tard, dans le journal télévisé du soir diffusé sur France 3 Pays de la Loire, le public découvre un homme qui manie les éléments de langage avec aisance. Bien que religieux, fédérateur, humaniste, son propos, limpide et intelligent, fait songer à celui d’un leader d’une force politique modérée. C’est ce qui rend original le reportage du journaliste Olivier Montariol, tourné par Thierry Poirier et monté par Joël Cullerier. Les téléspectateurs ont pu voir des sujets précédents sur la religion, soit trop compatissants ou assez monocordes, cette fois, ils sont en présence d’un évêque qui affiche une modernité et une proximité réelles. En fait, très simplement, le père Maillard fait visiter l’Evêché comme un chef d’entreprise dévoilerait quelques-uns de ses secrets de fabrication, de ses secrets de réussite. Ici l’intendance et l’économat avec la gestion matérielle de son diocèse, là le bureau du chancelier chargé du registre des baptisés et l’authentification des actes canoniques. Le nouvel évêque de Laval se veut aussi un homme de communication et il entend bien être le premier représentant de son diocèse au cœur de l’Eglise.

Après avoir été vicaire à Remiremont (Vosges) et aumônier de l’enseignement public, Armand Maillard prend, à partir de 1976, des responsabilités à l'échelle du diocèse, notamment en tant que responsable de la catéchèse. En parallèle, il continue d'être aumônier de lycée et d’équipes enseignantes. De 1987 à 1996, il est secrétaire de la région apostolique Est. Au sein de la Conférence des évêques de France, il a aussi été membre de la Commission des ministères ordonnés.

C’est précisément le 2 août 1996 qu’il est nommé évêque en Mayenne par le Pape Jean-Paul II. Il succède à Mgr Louis-Marie Billé, devenu cardinal. Ce dernier, qui était resté en Mayenne du 10 mars 1984 au 5 mai 1995, reviendra officier à Laval le 5 octobre 1996 pour l’ordination de Mgr Maillard. Ce jour là, dans une salle polyvalente bondée, le cardinal Billé sera assisté par Mgr Paul Guillaume, évêque de Saint-Dié, et Mgr Jean Vilnet, évêque de Lille.

Dès les dix premiers jours qui suivirent sa prise de fonction, Mgr Maillard consacra son temps à faire le point sur les forces spirituelles en présence dans son nouveau diocèse. J’ai été assez impressionné par l’accueil qui m’a été réservé. Il paraît qu’il y avait 120 personnes qui se sont mobilisées. C’est un signe qui parle en lui-même confie-t-il avec son accent des Vosges. Il est né à Offroicourt, situé à 33 km d’Epinal, le 18 juin 1943. Parmi les priorités du nouvel évêque de la Mayenne, la mobilisation des jeunes du département autour de la 12ème édition des Journées Mondiales de la jeunesse à Paris du 19 au 24 août 1997 en présence du Pape Jean-Paul II. 1 200 000 fidèles s’y retrouveront. Mgr Armand Maillard s’est ensuite beaucoup impliqué dans l’organisation des Journées Mondiales de la Jeunesse de juillet 2002 à Toronto (Canada) en développant une catéchèse sur le thème : « Vous êtes le sel de la terre ».

Autre implication forte sur un dossier mayennais que Mgr Maillard fera aboutir : le redécoupage du diocèse entrepris par son prédécesseur. Il débouchera, au début des années 2000 sur une nouvelle carte pastorale toujours en vigueur en 2021. Il existe désormais 31 paroisses.

Dans le cadre de la mise en œuvre du : motu proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, Mgr Maillard a célébré le 2 septembre 2007 une messe tridentine en l'église des Cordeliers de Laval selon le rite défini au Concile de Trente en 1563. Elle fait suite à la lettre adressée par le Saint-Père aux évêques le 7 juillet 2007 et portant sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. Il n’est pas convenable de parler de ces deux versions du missel Romain comme s’il s’agissait de deux rites y écrit Benoît XVI en poursuivant : Il s’agit plutôt d’un double usage de l'unique et même rite.

Après la Mayenne, Mgr Maillard sera nommé, par ce même pape Benoît XVI, archevêque émérite de l'archidiocèse de Bourges le 11 septembre 2007. Le pape François accepte sa démission le 25 juillet 2018. Mgr Armand Maillard a été fait chevalier de la Légion d'honneur le 12 juillet 2013. C’est Thierry Marie Scherrer, né le 22 janvier 1959 à Versailles dans les Yvelines, qui succédera à Mgr Maillard à la tête du diocèse de Laval le 21 mai 2008. Il est toujours en fonction.

Lors de son ordination en tant qu’évêque du diocèse de Laval, Mgr Maillard avait 53 ans. Un chiffre porte-bonheur pour cet attachant représentant de l’Église en Mayenne ? 

• "Armand Maillard", site wikipedia.fr