Vues aériennes des Charbonnages de France

01 janvier 1960
01m 32s
Réf. 00080

Notice

Résumé :

Vues aériennes du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais entre Haillicourt et Calonne-Ricouart : paysages miniers, terrils, puits de mines, usines, centrales thermiques, cités minières et corons.

Type de média :
Date de diffusion :
01 janvier 1960

Éclairage

Ce film présente une vue saisissante du paysage minier et industriel du Bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, aujourd'hui inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, au temps de son fonctionnement. Si les prises de vues aériennes ont tendance à écraser le relief avec l'altitude et à être moins détaillées que les prises de vues au sol, elles permettent en revanche une large vue d'ensemble idéale pour appréhender le paysage industrialo-minier dans sa globalité. Ce dernier ressort d'autant plus qu'il se développe, dans le Nord-Pas-de-Calais, dans une vaste plaine sédimentaire fertile et agricole presque entièrement cultivée.

Les différents éléments d'un paysage minier et industriel sont donc présents dans cet extrait filmé entre Haillicourt et Marles-les-Mines, et pour commencer, dès le début du film avec celui du 6 du groupe de Bruay, le chevalement qui signale le carreau minier, cœur du système. Ces carreaux sont très souvent entourés d'infrastructures industrielles utilisant le charbon extrait : cokeries, centrales électriques thermiques et leurs tours de refroidissement très caractéristiques, voire usines chimiques et/ou sidérurgiques. Cela crée des concentrations de bâtiments en briques rouges, typiques de l'architecture industrielle des XIXe et XXe siècles en l'Europe du Nord-Ouest, d'usines tubulaires, caractérisées par des bandes transporteuses et des conduites apparentes et de bâtiments en béton de l'Après seconde guerre mondiale. À l'aval du processus d'extraction, sont visibles les fameux terrils, cônes de stockage des stériles de la mine, aujourd'hui emblématiques du paysage de l'ancien bassin houiller.

Les sites industrialo-miniers sont connectés au réseau ferré par des bretelles ferroviaires visibles tout au long du reportage ; d'importants triages concentrés autour de ces sites contribuent encore à leur tonalité industrielle brute et artificielle. Ainsi le paysage industriel est-il scarifié de voies de communications qui, si elles sont bien au service de la production minière et industrielle, gênent souvent la circulation quotidienne des habitants.

Les centrales thermiques sont, quant à elles, branchées sur des canaux à grand gabarit nécessaires au transport de grosses quantités de pondéreux. Celle de Violaines, bien visible avec les deux tours de refroidissement qui accentuent la connotation industrielle du paysage, est construite en 1952 sur une gare d'eau connectée au canal de l'Aire. La centrale est fermée depuis 1988 et le site est une friche en attente d'une réhabilitation vers une centrale photovoltaïque agrémentée d'une zone verte sur l'ancienne gare d'eau et d'une zone industrielle consacrée aux éco-énergies.

Enfin, autour des sites d'exploitation eux-mêmes, le paysage industrialo-minier est caractérisé par la présence de cités minières et/ou ouvrières, quartiers regroupant les mineurs et/ou les ouvriers. Facilement repérables car souvent uniformes et disposées géométriquement, ces cités sont installées au plus près des sites d'exploitation et souvent détachées des vieux villages, cœurs des communes historiques.

De beaux exemples de cités ouvrières sont présentés à la fin du film. L'avion survole en effet la partie occidentale du Bassin, non touchée par les destructions de la Première Guerre mondiale et qui a donc conservé une large gamme de cités ouvrières. La prise de vue débute au-dessus d'Auchel et Marles-les-Mines, survolant la cité du Rond-Point, pour finir au-dessus de la cité Quenehem, sur la commune de Calonne-Ricouart. Cette cité est caractérisée par cinq rangées parallèles de maisons entourées par quatre terrils. Cette cité, aujourd'hui presque entièrement détruite et remplacée par des espaces verts et un foyer d'accueil médicalisé pour personnes sourdes et aveugles, avait subi l'explosion d'un terril voisin en 1975. Cet accident avait provoqué la mort de 8 personnes dans leurs maisons ensevelies sous une pluie de cendres et de roches brûlantes.

Simon Edelblutte

Transcription

(Silence)