Accident de la mine à Loos-en-Gohelle
Notice
Accident à la fosse 19 du groupe de Lens à Loos-en-Gohelle : quatre mineurs ont fait une chute de 120 mètres. Le directeur d'exploitation raconte les circonstances de l'accident.
Éclairage
La mine est un monde dangereux : les accidents sont nombreux, souvent graves, parfois mortels. Les catastrophes "majeures" - celle dite "de Courrières" en mars 1906 et ses 1 099 morts, celle de Liévin en décembre 1974 et ses 42 victimes - font figures de bornes témoins du XXe siècle et demeurent gravées dans la mémoire collective des mineurs et au-delà, de l'opinion publique. Il en est pourtant nombre d'autres qui ne font la une des journaux (locaux ou régionaux bien souvent) que quelques jours en dépit de leur triste bilan. Pour le seul bassin du Nord-Pas-de-Calais, un relevé non exhaustif en recense une trentaine d'accidents importants et catastrophes (coups de grisou ou de poussière), ayant entraîné le décès de quelque 377 mineurs, en plus des 1 141 déjà cités. Mais c'est sans compter les accidents au quotidien, parfois mortels, dus souvent à des chutes de pierre, qui ont fait des centaines de victimes "anonymes" au cours des 150 ans d'exploitation charbonnière.
L'accident à la fosse 19 du groupe de Lens à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) en est un bon exemple. Quatre jeunes hommes de 22 à 34 ans sont victimes d'une chute "vertigineuse" de 120 m alors qu'ils se trouvaient sur une plate-forme mobile. Pas de danger manifeste dans cette opération qui consiste à démonter la tuyauterie qui a justement servi à bétonner et donc à sécuriser le puits pendant l'extraction charbonnière. Une enquête est diligentée par la direction pour en comprendre les causes, mais les éléments disponibles sont encore très limités, dans l'attente d'un examen du lieu du drame.
Ce regrettable accident de travail suscite une émotion qui se lit sur les visages massés derrière les grilles du site d'exploitation. A l'ombre fantomatique du terril et du chevalement du puits N° 11, les collègues, amis et proches des victimes pensent bien évidemment aux 9 orphelins, mais savent également que le danger, quotidien, les guette et les menace.