La formation du gouvernement Bérégovoy
08 avril 1992
01m 56s
Réf. 00225
Notice
Résumé :
L’échec socialiste aux élections locales de mars 1992 entraîne un changement de Premier ministre, Pierre Bérégovoy succédant à Edith Cresson. Un an avant les législatives, il doit limiter la défaite annoncée. Mais, alors que les affaires phagocytent l’actualité, l’entrée de l’homme d’affaires Bernard Tapie au gouvernement constitue, le 8 avril 1992, l’événement du premier Conseil des ministres.
Type de média :
Date de diffusion :
08 avril 1992
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Éclairage
Aux régionales et cantonales des 22 et 29 mars 1992, le Parti socialiste connaît une véritable déroute, réunissant moins de 20 % des suffrages, ce qui le ramène à son niveau du début des années 1970. A un an des législatives, la nécessité d’un changement se fait, pour François Mitterrand, impérieuse et il décide de sacrifier son Premier ministre, Edith Cresson, nommée moins de onze mois plus tôt et très impopulaire.
Pour la remplacer, il choisit le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Bérégovoy, qui convoitait Matignon depuis de longues années. Celui-ci forme un nouveau gouvernement qui se réunit pour la première fois en conseil le 8 avril 1992. Ce que saisit le reportage qui en rend compte, au-delà de codes convenus (photographies autour de la table et sur les marches de l’Elysée, recueil de déclarations sibyllines) traités avec quelque distance ironique, c’est, d’une part, combien il convient pour l’exécutif, au regard de la délicatesse de la situation politique, d’afficher la plus grande gravité et, d’autre part et surtout, que, parmi les nouveaux ministres (dont plusieurs entrantes, signe indispensable que la féminisation du gouvernement se poursuit après le départ d’Edith Cresson), seul le très controversé Bernard Tapie, nommé à la Ville, retient l’attention médiatique. Le journaliste voudrait alors y trouver une image symbolique : celle d’un sulfureux homme d’affaires captant la lumière quand le Premier ministre travaille dans l’ombre.
Mais, pour le gouvernement Bérégovoy, de tels débuts annoncent en fait que son action ne va cesser d’être irrémédiablement entravée par des affaires de toutes sortes. Outre les allers-retours de Bernard Tapie entre le gouvernement et les prétoires, le premier secrétaire du PS, Laurent Fabius (scandale du sang contaminé), le Premier ministre (régularité d’un prêt consenti par Roger-Patrice Pelat) et même le président de la République (écoutes de l’Elysée), sont tous touchés par celles-ci, plus ou moins graves et fondées.
Dans de telles conditions, alors que la situation économique se dégrade, l’échec annoncé des législatives tourne, en mars 1993, au désastre. La droite revient au pouvoir et le PS est réduit à un étiage d’une cinquantaine de sièges. Et, le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy se suicide. Un drame ouvre la deuxième cohabitation.
Pour la remplacer, il choisit le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Bérégovoy, qui convoitait Matignon depuis de longues années. Celui-ci forme un nouveau gouvernement qui se réunit pour la première fois en conseil le 8 avril 1992. Ce que saisit le reportage qui en rend compte, au-delà de codes convenus (photographies autour de la table et sur les marches de l’Elysée, recueil de déclarations sibyllines) traités avec quelque distance ironique, c’est, d’une part, combien il convient pour l’exécutif, au regard de la délicatesse de la situation politique, d’afficher la plus grande gravité et, d’autre part et surtout, que, parmi les nouveaux ministres (dont plusieurs entrantes, signe indispensable que la féminisation du gouvernement se poursuit après le départ d’Edith Cresson), seul le très controversé Bernard Tapie, nommé à la Ville, retient l’attention médiatique. Le journaliste voudrait alors y trouver une image symbolique : celle d’un sulfureux homme d’affaires captant la lumière quand le Premier ministre travaille dans l’ombre.
Mais, pour le gouvernement Bérégovoy, de tels débuts annoncent en fait que son action ne va cesser d’être irrémédiablement entravée par des affaires de toutes sortes. Outre les allers-retours de Bernard Tapie entre le gouvernement et les prétoires, le premier secrétaire du PS, Laurent Fabius (scandale du sang contaminé), le Premier ministre (régularité d’un prêt consenti par Roger-Patrice Pelat) et même le président de la République (écoutes de l’Elysée), sont tous touchés par celles-ci, plus ou moins graves et fondées.
Dans de telles conditions, alors que la situation économique se dégrade, l’échec annoncé des législatives tourne, en mars 1993, au désastre. La droite revient au pouvoir et le PS est réduit à un étiage d’une cinquantaine de sièges. Et, le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy se suicide. Un drame ouvre la deuxième cohabitation.
Antoine Rensonnet
Transcription
Hervé Claude
La politique française, avec une journée chargée pour Pierre Bérégovoy. Cet après-midi, en effet, le nouveau Premier Ministre va prononcer son discours de politique générale, on saura ainsi quelles orientations il entend donner à son Gouvernement. Dès ce matin, les ministres en ont eu la primeur avec le Premier Conseil à l’Élysée, Olivier Lerner sur place, impressions.Olivier Lerner
Si, pour certains, ce fut la routine, pour d’autres, ce fut une véritable découverte. Complètement perdue, Marie-Noëlle Lienemann, qui ne sait plus où donner de la tête. Sifflé, Bernard Tapie qui, pour une fois, tourne le dos aux photographes. Plutôt relax, Ségolène Royal et son bébé qu’elle porte. Mais les sourires sur les perrons se sont vite effacés. Autour de François Mitterrand, les visages et les regards des 41 ministres, ministres délégués et secrétaires d’État se sont tous figés. Les ministres se regardent et ils attendent, c’est le Premier Conseil des Ministres du Gouvernement Bérégovoy. Un Conseil des Ministres d’une durée relativement courte, à la sortie, Bernard Tapie a lâché une première impression.Journaliste
Un petit mot ?Bernard Tapie
Timide, intimidant.(Bruit)